Preud'homme, Jankovic, Weiler, Mazzu… et nous !

RTBF Sports a écrit:

Chaque semaine, nous, journalistes, avons (au choix) le privilège/le plaisir/la lourde tâche/l’anxiété… d'interviewer les entraineurs de notre D1A. Ils se distinguent sur différents critères : disponibilité, intérêt des propos tenus, humour, lucidité, mauvaise foi, simplicité, etc.



Le top 3 des plus sympas, disponibles et agréables à la fois, est impossible car ils sont nombreux : Felice Mazzu, Yannick Ferrera, Francky Dury, Yves Vanderhaeghe, Hein Vanhaezebrouck et surtout Aleksandar Jankovic. L'entraineur du Standard est un modèle du genre : pas de langue de bois, lucide, calme et respectueux. Ces entraineurs-là sont capables de faire confiance à un journaliste. Et pouvoir installer une relation de confiance réciproque - qui ne signifie pas connivence - avec un coach est une des facettes les plus enrichissantes de notre métier.



A l’inverse, le prix "citron", est à partager entre Michel Preud’Homme, René Weiler et Jacky Mathijssen, des entraîneurs qui peuvent avoir les réponses les plus sèches, les regards les plus assassins, les contre-questions les plus suspicieuses, voire des petites piques vis-à-vis du journaliste.



Michel Preud'homme est celui qui nous fait le plus peur. On tourne sept fois sa langue dans sa bouche et on prépare bien ses questions avant de les lui poser, en veillant à ne jamais lui donner l’impression qu’on attaque son équipe ou ses choix, en vérifiant qu’une question ouverte et naïve n'apparaitra pas ironique ou ne passera pas pour une insinuation. Et lorsqu'on sait qu’on devra lui tendre le micro après un match, on préfère qu’il le gagne ! Il n’empêche, les interviews avec MPH sont toujours intéressantes et jamais creuses.
 
René Weiler, c'est autre chose : il débarque dans un club où, depuis des années, la presse est plus perçue comme un ennemi potentiel que comme un partenaire possiblement sympa et intègre. Et il prend d’autant plus vite le pli que, suite à des débuts chaotiques, une partie des médias lui cherche les poux (ce qui est souvent le cas pour le coach du club de la capitale). L’homme pourrait être charmant et affable, il a été rendu méfiant. Dommage !
C’est un peu le cas de Jacky Mathijssen, qui, depuis son échec à Bruges et ses démêlés avec les journalistes, porte sur les traits fatigués et douloureux de son visage sa méfiance et son amertume vis-à-vis du milieu. Il le dit, dans le foot seul le travail avec ses joueurs le motive encore. Lui aussi était quelqu'un de convivial avant; le dur métier d’entraineur l’a perverti. Comme tant d’autres !
Il y a ceux qu’on trouve sympa, qu’on aimerait mieux connaître et dont on voudrait profiter des analyses. Hélas, Jordi Condom et Mircea Rednic sont quasi inaudibles.
Dans ceux qui ont de l’humour, grinçant ou bon enfant, il y a Hein Vanhaezebrouck, Michel Preud’Homme, et Felice Mazzu. Le Carolo a l’art de la formule qui parle, le bon sens à fleur de peau, et parfois des formules un peu mystérieuses. Quand Mazzu parle à la presse, il sait qu’il s’adresse aussi à ses joueurs.
 
L’entraîneur de Gand, Big Hein, est celui qui a le plus de "franc-parler". Sa plume est parfois trempée dans le picrate, il peut briller par sa mauvaise foi ou sa virulence contre l’arbitrage. A l'opposé, Yves Vanderhaeghe est capable de "descendre" ses joueurs et de s’auto-flageller. Dury a souvent l’air fâché ou inquiet, alors que c’est un homme charmant. C’est aussi celui dont les réponses sont les plus longues et donc les plus difficiles à synthétiser.
Dans le genre, Georges Leekens était le champion des champions : des réponses à n’en plus finir, faites de parenthèses, détours et autres changements de thèmes. Souvent pour du vent ! Mais on l’aimait bien, Long Couteau, parce que lui aussi était accueillant, souriant, confiant et plein d’humour.
 
Les entraineurs de notre élite sont des acteurs clés du travail des médias, et des partenaires pour nous, journalistes. S’ils nous lisent, à tous nous souhaitons une année 2017 réussie, et pas seulement dans le foot. A vous aussi, chers internautes, mes meilleurs vœux pour l'année qui vient. Votre avis sur les entraîneurs de D1A nous intéresse : n’hésitez pas ci-dessous, par l'intermédiaire des commentaires, à nous le partager.