Les mauvaises affaires de Benzema
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Les mauvaises affaires de Benzema
Les mauvaises affaires de Benzema
Par Emmanuel Fansten — 17 mars 2016 à 22:41
La star des Bleus et du Real Madrid a été entendue comme témoin dans le cadre d’une information judiciaire pour «blanchiment en bande organisée» et «blanchiment de trafic de stupéfiants». Récit, en exclusivité.
Les mauvaises affaires de Benzema
Karim Benzema est à nouveau rattrapé par son entourage. Le nom du footballeur français apparaît dans une affaire qui pourrait s’avérer bien plus explosive que celle de la «sextape». Une information judiciaire a été ouverte le 17 septembre 2015 par le parquet de Paris pour «blanchiment en bande organisée» et «blanchiment de trafic de stupéfiants», enquête confiée au juge du pôle financier Renaud Van Ruymbeke. Selon nos informations, Karim Benzema a été entendu comme témoin dans ce dossier il y a deux mois, en toute discrétion. «Karim s’est fait avoir, indique-t-on dans son entourage. Il a perdu beaucoup d’argent dans cette histoire». «Avoir» jusqu’à quel point ? Si le juge Van Ruymbeke semble à ce stade écarter une responsabilité directe du footballeur, l’affaire n’en est pas moins embarrassante et pourrait expliquer la sortie récente de Manuel Valls, affirmant que les conditions n’étaient pas réunies pour un retour de l’attaquant du Real Madrid en équipe de France. Sollicité, l’avocat de Karim Benzema, Alain Jakubowicz, refuse de commenter.
Tout commence à l’été 2015 par une banale affaire de trafic de stups, sur laquelle enquête le Service national de douanes judiciaires (SNDJ). Plusieurs trafiquants sont placés sur écoute, un grand classique dans ce type de dossiers. Sauf que cette fois, les conversations des suspects branchés mènent les douaniers directement à Karim Benzema et à son entourage. Dans le jargon, on parle d’«écoutes incidentes». Des faits nouveaux ayant été découverts, notamment de blanchiment, une information judiciaire disjointe est ouverte par le parquet de Paris, confiée elle aussi aux douanes judiciaires.
Les enquêteurs s’intéressent en particulier à la société BH Event’s, créée en septembre 2014, dont le principal actionnaire n’est autre que Karim Benzema. Selon les statuts de la société, que Libération a pu consulter, le joueur possède 45 % des parts de BH Event’s, créé dans un but bien précis : racheter un fonds de commerce situé rue Marbeuf, dans le VIIIe arrondissement de Paris, pour y construire un restaurant branché.
Caution
En septembre 2014, BH Event’s fait une proposition à 1,45 million d’euros, aussitôt acceptée par les vendeurs du fonds. Un prix étrangement bas pour cet emplacement de plus 300 m2 idéalement situé au cœur du triangle d’or, à un jet de pierre des Champs-Elysées. Les professionnels de l’immobilier interrogés l’évaluent plutôt à 3 ou 4 millions d’euros. Sentant l’embrouille, le propriétaire de l’immeuble délivre alors un congé avec refus de renouvellement du bail, ce qui oblige les éventuels acheteurs à quitter les lieux au plus tard en 2017. Une clause a priori prohibitive. Mais contre toute attente, BH Event’s se porte tout de même acquéreur. La société de Karim Benzema achète donc en connaissance de cause un fonds de commerce dont le bail doit être résilié deux ans plus tard. Le footballeur a délégué tout pouvoir à son associé dans la société, Steve G., tout en se portant caution à hauteur de 2,5 millions d’euros pour la vente. La société a ainsi pu contracter un prêt auprès d’une agence LCL à Lyon, pour 2,9 millions d’euros. Entre les travaux et les intermédiaires, le Cosy aura coûté près de 3,5 millions d’euros.
Dessous de table
A combien s’élèvent l’ensemble des commissions ? C’est une des clés de l’enquête. Dans ses statuts, BH Event’s précise avoir simplement payé une commission de 100 000 euros hors taxes en marge de la vente. Mais selon nos informations, au moins 650 000 euros auraient en fait été versés aux différents intermédiaires, dont l’avocat de la société. Près de la moitié du prix de vente. Un détail qui a fait tiquer les enquêteurs, convaincus que d’importants dessous de table ont aussi été versés en marge de l’opération. Un gros bonnet du trafic de drogue aurait cherché à blanchir son magot à travers le restaurant.
Après plusieurs semaines de travaux, le nouvel établissement, baptisé Cosy, est finalement inauguré début 2015. On y croise alors quelques people surannés, comme le jet-setteur Massimo Gargia. Le site internet du lieu vante un «restaurant-bar très parisien», un «haut lieu fascinant, au charme intemporel». Le gérant de l’établissement, Steve G., également associé de Benzema dans BH Event’s, se présente lui comme un «fin gourmet», dont les «plats gastronomiques de qualité sauront réveiller vos papilles». Mais le loustic a du mal à s’improviser restaurateur. Alors que l’établissement voisin réalise près de 9 millions d’euros de chiffres d’affaires, le Cosy plafonne huit fois plus bas avec le même nombre de couverts. Un gouffre financier. Quatre mois plus tard, en juillet 2015, les pieds nickelés tentent de retomber sur leurs pattes et décident brusquement de revendre le fonds de commerce. Optimistes, ils en exigent d’abord 3,5 millions d’euros. Mais entre-temps, l’immeuble a changé de main et le nouveau propriétaire ne l’entend pas vraiment de cette oreille. Avec un bail qui ne court que deux ans, le bien est quasiment invendable en l’état. Après d’âpres négociations, Benzema et sa bande parviendront finalement à en tirer 1,6 million d’euros quelques semaines plus tard. C’est le footballeur qui appellera lui-même l’acheteur pour confirmer le deal et se porter garant. Avec une perte sèche de 2 millions d’euros, donc. Benzema a-t-il été berné par son entourage ? Des sommes ont-elles bien été blanchies au cours de cette opération ? Et surtout, d’où viennent les fonds ? Les enquêteurs s’intéressent à d’autres opérations du même type, entre Paris et Lyon. Des investigations qui commencent à peine.
Emmanuel Fansten
Par Emmanuel Fansten — 17 mars 2016 à 22:41
La star des Bleus et du Real Madrid a été entendue comme témoin dans le cadre d’une information judiciaire pour «blanchiment en bande organisée» et «blanchiment de trafic de stupéfiants». Récit, en exclusivité.
Les mauvaises affaires de Benzema
Karim Benzema est à nouveau rattrapé par son entourage. Le nom du footballeur français apparaît dans une affaire qui pourrait s’avérer bien plus explosive que celle de la «sextape». Une information judiciaire a été ouverte le 17 septembre 2015 par le parquet de Paris pour «blanchiment en bande organisée» et «blanchiment de trafic de stupéfiants», enquête confiée au juge du pôle financier Renaud Van Ruymbeke. Selon nos informations, Karim Benzema a été entendu comme témoin dans ce dossier il y a deux mois, en toute discrétion. «Karim s’est fait avoir, indique-t-on dans son entourage. Il a perdu beaucoup d’argent dans cette histoire». «Avoir» jusqu’à quel point ? Si le juge Van Ruymbeke semble à ce stade écarter une responsabilité directe du footballeur, l’affaire n’en est pas moins embarrassante et pourrait expliquer la sortie récente de Manuel Valls, affirmant que les conditions n’étaient pas réunies pour un retour de l’attaquant du Real Madrid en équipe de France. Sollicité, l’avocat de Karim Benzema, Alain Jakubowicz, refuse de commenter.
Tout commence à l’été 2015 par une banale affaire de trafic de stups, sur laquelle enquête le Service national de douanes judiciaires (SNDJ). Plusieurs trafiquants sont placés sur écoute, un grand classique dans ce type de dossiers. Sauf que cette fois, les conversations des suspects branchés mènent les douaniers directement à Karim Benzema et à son entourage. Dans le jargon, on parle d’«écoutes incidentes». Des faits nouveaux ayant été découverts, notamment de blanchiment, une information judiciaire disjointe est ouverte par le parquet de Paris, confiée elle aussi aux douanes judiciaires.
Les enquêteurs s’intéressent en particulier à la société BH Event’s, créée en septembre 2014, dont le principal actionnaire n’est autre que Karim Benzema. Selon les statuts de la société, que Libération a pu consulter, le joueur possède 45 % des parts de BH Event’s, créé dans un but bien précis : racheter un fonds de commerce situé rue Marbeuf, dans le VIIIe arrondissement de Paris, pour y construire un restaurant branché.
Caution
En septembre 2014, BH Event’s fait une proposition à 1,45 million d’euros, aussitôt acceptée par les vendeurs du fonds. Un prix étrangement bas pour cet emplacement de plus 300 m2 idéalement situé au cœur du triangle d’or, à un jet de pierre des Champs-Elysées. Les professionnels de l’immobilier interrogés l’évaluent plutôt à 3 ou 4 millions d’euros. Sentant l’embrouille, le propriétaire de l’immeuble délivre alors un congé avec refus de renouvellement du bail, ce qui oblige les éventuels acheteurs à quitter les lieux au plus tard en 2017. Une clause a priori prohibitive. Mais contre toute attente, BH Event’s se porte tout de même acquéreur. La société de Karim Benzema achète donc en connaissance de cause un fonds de commerce dont le bail doit être résilié deux ans plus tard. Le footballeur a délégué tout pouvoir à son associé dans la société, Steve G., tout en se portant caution à hauteur de 2,5 millions d’euros pour la vente. La société a ainsi pu contracter un prêt auprès d’une agence LCL à Lyon, pour 2,9 millions d’euros. Entre les travaux et les intermédiaires, le Cosy aura coûté près de 3,5 millions d’euros.
Dessous de table
A combien s’élèvent l’ensemble des commissions ? C’est une des clés de l’enquête. Dans ses statuts, BH Event’s précise avoir simplement payé une commission de 100 000 euros hors taxes en marge de la vente. Mais selon nos informations, au moins 650 000 euros auraient en fait été versés aux différents intermédiaires, dont l’avocat de la société. Près de la moitié du prix de vente. Un détail qui a fait tiquer les enquêteurs, convaincus que d’importants dessous de table ont aussi été versés en marge de l’opération. Un gros bonnet du trafic de drogue aurait cherché à blanchir son magot à travers le restaurant.
Après plusieurs semaines de travaux, le nouvel établissement, baptisé Cosy, est finalement inauguré début 2015. On y croise alors quelques people surannés, comme le jet-setteur Massimo Gargia. Le site internet du lieu vante un «restaurant-bar très parisien», un «haut lieu fascinant, au charme intemporel». Le gérant de l’établissement, Steve G., également associé de Benzema dans BH Event’s, se présente lui comme un «fin gourmet», dont les «plats gastronomiques de qualité sauront réveiller vos papilles». Mais le loustic a du mal à s’improviser restaurateur. Alors que l’établissement voisin réalise près de 9 millions d’euros de chiffres d’affaires, le Cosy plafonne huit fois plus bas avec le même nombre de couverts. Un gouffre financier. Quatre mois plus tard, en juillet 2015, les pieds nickelés tentent de retomber sur leurs pattes et décident brusquement de revendre le fonds de commerce. Optimistes, ils en exigent d’abord 3,5 millions d’euros. Mais entre-temps, l’immeuble a changé de main et le nouveau propriétaire ne l’entend pas vraiment de cette oreille. Avec un bail qui ne court que deux ans, le bien est quasiment invendable en l’état. Après d’âpres négociations, Benzema et sa bande parviendront finalement à en tirer 1,6 million d’euros quelques semaines plus tard. C’est le footballeur qui appellera lui-même l’acheteur pour confirmer le deal et se porter garant. Avec une perte sèche de 2 millions d’euros, donc. Benzema a-t-il été berné par son entourage ? Des sommes ont-elles bien été blanchies au cours de cette opération ? Et surtout, d’où viennent les fonds ? Les enquêteurs s’intéressent à d’autres opérations du même type, entre Paris et Lyon. Des investigations qui commencent à peine.
Emmanuel Fansten
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Re: Les mauvaises affaires de Benzema
Allez...ça continue...!!!
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