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Un peu d'histoire !

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Message par justi Mer 14 Mai - 11:59

Voilà, j'ai rapatrié de notre ancien forum les anecdotes, histoires, articles et tout ça de la rubrique historique que nous tenions sur notre précédent fofo.

Pour ceux qui ne connaissent pas, cette rubrique se consacre aux anecdotes historiques du foot.

On y parle des premiers pas du football (genre "L'invention de la passe" (eh oui, il y a eu un moment où la passe n'existait pas !) ou le premier match en Espagne, ou le premier championnat d'Angleterre, le premier Belgique-France de l'histoire, etc).

On y parle de records improbables (l'homme qui a marqué le plus de buts dans un match pro, le meilleur buteur de tous les temps -c'est pas Pelé-,...)

On y parle de joueurs incroyables (le prix Nobel qui jouait en division 1, le gardien qui fut sifflé hors-jeu,...)

Bref, des trucs de fou, des histoires formidables qui font le folklore et l'essence du football.

Il est rare qu'on y parle de nos clubs, parce que généralement, l'information est déjà connue. Ce qu'il y a ici, c'est des trucs amusants qu'on ne connaît généralement pas.

Comme j'ai tout fait par copier/coller, c'est mon nom qui apparaît à gauche pour les "rediffusions", mais tous les articles et commentaires sont pas de moi. Quand c'est le cas, j'ai mis le nom du fofoïste responsable du commentaire en haut du post.

Voilà voilà.


Dernière édition par justi le Mer 14 Mai - 12:22, édité 1 fois
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:01

En réfléchissant à notre petite discussion sur l'Athletic Bilbao, je me suis dit que je ferai bien un petit "cours" d'histoire du foot pour rire pas prétentieux avec des anecdotes et tout çà... Premier essai aujourd'hui, si ça vous plaît, j'en mettrais d'autres...


LE PREMIER MATCH DE FOOT EN ESPAGNE

On le sait, les Anglais ont inventé le football, mais ils l'ont aussi exporté à travers le monde... Plein de clubs célèbres ont été fondés par des anglais immigrés, principalement dans les grands ports européens. On l'a vu avec Bilbao et son Athletic, mais saviez-vous, par exemple, que la Torino a été fondée par des anglais ?

C'est aussi le cas du FC Séville.

En 1890, les fils de William Welton, un commerçant anglais installé à Séville, s'ennuyent. Pour tromper le temps, Carlos et Enrique (ce sont leurs prénoms - on peut se douter, même si l'histoire ne l'a pas retenu, que William avait épousé une espagnole) décident de fonder une socièté sportive consacrée au football. Et rien qu'au foot !!! Ce sera la première association sportive espagnole uniquement consacrée au football, les autres institutions de l'époque étant multi-sports...

Il faut croire que la jeunesse anglaise (et irlandaise) de Séville n'attendait que cela, vu que bientôt, les inscriptions affluèrent. Il n'y avait plus qu'à trouver un adversaire...

Il sera trouvé, suite à une annonce publiée dans les journaux (!), dans la petite ville voisine de Huelva, qui abrite un club multisports.

Le match sera organisé en mars 1890 et le FC Séville s'imposa sur le score de deux buts à un. A noter que seuls deux espagnols figuraient sur le terrain, tous deux dans l'équipe de Huelva ! Cent ans avant l'arrêt Bosman ! ;)

Après le match, le Séville FC invita l'équipe adverse à un banquet au café Suizo, un des plus élégants de la ville. La veillée dura jusque tard dans la nuit. Cette troisième mi-temps, d'après les témoignages, fut digne du rugby...

C'est le premier match officiel de football en Espagne. Le championnat espagnol ne sera organisé officiellement que bien plus tard, en 1929. Enfin, en tant qu'entité de club, le FC Séville ne fut fondé officiellement et légalement qu'en 1905. Le premier président du club était espagnol. Il s'appelait José Luis Gallego et  prononça dans son discours d'intronisation une des phrases qui ont constitué l'emblème du Séville FC :
"Tous les hommes de n'importe quel niveau social, idées religieuses ou politiques pourront venir ici".
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:01

QUEVILLY EN FINALE !

Vous avez tous vu ou entendu que le petit club de Quévilly s'était qualifié pour la finale de la coupe de France il y a quelques semaines.

Mais, savez-vous à quel point Quévilly n'est pas un club comme les autres ?

Déjà, les conditions de fondation du club sont amusantes. En effet, l'US Quévilly est né d'une dissidence...

Nous sommes en 1902. Le Cercle Pédestre Quevillais est alors le club sportif du coin. Le problème, c'est que, comme son nom l'indique, ce club est plutôt tourné vers l'athlétisme. En fait, peut-être même quelque peu intégriste de l'athlétisme, car, malgré la demande de plusieurs membres, le comité directeur du club refuse d'acheter un ballon...

Evidemment, ça ne plait pas et la dissidence s'organise et décide de créer un nouveau club : l'Union Sportive Quévillaise.

Très rapidement, le club s'affirme comme héraut de l'amateurisme, une valeur cardinale que le club gardera contre vents et marées. Le club promeut l'image du football ouvrier, pratiqué par des sportifs qui, en semaine, travaillent à l'usine, principalement sur les chantiers navaux de Rouen, où se situe l'entreprise du premier président du club.

Le club gardera à tout jamais cette impulsion et cette image. Malgré une réussite sportive évidente, il restera cohérent avec cette philosophie.

Deux anecdotes illustrent bien ce fait. Tout d'abord, en 1968, le club est la première équipe amateur à atteindre les demi-finales de la Coupe de France depuis l'instauration du professionnalisme. Elle y est opposée à Bordeaux. Le match a lieu un mercredi soir. Peu de gens se souviennent du score , mais une image reste dans les mémoires : celle des joueurs qui, malgré l'exploit, se rendent tôt au travail dès le lendemain du match. Et pas à des emplois de convenance... Non, à l'usine ! Sur des chantiers navaux épuisants et harassants !

Deuxième exemple de cette volonté farouche de garder sa philosophie : en 1972, le club accède à la division 2. Mais, pour pouvoir intégrer celle-ci, en vertu du réglement, il est obligatoire de posséder le statut semi-professionnel. Le club refusera la montée pour ne pas trahir son idéal et sera même rétrogradé d'une division par les instances sportives, pour avoir "faussé" le championnat.

Dernière anecdote : Quévilly restera à tout jamais dans l'histoire pour avoir atteint la finale de la Coupe de France. Mais, pas la dernière en date. Non, celle de 1927, où elle fut battue 3-0 par l'Olympique de Marseille. Le match n'a finalement pas beaucoup d'importance... Ce qui compte, c'est que c'est à l'occasion de cette finale que, pour la première fois, les joueurs sont présentés par les présidents des deux clubs au président de la République, Gaston Doumergue. Il est amusant de noter que le protocole exigera que, devant le président de la République, les joueurs soient habillés en queue-de-pie et jacquette et ce juste avant le match !!! Le président Doumergue remettra aussi la coupe aux vainqueurs, inaugurant une longue histoire de récupération du football par la politique, qui connaîtra son apogée en France avec le président Chirac lors de la coupe du monde 1998. Comme quoi, Jacquouille n'a rien inventé...
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:02

DIVORCE A L'ITALIENNE

L'AC Milan a été fondé en 1899 par... devinez quoi !... des anglais !!! Etonnant, non ?

C'est la raison pour laquelle le club joue en maillot rayé : pour suivre la mode anglaise de l'époque. On peut carrément dire que la plupart des maillots rayés européens sont des dérivés de maillots britanniques (rappelez-moi de vous parler du maillot du Betis Séville, c'est rigolo). Les couleurs choisies sont le rouge et le noir, qui rappellent la mascotte du club : un diable, "le rouge pour rappeler le diable, le noir pour inspirer la peur". Il est à noter qu'à l'époque, l'AC Milan se consacrait à la pratique de deux sports : le foot, bien sûr et... le cricket !!! Le premier nom du club est d'ailleurs "Milan Foot-Ball and Cricket Club". La section cricket fut dissoute au bout de six ans. Le club aura plusieurs appelations par la suite : Milan F.C., puis Milan Associazione Sportiva, puis, sous Mussolini, Associazione Calcio Milano, avec une italianisation complète du nom, typique de l'époque. Elle rompra avec cette sur-italianisation à la fin de la guerre pour prendre le nom qu'elle porte toujours aujourd'hui : Associazione Calcio Milan. Sans o.

Mais l'épisode qui nous intéresse plus particulièrement aujourd'hui se situe en 1908. Et je crois qu'il va en étonner plus d'un...

A cette époque, la fédération italienne décida d'interdire la présence de joueurs étrangers dans le championnat d'Italie. La direction du Milan décida alors de ne pas s’inscrire au championnat la saison suivante. Choix qui ne plut pas à tout le monde. Finalement, après vote, les dirigeants de l'AC décidèrent de quand même se plier aux règles de la fédé et de re-jouer le championnat dès la saison suivante.

Le tollé fut bruyant et déboucha sur une dissidence. Une quarantaine de membres de l'AC s'insurgèrent et décidèrent de créer leur propre club, qui autoriserait les joueurs non-italiens. Pour marquer sa philosophie, ce nouveau club prit un nom très parlant : l'Internazionale. Eh oui ! L'AC Milan et l'Inter Milan, deux des plus farouches ennemis de l'histoire du foot, sont issus du même club !!!!

L'AC Milan deviendra le club "populaire" de la ville et l'Inter celui de la bourgeoisie locale. L'AC instituera aussi le premier transfert payant du foot italien en vendant pour la somme colossale à l'époque (1913) de 24000 lires son attaquant vedette De Vecchi à la Genoa.

L'histoire des deux clubs mériterait des pages et des pages. Entre les différents changements de présidents, les flirts ou non avec le régime fasciste, les années de gloire et de déboires, les deux clubs de Milan ont écrit des pages et des pages d'histoire et d'anecdotes. Ce qui fut facilité par la folie douce italienne, qui se manifeste jusque dans les plus hautes sphères de la fédé italienne : par exemple, en 1921, il y eut 2 championnats de foot différents au plus haut niveau, le plus complexe étant le Championnat d'Italie de football de la CCI, appellé aussi "championnat dissident" et dont le réglement (qui fut changé en cours de saison !) ferait passer nos play-offs pour quelque chose de simple et de rationnel. On y reviendra !
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:02

BALLADE ECOSSAISE

Des 1001 anecdotes concernant le football écossais, je vais commencer par celle qui interpellera le plus notre Paddy national. En effet, il faut savoir que deux clubs écossais, et non des moindres, ont été en réalité fondés par de jeunes... irlandais !!! Et oui, c'est le cas de Hibernian (fondé en 1875, d'ailleurs dérivé du mot latin Hibernia, signifiant Irlande) mais aussi et surtout, du Celtic !!! Curieusement, le Celtic, club écossais fondé (en 1887) par des irlandais donc, donnera une grande impulsion au football en Irlande, plusieurs clubs s'inspirant ouvertement de ce modèle, parmi lesquels le Celtic Belfast et, surtout, un des clubs irlandais les plus connus : les Shamrock Rovers, le club de Dublin reprenant quasiment mot pour mot la charte du Celtic, ainsi que ses couleurs, le vert et le blanc (à rayures verticales)...

Pour en revenir à Hibernian, notons qu'il fut le premier club britannique à évoluer en coupe d'Europe (la fédération anglaise, dont le champion en titre était... Chelsea avait refusé de participer à cette compétition). Mais Hibernian ne participa pas à cette compétition grâce à ses résultats sportifs. Il faut en effet savoir que cette première compétition continentale, organisée en 1955, regroupait 16 clubs qui avaient été choisis sur bases de divers critères et non des clubs s'étant qualifiés sportivement... Ainsi donc, le Hibernian, pénible 5ème du championnat écossais cette année-là, fut choisi parce qu'il jouait dans un des rares stades à l'époque équipé de projecteurs et pouvant donc accueillir des matchs de nuit !

Je ne vais pas revenir immédiatement sur les tristes évènements et le sectarisme malheureux (et mortel) qui jalonnent la rivalité Celtic/Rangers et à la place, je vais vous toucher quelques mots d'un club qui possède un des plus beaux noms de la planète foot : le Heart of Midlothian.

Comme de nombreux clubs, celui-ci provient d'une dissidence d'un club local. L'originalité de cette dissidence est que les fondateurs des Hearts proviennent d'un club de... danse !!! Les premiers matchs des Hearts seront joués en suivant des règles locales assez particulières, qui mélangent allégrement foot et rugby, ce qui nous éloigne effectivement quelque peu de la danse classique.

Le club, qui évolue à Edimbourg, tire son joli nom d'un endroit sinistre : une prison célèbre, rasée en 1817 mais proche du terrain, rendue immortelle par un roman de Walter Scott, également nommé The Heart of Midlothian.

Durant la première guerre mondiale, alors que dans l'opinion un débat faisait rage quant à l'opportunité de continuer le championnat de foot en temps de guerre, 16 joueurs et 500 supporters des Hearts apportèrent leur réponse à ce dilemme en s'engageant dans un corps de volontaires, où ils furent rejoints par d'autres joueurs et supporters des Raith Rovers, de Falkirk et de Dunfermline. Ce sera le célèbre 16ème régiment des Royal Scots, connu sous le sobriquet de "régiment des footballeurs". Deux monuments à Edimbourg commémorent leur sacrifice...
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:03

MONSIEUR DEUX BUTS PAR MATCH

Pour fêter la qualification de la République Tchèque, retour sur le plus grand buteur de l'histoire du football !

Si je vous demande qui est le buteur le plus efficace de tous les temps, vous allez vous lever et répondre tous en choeur : "Pelé !" (sauf les deux petits jeunes dans le fond qui ont crié "Messi !"). Erreur mes amis ! Pelé, tout extraordinaire buteur qu'il soit, était loin de l'efficacité du monsieur dont nous allons parler aujourd'hui. Profitons de cette brève parenthèse pour tordre le cou à une légende. Non, Pelé n'a jamais marqué 1000 buts... Enfin, si, mais, pour reprendre la pique de Maradona adressée au brésilien, "si on compte les matchs sur la plage quand il avait 7 ans...". Les statistiques officielles du roi Pelé font état de 697 buts marqués sur un total de 753 matchs officiels disputés. C'est pas mal, mais on est loin du un but par match...

Notre héros du jour s'appelle Joseph Bican. Né en 1913 dans une famille tchèque établie à Vienne, il connaîtra une enfance d'une pauvreté extrême après la mort de son père, dûe à une blessure au rein reçue au cours... d'un match de football ! Le jeune Joseph passera toutes ses années de jeunesse à jouer sans chaussures. Il expliquera plus tard que c'est ce qui lui a permis de dévellopper son contrôle de balle.

Débutant sa carrière en Autriche (Wacker et Austria Vienne), c'est cependant au Sparta Prague, qu'il rejoint en 1937 qu'il devint une icône, marquant la bagatelle de 395 buts en seulement... 217 matchs, soit une moyenne extraordinaire de 1,82 buts par match !!!!! Au total, au cours de sa carrière, il marquera 641 buts en 440 matchs officiels, soit une moyenne de 1,68 buts par match, record mondial officiel. La statisque est encore plus étonnante lorsque l'on sait que la carrière professionnelle de Bican s'étale sur 27 années de professionnalisme. Il marquera son dernier but officiel en 1955 alors qu'il portait les couleurs du Dynamo Prague. Il porta le maillot national a 34 reprises. L'expression est volontairement peu claire car Bican joua pour 3 équipes nationales différentes, représentant successivement l'Autriche, la Tchécoslovaquie et la Bohéme-Moravie. Les problêmes de bi-nationalité ne datent pas d'hier ! Buteur avec l'Autriche lors de la Coupe du Monde 1934, il ne put participer pour raisons administratives à la coupe du monde 1938 avec la Tchécoslovaquie alors qu'il avait déjà disputé 14 matchs internationaux pour cette nation.

Bican deviendra par la suite entraîneur, passant notamment par le KSK Tongeren, qu'il ménera de promotion en division 2.

Pour en revenir à la légende des 1000 buts marqués par Pelé, l'ancien international autrichien Franz Binder prétendit un jour que Bican enfonçait largement Pelé, le tchèque ayant selon lui marqué plus de... 5000 buts au cours de sa carrière. Le seul commentaire de Bican à cette affirmation fut : "Allons, qui me croirait si je prétendais avoir marqué cinq fois plus de buts que Pelé ?".
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:04

भारत में फुटबॉल

A l'heure actuelle, l'Inde est classée 163ème au classement FIFA (sur un total de 205 nations). Dans un pays où le sport national est le cricket (et où les plus grands joueurs de cricket sont les équivalents iconiques de Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, salaires compris), le football est un sport mineur, qui essaye de sortir de son ghetto en engageant des retraités tels que Pires, Fowler, Crespo ou Cannavaro pour attirer les foules et aider les joueurs locaux à progresser.

Il n'en a pas nécessairement toujours été ainsi et l'Inde est d'ailleurs la cause d'une des règles les plus importantes du football, une règle tellement essentielle qu'elle passe inaperçue à nos yeux et qu'on croit souvent - à tort - qu'elle peut être contournée.

Nous sommes en 1950. La coupe du Monde va avoir lieu au Brésil et l'Inde est invitée à y participer. Les conditions de cette qualification sont déjà rocambolesques en soi : au cours des phases éliminatoires asiatiques, l'Inde devait rencontrer les Philippines, la Birmanie et l'Indonésie. Pour des raisons diverses, ces trois nations déclarèrent forfait et l'Inde se qualifia donc sans passer une seule minute sur le terrain ! A l'exception des pays organisateurs et des vainqueurs sortants, c'est la seule nation qui se soit jamais retrouvée dans ce cas de figure.

Cependant, l'équipe nationale indienne ne participera pas à cette coupe du Monde et ne verra même jamais le Brésil. Les dirigeants indiens, ne se rendant pas compte de l'impact de la compétition, décident de ne pas envoyer leur équipe en Amérique du Sud. Les raisons de ce refus sont multiples : manque d'argent, impossibilité de se préparer efficacement pour l'évènement, volonté de privilégier les Jeux Olympiques (universels) plutôt que l'organisation de la FIFA (trop britannique), ... Néanmoins, une autre raison sera habilement mise en avant par les décideurs indiens, fins propagandistes (rappelons-nous que l'Inde n'a conquis son indépendance que trois ans auparavant).

En effet, la FIFA interdit aux joueurs indiens de jouer pieds nus, conformément à son règlement, mais un règlement point encore universel, l'Inde ayant joué pieds nus aux JO de Londres deux ans auparavant. La mémoire populaire, bien manipulée par les propagandistes locaux, ne retiendra que cette raison, élevée à un rang quasiment mythique mais déniée par le capitaine de l'équipe nationale lui-même, un certain Shailen Manna.

Qu'à cela ne tienne ! L'Inde est la meilleure équipe asiatique de l'époque, et elle le prouve en remportant les jeux panasiatiques de 1951 et en ne perdant aucun de ses matchs l'année suivante, se qualifiant par la même occasion pour les jeux olympiques de 1952.

Où, rebelote, la majorité des joueurs indiens s'alignent pieds nus pour leur seul match de la compétition, face à la Yougoslavie. Cela ne leur porta pas bonheur et les Indiens se prirent un sévère 10 à 1. Néanmoins, ce petit épisode eut le don d'agacer suprêmement les hautes instances footballistiques. L'association indienne de football fut priée d'inscrire dans ses textes de loi une règle interdisant à ses joueurs de jouer pieds nus et la règle des chaussures obligatoires fut inscrite définitivement dans les textes de l'International Board. Les Indiens étaient matés, la règle désormais universelle.

Aujourd'hui donc, le football en Inde végète et compte sur des retraités pour trouver une nouvelle popularité. L'équipe nationale a cédé à la mode et est maintenant dirigée par un hollandais, l'ancien entraîneur du Fortuna Sittard Wim Koevermans. Avec un réservoir de plus d'un milliard d'habitants, l'Inde pourrait peut-être construire une équipe véritablement redoutable. Le prochain Messi sera-t-il indien ? Possible... Mais possible aussi qu'il préfère le cricket au ballon rond...
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:04

TontonMicke a écrit:
Jamais je n'ai lu ou entendu le nom de Joseph Bican. Avec un nom pareil on penserait plus à un gardien de moutons en Bohémie-Moravie. Parlons-en de ce "pays" que je n'ai jamais trouvé sur ma mappemonde quand j'étais môme: il flaire bon l'Impératrice Sissi plutôt qu'une nation du foot européen. Pourrais-tu m'en dire plus sur cette nation de footeu? Avec toi je m'attends à apprendre des trucs incroyables du style "Ils ont battu l'Allemagne 13 à zéro lors des qualifications pour l'Euro 1912. :o :wink:


Ben non malheureusement ! L'équipe nationale de Bohême-Moravie n'était qu'une création politique artificielle due à la seconde guerre mondiale. Cet état fantoche n'a joué qu'un seul match officiel de toute son existence (en 1939) et c'était bien face à l'Allemagne ! Le score final fut de 4-4 et notre héroïque Bican scora à deux reprises. A noter que les bohémiens menaient 4-2 à la mi-temps et dominaient outrageusement l'équipe nazie. Y a-t-il eu influence dans les vestiaires ? Les bohéme-moraviens eurent-ils peur des représailles ? Je n'ai pas retrouvé de témoignage sur le sujet, mais il est facile de laisser courir son imagination sur un modèle d'"A nous la victoire !" inversé. Toujours est-il que l'équipe fut dissoute après les accords qui mirent fin à la boucherie en 1945.

Il est à noter qu'avant l'indépendance tchècoslovaque (1918), la Bohème faisait partie de l'empire austro-hongrois mais bénéficiait d'une certaine autonomie qui lui permit de jouer quelques matchs entre 1903 et 1908. Ils rencontrèrent six (!) fois la Hongrie (qui je le rappelle n'était à l'époque qu'une province de l'empire austro-hongrois) mais surtout une fois l'Angleterre ! Le match se termina sur une victoire 0-4 des anglais, qui peuvent donc se targuer d'être la seule équipe nationale à avoir jamais battu l'équipe nationale de Bohème. Prends ça dans les dents Adolf !
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:05

RIO UN PEU

La naissance du football au Brésil est due à une importante immigration... anglaise (comment ça vous l'aviez deviné !). Le premier club brésilien, le Sao Paulo Atlhetic Club, fut en effet fondé en 1894 par un certain Charles Miller, ancien avant-centre de Southampton. La plupart des grands clubs brésiliens ont d'ailleurs été fondés par des anglais ou ont un rapport étroit avec l'Angleterre (l'exemple type étant celui des Corinthians, qui reprend carrément le nom d'une équipe londonienne du début du siècle et dont je vous parlerai bientôt).

Le club qui nous intèresse aujourd'hui est le Fluminense, basé à Rio de Janeiro. Fondé en 1902 par un dénommé Oscar Cox (je crois que vous pouvez deviner tous seuls la nationalité de ce monsieur), le club s'est établi dans les quartiers aristocratiques de Rio, d'où provenait la majorité de ses membres. On notera qu'un autre grand club de Rio, le Flamengo, est né d'une dissidence de joueurs du "Flu" en 1911 (on se croirait à Milan ! voir les épisodes précédents). Enfin, très exactement, c'est la section football de Flamengo qui fut créée suite à cette dissidence. En effet, le club de Flamengo existait déjà à cette époque mais était un club... d'aviron ! Le nom complet du club est d'ailleurs "Clube de Regatas do Flamengo". Vous connaissez maintenant le point commun entre l'Aviron Bayonnais et Flamengo.

Mais revenons à Fluminense ! L'aristocratie brésilienne était loin d'être tendre. Les riches blancs qui la composaient considéraient les noirs comme une race plus qu'inférieure, tout juste bonne à fournir des esclaves, mais certainement pas des footballeurs capables. Après tout, le foot est une invention anglaise, non ? Donc un sport de blancs...

Il n'y avait pas que les membres du club à afficher ce racisme. Les supporters étaient tout aussi engoncés dans cette attitude et n'hésitaient pas à la montrer de manière plus qu'ostensible. En regard des attitudes des fanatiques du "Flu" des premières années, les exactions des croates ou des russes lors du récent Euro nous paraissent modérées, malgré leur caractère indéfendable. Les supporters du Fluminense n'hésitaient pas à monter sur le terrain pour "punir" les joueurs noirs qui avaient l'outrecuidance de "salir" leur pelouse et l'histoire du club est marquée par de nombreuses bagarres et quelques ratonnades. Quant aux dirigeants, ils semblaient bien décidés à n'aligner que de jeunes blancs dans leur onze de base.

Mais voilà, le football reste le football, et le jeu ne s’embarrasse pas de considérations raciales. En 1914, le meilleur joueur de Rio était un certain Carlos Alberto et le club ne souhaitait pas devoir se passer d'un tel talent. Problème, il s'agissait d'un métis, à la couleur de peau bien plus foncée que ce qui était couramment admis à l'époque. Alors que faire ? Les dirigeants du "Flu" eurent une idée pour faire passer la pilule et décidèrent donc, anecdote à peine croyable, de couvrir l’entièreté du corps de leur joueur d'un fond de teint blanc ! La supercherie fut néanmoins éventée et le club y gagna le surnom infamant de pó de arroz, qui signifie "poudre blanche" en portugais.

Il fallut attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour voir le club abolir ce racisme incroyable et accepter ouvertement des joueurs noirs dans son équipe. Fluminense fut même le premier grand club au monde à être entraîné par un coach noir, Gentile Cardoso, qui mena ses troupes au titre en 1946. Quand ils font quelque chose, ils ne le font pas à moitié ces brésiliens !
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:05

L'invention de la passe


Et oui, ça paraît évident : le football est un jeu de passes. C'est clair, net et précis. comment faire autrement ? Comment imaginer le foot sans que le ballon ne navigue d'un joueur à l'autre ? Comment approcher le but adverse sans passer le ballon à un de ses coéquipiers à un moment ou un autre (à part Maradona contre l'Angleterre) ?

Et bien, non ! Il n'en a pas toujours été ainsi et, comme bien des choses qui nous paraissent évidentes aujourd'hui, le système de passes fut le fruit de nombreuses réflexions, de changements étonnants et d'essais et d'erreurs.

Aux temps héroïques du football (je parle de la première moitié du XIXème siècle), les règles de notre sport préféré étaient loin d'être unanimes et partagées par tous. A cette époque, le football est principalement joué dans les public schools britanniques (l'équivalent de nos écoles secondaires) et il est à peine exagéré de dire que chacune d'entre elles possédait son ensemble de règles propres.

Parmi ces règles, vous vous doutez sûrement que celle du hors-jeu, qui pose toujours moult problèmes à notre époque, était une de celles qui connaissaient le plus de variations. La plus courante d'entre elles était une règle similaire au rugby, quelque chose que l'on pourrait résumer par : "Tout joueur se trouvant entre le ballon et le but adverse lors d'une offensive est considéré hors-jeu". Une règle sévère qui change considérablement, vous en conviendrez, l'approche du jeu. (A noter, que, à l'extrême opposé de cette règle stricte, certaines règles, utilisées principalement dans la région de Sheffield, ignoraient totalement la notion de hors-jeu. Aucun joueur n'était jamais hors-jeu et rien n'empêchait une équipe de masser tous ses joueurs devant le goal adverse durant 90 minutes.)

Ainsi donc, avec ce règlement "rugbystique", l'approche du foot était totalement différente. Les joueurs se plaçaient généralement sur une ligne horizontale et le seul moyen d'avancer vers le goal adverse était donc le dribble et l'élimination successive d'un maximum d'adversaires avant de tirer au but.

Tout changea avec l'uniformisation de la règle du hors-jeu en 1848. Etait maintenant simplement considéré hors-jeu le joueur qui recevait le ballon lors qu'il y avait moins de trois adversaires entre lui-même et le goal adverse.

En conséquence, l'approche du jeu changea considérablement. Le déplacement sur le terrain devint une arme mortelle et la passe put voir le jour, en vue d'atteindre le joueur s'étant ménagé la position la plus avantageuse.

Il fallut un petit temps de recherche et d'adaptation pour arriver à un football cohérent. L'avènement de la pensée scientifique dans le sport (le scientific football) y contribua, en étudiant les déplacements des joueurs, la géométrie du terrain et l'adéquation de ceux-ci avec les différentes règles de ce sport.

Sheffield (tiens donc !) commença par montrer l'exemple avec le jeu dit du pass-on football, hérité de leurs années sans hors-jeu. Il semblait principalement consister à masser des joueurs le plus près possible de la ligne de hors-jeu, à charge pour leurs coéquipiers de leur donner le mieux possible le ballon pour ensuite chevaucher vers le but adverse.

Mais le vrai foot de passes, l'ancêtre du football tel que nous le connaissons, fut le combination game théorisé et mis en pratique par le Royal Engineers A.F.C., club fondé quelques années plus tôt par des militaires. Leur nom l'indique suffisamment bien : le scientific football, désormais conceptualisé par une équipe d'ingénieurs du génie militaire, avait enfin son porte-étendard et allait tout balayer sur son passage. Les "Sappers" usaient d'une nouvelle technique et, comme il fut noté à l'époque, "se déplaçaient à l'unisson et montraient les avantages des combinaisons entre équipiers sur le vieux style individualiste".

Le football avait changé de visage et s'était transformé à tout jamais.

Les "Sappers" furent une des meilleures équipes de la dernière période du foot amateur anglais et atteignirent en 1872 la finale de la toute première FA Cup jamais jouée (défaite 1-0 contre Wanderers F.C.), ainsi qu'en1874 (défaite 1-0 contre Oxford).

Le combination game fut par la suite perfectionné. Notamment par le Quee n's Park F.C. (club de Glasgow, ne pas confondre avec les Qu eens Park Rangers, basés à Londres) surnommés les "Scotch Professors", à cause de leur science du jeu, et ensuite par le Cambridge University AFC, dont il fut dit que ce fut la première équipe au monde a établir des schémas d'attaques prédéfinis et où une portion du terrain était allouée à chaque joueur de l'équipe. Nous sommes à ce moment dans les années 1880 et c'est définitif : le football n'est plus un sport individualiste, mais un vrai sport d'équipe, plus personne ne fait ce qu'il veut sur le terrain et les notions de défenseurs, milieux et attaquants sont désormais la norme.

Le dribble, c'est bien joli, mais l'essence du football, c'est donc la passe. C'est Pep Guardiola qui doit être content de lire ça !
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:06

CON COMME UN FOOTBALLEUR

Qu'est-ce que je l'ai entendue cette remarque méprisante !!!

Et pourtant, même s'il est plus rare de trouver des universitaires dans le foot que dans le rugby (où même les plus grandes stars mondiales sont généralement diplômées de prestigieuses écoles) ou dans d'autres sports, il n'y a pas que des imbéciles qui courrent sur une prairie plus ou moins bien entretenue avec un ballon. Juan Mata est par exemple un fin lettré (sa bibliothéque met en valeur des auteurs tels que Murakami - mon écrivain préféré -, Bukowski, Garcia Marquez et autres), Pepe Mel vient de signer un roman sur les manuscrits de la Mer Morte, Chiellini a terminé premier de sa section de marketing (sur une centaine d'élèves), Pablo Aimar possède un diplôme de médecine,...

Mais l'exemple qui tue et coupe court à tous les arguments des tenants de cette pensée réductrice nous vient du Danemark.

En 1899 naît dans la banlieue de Copenhague un club au nom imprononçable : l'Akademisk Boldklub Gladsaxe, qui a la bonne idée de se faire surnommer l'AB, appellation que nous conserverons judicieusement pour la suite de cet article.

L'AB fut fondé par des membres de l'université de Copenhague et il n'est donc pas étonnant d'y retrouver des professeurs, des étudiants et quelques fils de profs - ce qui nous intéresse plus particulièrement.

En effet, Christian Bohr, professeur de médecine, avait deux fils jouant pour le club au début du XXème siècle, alors que celui-ci évolue en première division danoise : Harald et Niels. Tous deux étaient des élèves brillants mais aussi des sportifs accomplis. Harald fut même international danois et participa aux Jeux Olympiques de Londres en 1908 (où il décrocha la médaille d'argent avec son équipe, battue en finale par, je vous le donne en mille, l'Angleterre, non sans avoir infligé un 17-1 à la France en demis - oui j'ai bien écrit 17 !), avant de devenir un mathématicien renommé.

Mais c'est évidemment Niels qui nous intéresse. Passionné par le foot, le jeune Niels joua une grosse cinquantaine de prestations au club en tant que gardien de but, alors que l'AB jouait au plus haut niveau du football danois de l'époque. Il ne continua pas le football, mais se concentra sur la science et fut un pionnier de la théorie quantique et un ami d'Albert Einstein. Ses travaux, mondialement reconnus, lui valurent la récompense ultime pour un scientifique : le Prix Nobel de Physique en 1927 !

Alors, je vous le demande : quel autre sport que le football peut se targuer de compter parmi ses pratiquants de haut niveau un Prix Nobel ?

A noter qu'outre les frères Bohr, l'AB a compté dans ses rangs un autre joueur extraordinaire et atypique : Knud Lundberg, qui fut international danois. En football, comme on peut s'en douter, mais aussi en handball et en basket ! Un athlète exceptionnel dont nous reparlerons sûrement bientôt !
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:07

Le foot au Paradis

Voici de quoi épater vos amis lors de la coupe des Confédérations, la seule compétition qu'on a à se mettre sous la dent pour l'instant.

La surprise de cette coupe, c'est incontestablement l'équipe de Tahiti, qualifiée grâce à son étonnante victoire lors de la dernière coupe d'Océanie des nations. Classée 139ème au classement FIFA, l'équipe vient d'y gagner la bagatelle de 55 places par la grâce de ce premier titre obtenu par les Toa Aito (les "hommes de fer"), surnom de l'équipe locale. Pour une équipe qui en 2009 se débattait à la 194ème place du classement (sur 207 nations), la progression est considérable.

Le joueur le plus connu de la sélection actuelle est sans conteste Marama Vahirua, cousin de Pascal, le terrible ailier gauche d'Auxerre et de l'équipe de France. Ce talentueux attaquant, qui, après être passé notamment par Nantes, Nice et Lorient, évolue aujourd'hui en Grèce au Panthraïkos, n'a cependant pas participé à l'odyssée victorieuse de la coupe d'Océanie. Les vedettes tahitiennes de cette compétition furent le défenseur Nicolas Vallar, élu meilleur joueur du tournoi et la famille Tehau (il y a trois frères Tehau en équipe nationale - dont des jumeaux - et un cousin qui porte le même nom). A eux quatre, ils ont inscrit 15 des 20 buts tahitiens au cours de cette coupe d'Océanie. A noter qu'un des membres de la fratrie (Alvin) a évolué dans notre pays au FC Bleid, tout comme l'attaquant réserviste Steevy Chong Hue ! Il y a dons un peu de Gaume au Brésil cette année !

Outre la coupe de France, les clubs tahitiens participent au championnat de Polynésie Française, dont les champions en titre sont l'AS Dragon, qui fournit la majorité des joueurs évoluant en équipe nationale. Le club remportait ainsi son premier titre. Les clubs historiques de l'île sont l'AS Venus (9 titres) et surtout l'AS Central Sport, qui compte 20 titres mais est sérieusement rentré dans le rang depuis son dernier triomphe en 1985. Ils resteront cependant dans l'histoire pour avoir été le premier (et, à l'heure actuelle, le seul) club tahitien à avoir éliminé un club professionnel de la métropole en coupe de France, en l'occurence l'US Orléans en 1978, le club de la région parisienne évoluant à l'époque en Ligue 2. Ils répèteront l'exploit en 1980 face à Béziers, également pensionnaire de Ligue 2.

Quant à l'équipe nationale, elle vit ces jours-ci ses plus grands moments. N'ayant disputé son premier match qu'en 1952 (un 2-2 contre la Nouvelle-Zélande), elle n'a joué son premier match international hors Océanie qu'en 1980, face au Mexique. A l'exception des équipes des autres départements français d'Outre-Mer (Mayotte, Guyane, Martinique et Guadeloupe), cela reste la seule expérience officielle hors-Océanie des Toa Aito, qui vont donc rencontrer pour la première fois de leur histoire des équipes sud-américaines, africaines ou européennes.

Enfin, si les membres de la famille Varihua sont les joueurs tahitiens les plus connus sous nos latitudes, la grande vedette locale reste Errol Benett. Surnommé "La Terreur des Stades" par la presse locale, il fut couronné 11 (!) fois meilleur buteur du championnat polynésien (entre 72 et 83). Il a également connu un bref séjour au PSG en 1972, mais il restera dans l'histoire pour d'autres raisons.

En effet, alors au faîte de sa gloire, Benett décida de se convertir à la religion mormonne. Seul petit problème, cette religion prohibe toute activité à ses pratiquants le dimanche... jour réservé au championnat de foot en Polynésie. Benett refusa donc de jouer le dimanche, mais sa popularité était si grande que la fédération polynésienne, craignant une substantielle baisse d'affluence dans les stades et un désintérêt pour sa compétition, décida, après moultes tractations, de désormais jouer tous les matchs de championnat en semaine.

Aujourd'hui policier municipal, Errol Benett vit toujours selon les principes de son Eglise et a engendré sept enfants, dont un suivit les traces du paternel. Prénommé Naea, il fut sélectionné à 16 reprises en équipe nationale, mais, affichant aujourd'hui 37 années bien sonnées, il ne participera pas à l'épopée des hommes de fer en coupe des Confédérations.
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:07

UN MATCH FOU, FOU, FOU


Chers amis et amies, nous allons aujourd'hui avoir la chance de vivre un match extraordinaire !

Bienvenue à The Valley, stade historique du Charlton Athletic, qui y joue depuis 1919. Nous sommes le 21 décembre 1957 et l'équipe locale s'apprête à recevoir Huddersfield dans le cadre de la Football League Second Division.

Les visiteurs connaissaient alors une saison médiocre, n'ayant glané que 6 victoires en 21 matches, alors que Charlton, tout fraîchement relégué de Division One jouait pour une remontée immédiate. Le fait que nous ne sommes donc pas en face d'une grande affiche, ainsi que le froid humide qui régnait à Londres cet hiver-là, expliquent certainement pourquoi ce match n'attira que 12500 spectateurs, qui allaient avoir droit, contre toute attente, à un spectacle exceptionnel, sur un terrain boueux comme on n'en voit plus maintenant qu'en provinciale.

Cette rencontre fut certainement déterminée par un incident de jeu survenu dès la 17ème minute, quand le capitaine de Charlton, Derek Ufton, fut victime d'une blessure à l'épaule. Il paraît que c'était un problème récurrent chez le joueur, qui se serait disloqué l'épaule pas moins de 20 fois au cours de sa carrière. Peut-être peut-on y voir une corrélation avec le fait que, parallèlement à sa carrière de footballeur (il joua 12 saisons à Charlton et obtint une cape internationale avec l'équipe d'Angleterre), il menait une carrière de batteur de cricket au plus haut niveau.

Toujours est-il que voici Charlton, après à peine plus d'un quart d'heure, non seulement privé de son capitaine, non seulement privé de son milieu central dans un système en 2-5-3 (c'était la mode dans les années '50), mais encore dans l'impossibilité de le remplacer, les changements étant tout bonnement interdits à l'époque.

En infériorité numérique pour le reste du match, Charlton paraît ne pas faire le poids et Huddersfield prend rapidement le contrôle du match. Ils scorent une première fois dix minutes après cette blessure, par l'intermédiaire de l'écossais Les Massie, avant de doubler la mise via un autre écossais, Alex Bain.

Le score à la mi-temps est donc de 0-2 et, dépités, certains supporters de Charlton quittent prématurément le stade. Erreur fatale !

Deux évènements importants se déroulent en effet durant la mi-temps. Jimmy Trotter, l'entraîneur de Charlton, décide d'une modification tactique en replaçant son ailier gauche, Johnny Summers, au centre de l'attaque. Et lui fait enfiler une nouvelle paire de chaussures, celles qu'il portait jusqu'à présent étant extrêmement abimées.

Le changement tactique semble porter ses fruits, puisque, alors que la partie reprend à peine, Summers réduit le score. Mais Huddersfield est bien dans le match et ne s'en laisse pas conter. A peine deux minutes après le but de Summers, Alex Bain marque son second but de la soirée, et, dans le foulée, Huddersfield bénéficie d'un pénalty transformé par Bill Mc Garry, international anglais et futur entraîneur notamment d'Ipswich Town et de Newcastle. Pire encore, Bob Ledger à la 62ème minute fait passer le score à 1-5!

Il reste alors moins d'une demi-heure à jouer et la légende était prête à se mettre en marche.

Et le héros qu'elle a choisi pour s'écrire n'est autre que Johnny Summers. Moins d'une minute après que son coéquipier (je vous le donne en mille !)... écossais John Ryan ait réduit le score à 2-5, il marque son second but de la soirée, avant d'un ajouter un troisième dès la 73ème minute. Puis, dans la ferveur grandissant sans cesse, rajoute encore deux buts en moins de 8 minutes, faisant passer son compteur à 5 buts au cours du même match, dont 4 consécutifs en moins de 27 minutes ! De plus, Summers, un pur gaucher, a inscrit :mrgreen: ses cinq buts du pied... droit, réputé beaucoup plus faible que le gauche.

Le score est désormais de 6 à 5, Charlton a retourné une situation désespérée !

Mais les gradins vont connaître un coup de froid supplémentaire à la 86ème, moment choisi par le milieu d'Huddersfield Stan Howard pour s'infiltrer dans la défense londonienne et inscrire le but de l'égalisation. Nous sommes à 6 partout, Charlton a laissé passer sa chance...

Mais, ne l'oublions pas, nous sommes en Angleterre, là où un match n'est jamais fini avant que l'arbitre ne siffle les trois coups.

Et Charlton va contribuer à cette tradition : alors qu'il ne reste que quelques secondes à jouer, Summers lance un dernier centre désespéré, magnifiquement repris par Ryan, déjà auteur du second but londonien. 7-6 ! L'arbitre laisse le temps de remettre le ballon en jeu et siffle la fin du match sur cette incroyable victoire de Charlton.

La plus belle remontée de l'histoire du football était consommée. Huddersfield garde toujours aujourd'hui trace de ce match via ce singulier record : c'est la seule équipe anglaise à avoir marqué six buts au cours d'un match professionnel et à avoir néanmoins subi une défaite.

Les héros de Charlton connurent des suites plus sombres : John Ryan ne jouera qu'une soixantaine de matchs pour le club avant de rejoindre des divisions inférieures. Quant à Johnny Summers, son destin fut plus tragique encore : diagnostiqué d'un cancer en 1961, alors qu'il joue toujours pour Charlton, il décèdera de cette maladie un an plus tard. Il n'avait que 34 ans.
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:07

BRAZIL LALALALA LALA LALA (air connu)

Mini-trip au Brésil aujourd'hui. Mais, avant de rejoindre le pays des cariocas, de la forêt amazonienne et de Chico Buarque, un petit détour par l'Angleterre s'impose, histoire de vous parler d'un club vraiment particulier : le Corinthian Football Club.

Dans les années 1870/1880, le football est dominé par les écossais, alors unanimement considérés comme possédant la meilleure équipe nationale, ainsi que le meilleur club du moment : les Quee n's Park FC, dont je vous ai touché quelques mots dans un article précédent (ce sont eux les Scotch Professors, vous vous souvenez ?). En fait, le Quee n's Park est une équipe tellement performante que, lorsque se déroule le premier match international de l'histoire (qui voit s'opposer l'Écosse et l'Angleterre le 30 novembre 1872), les écossais alignent 11 joueurs provenant du Quee n's Park Football Club (pour la petite histoire, notons que ce match se déroula sur un terrain de... cricket !).

Les écossais dominent donc le foot de l'époque, ce qui ne manque pas de titiller la fierté et l'honneur de leurs voisins anglais.

Afin de remettre les choses à leur place et d'asseoir la domination naturelle de l'Angleterre sur le reste du monde (nous sommes toujours sous le règne de la reine Victoria et à l'apogée de l'"empire sur lequel le soleil ne se couche jamais"), Nicholas Lane Jackson, membre éminent de la Football Association, décide de créer une équipe capable de rivaliser avec ces arrogants mangeurs de haggish et autres joueurs de cornemuse.

Ce sera le Corinthian Football Club et j'employe le terme "équipe" à dessein, car les Corinthians ne seront jamais véritablement un club au sens où nous l'entendons. En effet, leurs statuts leur interdisent strictement de participer à quelque compétition, championnat ou autres coupes que ce soit. Ce qui est fort dommage, car les Corinthians sont clairement un cran au-dessus de leurs adversaires de l'époque et auraient pu remporter de nombreux trophées. Ainsi, par exemple, en 1884, ils infligent un plus que sévère 8-1 à Blackburn, tout frais vainqueur de la coupe de l'Angleterre face au... Quee n's Park, ce qui était déjà un exploit considérable. Ils sont également connus pour avoir fait subir à Manchester Utd sa plus lourde défaite de l'histoire, un 11-3 bien tassé obtenu un soir de 1904.

Le club abandonnera sa philosophie strictement amateur après la première guerre mondiale, ce qui ne lui réussit pas, puisqu'il sera contraint à une fusion en 1939 et ne participera jamais à des rencontres et championnats du plus haut niveau. Aujourd'hui connu sous le nom de Corinthian-Casuals FC, ils évoluent au huitième niveau du football anglais, l'Isthmian League Division One.

Mais revenons au début du 20ème siècle. Les Corinthians se partagent entre matchs amicaux et tournées à l'étranger. Une d'entre elles aura plus d'impact que les autres : celle qui les mènera au Brésil en 1910.

Comme d'habitude, les anglais balayent tout sur leur passage et enchaînent les victoires avec panache. Ce qui ne manquera pas d'impressionner un groupe d'ouvriers de Sao Paulo qui décident de donner à leur club nouvellement créé le nom de Sport Club Corinthians. Le club gardera toujours de cette origine ouvrière une vocation d'oeuvrer "pour le peuple et par le peuple", ainsi que le proclame sa charte.

Cela leur réussira passablement, puisqu'il ne faut attendre que quatre ans pour que le club décroche son premier titre majeur : le Championnat de l'état de Sao Paulo. Ils deviendront le plus grand club paulista d'avant-guerre, obtenant la bagatelle de 12 titres entre 1914 et 1941. Le Sao Paulo FC et le Santos de Pélé mettront par la suite cette suprématie à mal, mais la légende du club est déjà inscrite dans l'histoire lorsqu'en 1981 le club est le terreau d'une expérience unique et vivifiante dans le football : la célèbre "démocratie corinthiane" des Socrates, Walter Casagrande, Ze Maria et autres Wladimir.

A cette époque, le Brésil étouffe sous le joug de fer d'une dictature militaire entamée en 1964. Les footballeurs ne souffrent pas moins que les autres et, comme le fait remarquer Socrates à l'époque : "Quatre-vingt-dix pour cent des joueurs ont une condition de vie inhumaine. Soixante-dix pour cent gagnent moins que le salaire minimal". Les présidents de club, souvent en collusion avec le pouvoir autocratique, contrôlaient les joueurs d'une manière extrêmement autoritaire et ne tolèraient aucune fantaisie.

Tout cela changea lorsque le club vit arriver à sa tête un jeune sociologue, Adilson Monteiro Alves, qui décide de révolutionner le système de payement des joueurs. Au lieu de leur attribuer des primes fixes au résultat, il décide de redistribuer les revenus générés par le stade et les retransmissions télévisées à tous les employés du club. Les joueurs sont désormais dotés d'une liberté de mouvement impressionnante et prennent désormais collectivement les décisions qui les concernent, sur le modèle de l'entreprise auto-gérée : abolition des mises au vert, organisation du recrutement, logistique des déplacements, mais aussi décisions tactiques et sportives. Le club n'aura d'ailleurs pas d'entraîneur au cours de cette période, le petit Ze Maria, latéral droit du club, occupant la fonction à titre purement officiel. Les supporters sont invités à participer à la gestion du club via un système de socios et à exprimer un vote au sujet des grandes décisions prises par celui-ci.

Le collectivisme règne donc au club et c'est pour un mieux. "Nous exercions notre métier avec plus de liberté, de joie et de responsabilité. Sur le terrain, on luttait pour la liberté, pour changer le pays. Le climat qui s’est créé nous a donné plus de confiance pour exprimer notre art.", déclarera Socrates à propos de ce grand élan de liberté.

Pour un mieux au niveau sportif également : les Corinthians pratiquent un football de rêve, offensif et technique, et remportent la plupart de leurs matchs avec une aisance déconcertante. Ils déplacent également leurs idées sur le plan politique, appelant leurs supporters à aller voter en masse lors des premières élections démocratiques ou rentrant sur le terrain en finale du championnat avec une banderole déclarant "Gagner ou perdre, mais toujours en démocratie". Le régime militaire est dépassé par les évènements et ne peut intervenir, au risque de se mettre à dos les millions de supporters et d'admirateurs de cette incroyable équipe.

L'avènement de la démocratie en 1985 mettra un terme à cette expérience unique, qui ne connût aucun précédent et n'a toujours pas été réitérée. Le club repassa aux mains de politiciens et d'hommes d'affaires assez rapidement, Socrates et quelques autres partirent jouer en Europe. Les temps avaient changé, les revendications politiques de la "démocratie corinthiane" avaient abouti.

Aujourd'hui, les Corinthians sont considérés comme le second club le plus populaire du Brésil, après Flamengo, et comptent environ 35 millions de supporters. Il remportent toujours des trophées (championnat du Brésil 2011, Copa Libertadores et championnat du monde des clubs 2012) et signent pour plusieurs dizaines de millions de reals des joueurs aux noms ronflants, tels que Ronaldo, Roberto Carlos ou Pato.

Est-ce un progrès ? Je n'en suis pas convaincu...
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:08

DIABLES vs COQS

En prélude au Belgique-France amical du 14, retour sur les premiers matchs de ce grand classique, un véritable nid à anecdotes.

La toute première rencontre entre les deux équipes eut lieu le 1er mai 1904, à Uccle, au Vivier d'Oie, où évoluait généralement le Racing Club de Bruxelles. Pour la première fois de l'histoire, vont s'affronter deux pays continentaux, pour le premier match inter-nations se déroulant en dehors des Îles britanniques.

Les belges avaient déjà rencontré à plusieurs reprises d'autres nations, la Hollande en particulier, mais en étant (c'était le cas des deux équipes), renforcés par des joueurs britanniques, ce qui n'est pas exactement ce qu'on peut appeler une rencontre inter-nations. Ces rencontres ne sont d'ailleurs pas comptabilisées comme rencontres officielles par les instances du football.

Quant aux français, ils s'étaient déjà produits à trois reprises en tant qu'équipe nationale, mais contre des équipes anglaises (des défaites 11-0 contre Southampton et 11-4 contre Corinthian, équipe dont vous savez tout désormais) et contre une sélection des meilleurs joueurs étrangers de la région parisienne (victoire 6-3).

A défaut d'être parfaitement rodées, les deux équipes sont donc plus ou moins homogènes pour ce moment historique.

Un homme dut particulièrement être frustré par cette rencontre et c'est du malheureux Emile Fontaine qu'il s'agit. Les français étaient en effet arrivés à 12 à Uccle, mais ne pouvaient aligner que 11 joueurs (je vous rappelle que les changements étaient interdits à l'époque). Deux joueurs se trouvaient donc en balance pour une place sur le terrain : Fontaine et Jacques Davy, tous deux défenseurs. Pour les départager, on n'eut pas recours à un choix sportif, mais bien à un tirage au sort qui fut favorable à Davy. Emile Fontaine regardera donc le match depuis le banc, et, pire encore, ne retrouvera jamais la sélection nationale par la suite, restant pour toujours "l'homme qui a failli devenir international français"...

Le match, arbitré par un referee anglais, se soldera par un partage 3-3 obtenu par la France dans les toutes dernières minutes du match.

Le résultat eut peu de conséquences sur l'histoire du foot, mais les à-côtés de ce match furent essentiels au développement de notre sport.

En effet, c'est à cette occasion que se rencontrèrent pour la première fois certains des grands dirigeants du foot, qui, jusqu'alors, n'entretenaient que des relations épistolaires. Parmi eux, le Français Guérin et le Belge Mullinghaus, tous deux désireux de créer une fédération mondiale. Le courant dut bien passer entre les deux hommes, car, à peine quelques semaines plus tard, ils se retrouvent à Paris pour une réunion au sortir de laquelle leur projet prend une forme officielle. Cette réunion n'est autre que le congrès inaugural de la FIFA, qui regroupe à l'époque, outre nos deux pays, l'Espagne, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse.

Notons que l'évènement fut célébré notamment par une rencontre opposant les français à l'Union Saint-Gilloise. Selon les journaux de l'époque, les français, trop confiants, firent preuve d'arrogance et repartirent avec dans leurs valises une défaite 3-1 infligée par les jaune et bleu. Certaines choses sont éternelles, semble-t-il...

Les belges et les français se rencontrèrent à nouveau un an plus tard, le 7 mai 1905. Nos compatriotes furent irrésistibles et l'emportèrent 7-0. Encore une fois, un français dut garder un souvenir amer de cette rencontre. Il s'agit cette fois-ci du gardien Georges Crozier, qui effectuait alors son service militaire. La rencontre devait débuter à 15h00, mais le match démarrera avec plus d'une heure de retard car l'arbitre de la rencontre, l'anglais John Lewis, s'était égaré dans les rues de Bruxelles. Georges Crozier devra quitter le terrain à la 65e (17h50) afin de prendre le train à 18 heures pour réintégrer son régiment. Il sera suppléé par le défenseur Fernand Canelle et la France terminera la rencontre à dix. Crozier ratera cependant son train et arrivera en retard à sa caserne, ce qui lui valut 15 jours de prison !

Depuis, la Belgique et la France se sont affrontées à 71 reprises. Le bilan est favorable aux belges, qui comptabilisent 29 victoires contre seulement 24 aux français (et donc 18 matchs nuls). Le 7-0 de 1905 reste la plus large victoire belge à ce jour, tandis que la défaite la plus cinglante que nous ont infligée les français est le célèbre 5-0 obtenu par Platini et les autres lors de l'Euro 84.

Je ne crois pas que l'on battra ces records mercredi en 15, mais je mettrais bien une petite pièce sur la 30ème victoire belge...
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:09

DE MAUVE1960


Et pour complèter l'article de Justi (encore une fois Clap ), je vous donne le composition de l'équipe belge dont tout le monde ici se souvient:

Gardien: Verdyck (Antwerp) - Arrières: Friling (Beerschot) - Poelmans (Union SG) - Demis: Vanden Eynde (Union SG) - Cambier (FC Bruges) - Van Hoorden (Racing CB) - Avants: Tobias (Union SG) - Wigand (Union SG) - Quéritet (Racing CB) - Destrebecq (Union SG) et Ch Vanderstappen (Union SG).

Les Bruxellois étaient donc en nombre mais pas un seul mauve ni aucun rouge.

L'arbitre de la rencontre était Mr Feene.
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:10

DE BIDULSKI

Justi, sais-tu me dire en quelle année les remplacements de joueurs ont-ils été autorisés??
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:11

DE MAUVE1960

Pour répondre à ta question Vincent, je ne sais pas te donner une date précise mais le remplacement a été indroduit entre le 29/11/67 et le 18/09/68.
Pour "trouver", j'ai consulté uniquement les matchs européens d'Anderlecht. Les CR nous disent que: Le 29/11/67 à Prague contre le Sparta: Le Sporting fait d'autant plus preuve de courage que Wilfried Puis blessé en fin de première période, n'est plus d'aucune utilité pour les siens, par la suite.
Le 18/09/68 au Parc Astrid contre Glentoran Belfast: Le Suédois Tom Nordhal fête sa joyeuse entrée en inscrivant un but peu après être monté sur le terrain à la 70° .

Il faudrait donc maintenant mettre un autre "limier" sur le coup pour situer exactement "l'heure du crime". lol
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:11

Et bien donc, la loi 3 du football, qui concerne le nombre de joueurs autorisés sur le terrain, fut amendée le 17 juin 1967 pour permettre les remplacements. Initialement de un puis de deux, le nombre de remplaçants autorisé est monté à deux plus un gardien (en cas de blessure), puis à trois en 1995.

Cependant, avant la validation de cette loi, quelques clubs ont eut recours à de petites entourloupes pour contourner ce règlement.

Ainsi, par exemple, entre 1909 et 1911, le Racing Club de Bruxelles comptait en ses rangs deux joueurs hollandais, les frères Van Der Graaf, qui avaient la particularité d'être jumeaux et qui profitaient souvent de la mi-temps pour se remplacer discrètement l'un l'autre. Ce petit secret de vestiaire ne fut révélé que bien après la fin de la carrière des deux joueurs.


On dénombre également quelques remplacements, autorisés cette fois-ci, au cours de rares rencontres britanniques, en vertu d'un gentleman's agreement entre les représentants des deux équipes concernées et avec l'autorisation de l'arbitre. Cet arrangement était possible assez tôt dans l'histoire, la première mention d'un de ceux-ci datant de 1889 lors du match Pays de Galles - Ecosse. L'histoire est assez amusante : le gardien de l'équipe nationale galloise, Alvin Trainer, n'arriva jamais au stade pour ce match. Ce fut donc un joueur amateur qui se trouvait dans le public, un certain Alf Pugh, qui prit place entre les perches pour le début du match, le temps d'aller rechercher un autre gardien gallois officiel, qui remplaça le brave Pugh après une demi-heure. Ce changement est considéré comme le premier de l'histoire du foot.

Par la suite, dans les années '30, la FIFA autorisa les remplacements, mais uniquement pour les matchs entre nations... britanniques et basta ! Les possibilités de remplacements étaient soumises à nombre de restrictions et nécessitaient toujours l'aval des entraîneurs des deux équipes et de l'arbitre. Les autres équipes nationales européennes ne tinrent pas compte de cette spécificité pro-britannique et procédèrent aussi à des remplacements au cours de rencontres amicales et lors de quelques matchs de qualifications de Coupe du Monde, mais cela restait une procédure rare et était soumis à un accord bilatéral entre les fédérations concernées et ne pouvait être pratiqué lors des phases finales des compétitions officielles.

L'histoire a donc gardé trace d'un Suède-Estonie comptant pour les éliminatoires de la coupe du Monde 1934 comme celui où eut lieu le premier remplacement officiel en Europe. Il concernait l'attaquant estonien Friedrich Karm, qui fut remplacé à la mi-temps par Arnold Laasner.

En ce qui concerne les clubs, la fédération anglaise de football fut la première à accepter les remplacements en 1965, deux ans avant l'extension de la règle au monde entier par la FIFA.

Enfin, j'avais envie depuis longtemps de vous toucher un mot du premier joueur remplaçant en phase finale de coupe du Monde. Il s'agit du gardien roumain Necula Radecanu, qui remplaça Stere Adameche blessé à la 27ème minute du match de poule opposant le 19 juin 1970 la Roumanie au Brésil. Ce personnage tout-à-fait particulier, constamment attiré par le but... adverse, possède également à son palmarès une autre grande première, puisqu'il fût officiellement le premier gardien à être sifflé... hors-jeu sur une phase d'attaque menée par ses coéquipiers.
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:12

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A propos des matchs Belgique -France ou France-Belgique, il en est un, un peu particulier.
Dans les rangs belges, un joueur que si vous n'avez pas connu, vous en avez entendu parler (les moins de 20 ans).
Le 24/12/1944 eut donc lieu à Paris, au Parc des Princes un match au profit des sinistrés de guerre. Pour ce premier match de l'après-guerre (pourtant pas terminée), celui qui, depuis ce jour, allait prendre le nom de "match sympathique", les belges alignaient: Meert (Anderlecht) - Gérard (Schaerbeek)-Pannaye (Tilleur) - Puttaert (Union SG) - Vercammen (Lyra) - Van Alphen (Beerschot) - Dewael (Anderlecht) - Van Audenaerde (Antwerp) - Vaillant (White Star) - Voussure (Racing CB) et Buyle (Daring).
Notre ami Arsène Vaillant obtenait donc la première de ses 12 sélections en équipe nationale. C'est le déplacement qui l'a le plus marqué. Non pas seulement parce qu'il s'agissait du premier, mais parce que les conditions de ce voyage furent inoubliables. Mais,....laissons lui la parole:
"Il gelait à pierre fendre et le train qui nous amenait à Paris n'était pas chauffé, la plupart des vitres étaient d'ailleurs cassées. Une véritable expédition ce voyage ! Nous avons mis plus de 10 heures pour effectuer le trajet avec un arrêt de trois heures en gare de Saint Quentin et un changement à Lille. L'hôtel à Paris, n'était pas chauffé non plus et nous avons pu nous rendre compte, là, que les conditions de vies consécutives à la guerre, étaient encore plus dures en France que chez nous. Dès notre arrivée à l'hôtel, nous nous sommes mis tous au lit, le seul moyen de se réchauffer quelque peu étant de se calfeutrer sous les couvertures.
Arrivés au Parc des Princes, nous étions toujours aussi frigorifiés et Jean Bauwens, notre soigneur, réussit alors, par on ne sait quel moyen, à trouver un sceau d'eau chaude. Nous y avons tous trempé les pieds, ce qui nous a permis de jouer tant bien que mal. Nous avons été battus 3-1 mais le résultat était accessoire. Nous avons été accueillis presque comme des héros et malgré les conditions extrèmement pénibles de ce déplacement, pour nous, c'était l'euphorie. A tel point que, dans la capitale Française, nous apprîmes que l'offensive Von Runstedt faisait rage chez nous et nous avions envisagé une tournée dans le Nord de la France pour ne pas retourner au "merdier".
Finalement, comme on le sait, tout s'est arrangé. L'équipe nationale n'était pas encore exactement définie; certains joueurs qui avaient, pendant la guerre, participé à un match contre une sélection allemande furent suspendus puis réintégrés et, contrairement à ce qui s'était passé lors de la première guerre, l'activité footbalistique internationale avait cette fois, été totalement mise en veilleuse.
Il fallait donc quasiment repartir de zéro. De plus, certains joueurs comme Jules Henriet, n'étaient ps encore rentrés de captivité mais les bases étaient jetées : l'histoire de Diables Rouges pouvait commencer.
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:12

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Comme promis.........Les Diables Rouges à la toute premiere coupe du Monde - Uruguay 1930

On ne peut pas dire que la perspective de participer à la première coupe du monde avait provoqué un enthousiasme débordant dans notre pays. Les forfaits successifs de la quasi-totalité des nations européennes avaient sérieusement réduit la portée d'une éventuelle performance à Montevideo. De plus, notre équipe nationale traversait une période difficile. La chasse aux sorcières professionnelles faisait rage et ce monstre sacré qu'était Raymond Braine en fut la principale victime à l'aube de cette année 1930. Voici en effet le décret du Comité exécutif en date du 15 janvier:
"Raymond Braine ne pourra plus s'aligner en division d'honneur (et par voie de conséquence en équipe nationale). Considérant qu'il importe d'enrayer la progression toujours croissante du nombre de joueurs-cafetiers, le comité exécutif prend la décision de principe qu'à partir de ce jour, sauf dans le cas d'un joueur succédant à ses parents établis depuis au moins 5 ans, l'autorisation d'ouvrir un café sera subordonnée à la condition que le joueur ne soit plus aligné dans l'équipe première de son club. Une proposition détaillée sera soumise à la prochaine assemblée générale.
Raymond Braine était le plus grand joueur belge de l'entre-deux-guerre. De l'avis même d'Arthur Ceuleers, avec lequel il joua quelques années, il avait 10 ans d'avance sur tous les joueurs de sa génération et une classe hors du commun. Joueur complet, il pouvait jouer à n'importe quelle place de la ligne d'attaque et avait donné au Beerschot 4 titres. Il allait devenir la grande vedette du Sparta Prague et ne revint au Beerschot qu'en 1937. Avant cela, la fédération lui fit les yeux doux et le fit revenir à plusieurs reprises pour disputer des matchs internationaux mais il n'était pas encore questio de cela en 1930. Et c'est aux cris de "Raymond Braine, Raymond Braine" que le public clairsemé (- de 10.000 personnes) présent à Anvers accueilli l'équipe belge qui affrontait le Portugal avant le départ en Uruguay. Il se trouvait beaucoup de monde à ce moment pour mettre en question l'utilité de ce lointain déplacement, et c'est ainsi que l'on put lire, par exemple, sous la plume de Géo Clavier:

"Le match Belgique-Portugal nous a donné la mesure de l'enthousiasme débordant du public sportif qui a voulu voir une dernière fois et acclamer avant son départ l'équipe qu'on emmène à Montevideo. C'était son ultime sortie avant l'embarquement et il y avait bien 10.000 spectateurs, c'est-à-dire un peu moins que pour un match moyen de championnat. Le public réagit violemment contre une expédition inopportune et grotesque, issue non point d'un idéal sportif, mais d'un carnet de chèques. Si l'équipe nationale avait emporté là-bas le moindre espoir, ou le moindre enthousiasme populaire, son dernier match sur terrain belge aurait provoqué des acclamations chaleureuses, de réconfortantes scènes d'adieu. Mais le public a mis, lui aussi, la flamme de son enthousiasme en veilleuse et ainsi le voyage à Montevideo apparait sous son vrai jour, c'est-à-dire comme une expédition privée, montée par quelques aspirants-voyageurs et quelques amateurs de rubans et rosettes. Et le public qui, malgré tout, aime ses joueurs à sa façon et en est fier, désapprouve, par l'indifférence muette et par l'abstension, que, sans nécessité aucune, on embarque nos joueurs dans une expédition sans gloire etqui vaudra des pommes cuites aux uns et des décorations aux autres. Que maintenant l'équipe revienne ridiculisée de Montevideo et nous pourrons planter des choux sur les pelouses désaffectées du Bosuil, du Heysel et d'autres lieux".

Si le chroniqueur de "jeudi-sports" n'avait pas saisi la portéehistorique d'une première participation à ce qui allait devenir la plus grande épreuve sportive de tous les temps, il avait, par contre, vu juste en ce qui concerne les possibilités réelles de notre équipe nationale en Uruguay.
Les diables rouges ne firent en effet que de la figuration. Désorientés par le climat, la nourriture, le dépaysement, ils ne se présentèrent nullement dans les meilleures conditions à Montevideo. Il est vrai que outre Braine, quatre autres parmis les meilleurs internationaux n'avaient pu se libérer: Van Halme, Vandenbouwheede, Bastin et Lavigne.
Ils étaient donc 16 a embarquer à Barcelone sur le paquebot "Conte Verde" qui avait déjà pris à bord la délégation Yougoslave à Gênes, les Français et les Roumains à Villefranche/Mer. Il n'était évidemment pas question de déplacement aérien (Lindbergh venait à peine de réussir la traversée de l'Atlantique) et ce voyage au bout du monde était une véritable et interminable expédition. Sur le bateau, on s'entrainait comme on pouvait, mais on y faisait surtout bombance. Ainsi, par exemple, Bernard Voorhoof avait grossi de huit kilos au cours de la traversée. Aprè une escale à Rio, une autre à Buenos Aires où des milliers d'argentins tentèrent de prendre le navire d'assaut pour se rendre de l'autre côté du Rio de la Plata, les diables furent accueillis comme des héros à Montevideo.
C'est au stade du parque central (le stade du centenaire où devait théoriquement se dérouler toutes les rencontres n'était pas encore achevé) que les Diables disputèrent leur premier match, le 13 juillet contre les Etats-Unis. Une équipe américaine professionnelle renforcée par plusieurs joueurs écossais car, de l'autre côté de l'atlantique, on n'y regardait pas de si près quant à la véritable nationalité des joueurs. Le résultat: un très sec et indiscutable 3-0 mais, pour son rôle pionnier, l'équipe belge mérite bien la citation :
Arnold BADJOU (Daring) - Nicolas HOYDONCK (Exc Hasselt) - Théo NOUWENS (RC Malines) - Jean De CLERCQ (Antwerp) - Auguste HALLEMANs (FC Malines) - Pierre BRAINE Capitaine (Beerschot) Jean DIDDENS (RC Malines) - Jacques MOESCHAL (Racing) - Fernand ADAMS (Anderlecht) - Bernard VOORHOOF (Lierse) et Louis VERSIJP (FC Bruges).
Le 20 juillet, au stade du Centenaire, cette fois, les belges livrèrent une rencontre beaucoup plus valable face au Paraguay mais ne purent éviter une défaite de justesse. Par rapport au premier match, Henti DE DEKEN (Antwerp) et Gérard DELBEKE (FC Bruges) avaient remplacé De CLERCQ et VOORHOOF. Trois autres joueurs faisaient également partie de la délégation mais n'eurent pas l'occasion de monter sur le terrain: André SAEYS (FC Bruges), Alexis CHANTRAINE (FC Liègeois) et ....le vétéran Jean DEBIE (Racing), accueilli comme la super-vedette belge à Montévideo, et qui prit ombrage de sa non-sélection au point d'en venir aux mains, au cours du voyage de retour, avec son successeur Arnold BADJOU.
Les résultats n'avaient certes pas été brillants mais le voyage inoubliable. C'était la toute première fois de l'histoire, en effet, que des footballeurs européens s'étaient produits en Amérique du sud. C'est pourquoi l'on peut affirmer que, pour les élèves d'Hector Goetinck (qui avait succédé à son ancien chef Victor Löwenfeld) l'essentiel, dans ce cas précis, était vraiment de participer.


ndlr: Un autre belge avait fait le déplacement en Uruguay pour cette première coupe du monde: il s'agit de John Langenus (arbitre) et il a eu l'honneur de diriger la première finale Uruguay - Argentine 4-2
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:13

Tiens, à propos de John Langenus, dont la carrière et l'histoire sont fascinantes (il les a racontées dans deux livres), on sait qu'il avait raté son premier examen d'arbitre, suite à disons... l'excentricité des questions qui lui avaient été posées.

Je ne résiste pas au plaisir de citer les deux qui sont parvenues jusqu'à nous :

"Que doit faire l'arbitre si le keeper va s'asseoir sur la barre transversale et refuse de quitter ce poste ?"

et la sublime

"Que doit faire l'arbitre si le ballon, envoyé en l'air, est saisi par le pilote d'un avion passant à cet endroit ?"


Vous avez une heure !
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:13

DE BIDULSKI


justi a écrit:Tiens, à propos de John Langenus, dont la carrière et l'histoire sont fascinantes (il les a racontées dans deux livres), on sait qu'il avait raté son premier examen d'arbitre, suite à disons... l'excentricité des questions qui lui avaient été posées.

Je ne résiste pas au plaisir de citer les deux qui sont parvenues jusqu'à nous :

"Que doit faire l'arbitre si le keeper va s'asseoir sur la barre transversale et refuse de quitter ce poste ?"

et la sublime

"Que doit faire l'arbitre si le ballon, envoyé en l'air, est saisi par le pilote d'un avion passant à cet endroit ?"


Vous avez une heure !

A la première question, je dirais qu'il faut exclure le gardien pour attitude inconvenante (comme Bertoncello qui s'était assis sur le ballon).
A la seconde...ben heuuuuu...je dirais...trouver un autre ballon??

J'ai bon M'sieur?? J'ai bon???j'ai bon???


On ne pouvait être cafetier et footballeur en même temps?? Quel était le problème??
Notre D1 s'appelle la Jupiler Pro League...
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:14

Alors, pour la première question, nous tombons sous le coup de la loi 12 du foot (fautes et incorrections).

Elle dénombre parmi les fautes passibles d'un avertissement, les conduites inconvenantes dont : enlever son maillot, son short, tracer des repères sur le terrain, se suspendre à la barre...

Donc, jaune pour le gardien dans un premier temps.

Car par la suite, toujours dans le cadre de la même loi, on passe au refus d'obtempérer aux injonctions de l'arbitre, ce qui vaut une rouge directe.

La bonne réponse est donc jaune, suivie d'une rouge directe. A noter que l'arbitre a le droit de demander aux forces de l'ordre présentes dans l'enceinte de virer l'énergumène du terrain.

Pour la deuxième, d'abord effectivement trouver un nouveau ballon. Ensuite, nous sommes dans la loi 9 du football : un ballon est hors du jeu quand il a entièrement franchi la ligne de but ou la ligne de touche, que ce soit à terre ou en l’air ou que le jeu a été arrêté par l’arbitre. Dans tous les autres cas de figure, il est considéré comme en jeu. Donc, dans celui-ci aussi. Néanmoins, le ballon est injouable suite à un évènement non imputable aux deux équipes ou à l'arbitre (qui est considéré comme un objet sur le terrain, eh oui, au même titre qu'une pierre).Dans ce cas, on donne ballon à terre à l'équipe qui menait l'action. C'est le même cas de figure que lorsqu'un striker chipe le ballon.

P.S. : la rouge de Bertoncello, c'est bien pour refus d'obtempérer. Par contre, petit casse-tête : quelle est la façon dont l'arbitre doit remettre le ballon en jeu après cette rouge ?
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:14

cpaddy1 a écrit:Coup franc indirect car obstruction,j'ai bon m'sieur?

Exact (amendement à la loi 12 : empêcher le ballon d'être joué) ! Bien vu !
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