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Message par justi Mer 14 Mai - 12:15

VOYAGE VOYAGE

En cette période de mercato, nous sommes chaque jour abreuvés d'informations sur les transferts et aimons à pester sur les "mercenaires" qui semblent changer de club comme de chemise, oublieux qu'ils sont de l'amour du maillot. Le phénomène ne date bien sûr pas d'hier. Les anglais ont d'ailleurs un terme spécifique pour qualifier ces joueurs qui ont représenté un grand nombre de clubs au cours de leur carrière. Ce sont les journeymen et ils sont les héros de notre article du jour.

Et, pour commencer, à tout seigneur tout honneur, voici Lutz Pfannenstiel, gardien de but allemand, qui détient un record unique en son genre. En effet, celui que l'on a surnommé Pfannen (vous ne m'en voudrez pas d'utiliser ce court surnom dans les quelques lignes qui suivent) est en effet le seul joueur à avoir jamais joué en tant que professionnel dans chacune des six fédérations continentales reconnues par la FIFA.

Après avoir débuté sa carrière pro au Bad Kötzting, un club bavarois, il commence ses nombreux voyages par l'Angleterre et Wimbledon, qui, s'il n'est plus l'équipe mythique des années '80 (remember Fashanu et Vinnie Jones), évolue encore à l'époque en division 1 anglaise. C'est le début d'une carrière de globe-trotter pour Pfannen, qui, en 20 ans de football professionnel connaîtra la bagatelle de 25 clubs. Il jouera ainsi en (accrochez-vous la liste est longue) Allemagne, Angleterre, Afrique du Sud, Singapour, USA, Nouvelle-Zélande, Finlande, Malaisie, Belgique (à Saint-Trond en 1994, où il ne fut néanmoins jamais aligné en équipe première), Canada, Namibie, Norvège, Arménie, Albanie et au Brésil. Faites le compte : Europe, Afrique, Asie, Amérique du Nord, Océanie et finalement Amérique du Sud, les six continents sont sur sa carte de visite.

Ses nombreux voyages lui ont fait prendre conscience des défis liés à l'écologie, et principalement, aux problèmes du réchauffement climatique. Cela lui a permis de jouer sur le septième continent également, puisqu'il a décidé d'organiser en 2009 un match destiné à sensibiliser les supporters à cette cause. Il s'est déroulé sur l'île du roi Georges, appartenant officiellement au continent antarctique, avec une équipe éphémère sobrement appelée les Antartica XI.

Aujourd'hui, Pfannen mène une double carrière. Une carrière dans le monde du football d'une part, en tant qu'entraîneur (ou scout) et qui semble suivre les mêmes traces que sa carrière de joueur, puisqu'il a déjà entraîné des équipes cubaines, norvégiennes et namibiennes. Il est cependant à l'heure actuelle retourné au pays, puisqu'il occupe un poste de recruteur au sein du TSV Hoffenheim.

Cela doit sans doute lui laisser plus de temps pour sa seconde carrière, son projet chéri : le Global United F.C. Le slogan de cette équipe résume avec une simplicité élégante le but qu'elle s'est fixée : "We love football, we love our planet". Pfannen et son comité comptent donc utiliser les émotions véhiculées par le football pour aider à la conscientisation du public aux menaces du réchauffement climatique. Des joueurs comme Figo, Zidane, Dante, Drogba, parmi des dizaines d'autres, ont accordé leur confiance à ce projet et participé aux matchs de gala qu'organisent Pfannen et son équipe à travers le monde.

Vous n'avez d'ailleurs sûrement pas fini d'entendre parler de Pfannen puisque son autobiographie, parue en 2009, a été récemment achetée par des producteurs hollywoodiens qui comptent en faire un film dans les années à venir.

Nous l'avons vu, notre gardien allemand a connu 25 clubs au cours de sa carrière. Ce n'est pas un record. Celui-ci est actuellement de 29 équipes rejointes au cours d'une carrière, et il est détenu conjointement par trois hommes : l'anglais John Burridge, le dominicain Jefferson Louis et l'ancien international jamaïcain (mais né en Angleterre) Trevor Benjamin. Une situation favorisée par le système anglais des prêts en divisions inférieures. Ce système permet en effet à un joueur appartenant à un club d'être loué pendant une courte période de temps à plusieurs clubs, à condition qu'ils n'évoluent pas dans la même division que le club propriétaire.

Ainsi, au cours de la seule saison 1994, John Burridge porta le maillot de pas moins de sept équipes différentes, parmi lesquelles Newcastle et Aberdeen, record à battre. Il est le détenteur d'un autre record singulier : celui du plus grand nombre de clubs rejoints au sein de la Football League, avec un total de 15 équipes parmi lesquelles Manchester City, QPR, Newcastle, Crystal Palace ou encore Aston Villa, avec qui il remporta son seul trophée important en 30 ans de carrière : la coupe de la Ligue 1977.

Parmi les autres journeymen connus, le plus célèbre reste certainement l'international uruguayen Sebastián "El Loco" Abreu, qui a connu pas moins de 22 transferts en 17 ans de carrière, soit 1,3 clubs par saison. Le record dans cette étrange spécialité est détenu par Richard Paquette, avec 19 transferts officiels en dix saisons. Détail amusant, Paquette est le cousin d'un des trois détenteurs du record du nombre de clubs, Jefferson Louis. Malgré les nombreuses possibilités de se croiser en club que leur ont apportées leurs carrières mouvementées, ils n'ont jamais joué ensemble que sous le maillot de l'équipe nationale dominicaine.

Qu'est-ce qui pousse ces joueurs à une telle bougeotte ? Pourquoi ne peuvent-ils se stabiliser dans un seul club ? Plusieurs réponses sont possibles : appât du gain, instabilité psychologique, désir de voir du pays, légèreté au moment de signer les contrats,...

Néanmoins, je pense que cette réponse peut également se trouver dans l'étymologie. En effet, si journeyman désigne aujourd'hui au Royaume-Uni ce type de joueur au parcours chaotique, il faut savoir qu'au départ, ce terme provient du vocabulaire sportif américain, où il désigne un joueur dont les qualités sont réelles, mais à qui il manque ce petit quelque chose qui fait les champions. Un porteur d'eau, en quelque sorte. Voilà peut-être pourquoi nos héros du jour n'ont jamais réussi à s'imposer durablement dans un même club.
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:15

FIRST AND LAST AND ALWAYS

Pour fêter dignement ma superbe victoire dans la première édition de la FOFO Cup ;), retour sur un autre brillant vainqueur d'une première édition : l'Olympique de Pantin, premier club à avoir inscrit son nom au palmarès de la Coupe de France.

Et comme on est en France, c'est dans un troquet que nous retrouvons les racines du club. En effet, c'est dans un petit café situé à l'angle du faubourg Saint-Martin et du boulevard Magenta que fut décidée en 1895 la fusion de deux clubs omnisports : l'Étoile Parisienne et la Société Athlétique de Pantin. Le club prend alors le nom d'Olympique de Pantin. J'ai fait des recherches pour connaître le nom de ce café, mais il m'a été impossible de le retrouver. Tout au plus ai-je appris que, à l'heure actuelle, on y trouve un centre d'imagerie médicale. Passionnant, non ?

Fermons la parenthèse. L'Olympique de Pantin, qui évolue dans une tenue blanche immaculée, devient rapidement un des clubs vedettes de la première ligue française de football, la LFA, créée par Jules Rimet. C'est tout naturellement qu'après avoir remporté plusieurs trophées, il est un des plus sérieux outsiders de la première édition de la coupe de France.

La coupe de France est alors une épreuve à part. Certes, les autres grands pays du football connaissent également une compétition similaire, mais elle est réservée aux meilleurs clubs du pays. La coupe de France, elle, est ouverte à tous ! Sous l'impulsion de la FFF et de son secrétaire général Henri Delaunay, des conditions minimalistes de participation sont imposées, et ce malgré l'opposition des grands clubs. Il suffit en effet pour y participer d'être licencié à la fédération, de payer les droits d'inscription de l'épreuve, et de disposer d'un terrain homologué. Un système nettement plus démocratique donc que le modèle des cups anglo-saxonnes, auxquelles seule une élite est conviée. En France, tout le monde peut jouer et personne ne s'en prive. La toute première édition ne comporte que 48 clubs, mais dès l'année suivante, le nombre de participants explose pour dépasser la centaine, atteindra les mille clubs en 1948, la Coupe comptant aujourd'hui plus de 6000 prétendants ! Un large panel qui permet des épopées mémorables, telles celles de l'US Quévilly, dont j'ai déjà eu l'occasion de vous parler, ou de Calais en 2000.

Mais revenons en 1918. Pour cette première édition, l'Olympique de Pantin peut compter sur une équipe de très grande qualité, où l'on retrouve notamment l'international français Jules Dewaquez, qui participera trois fois aux Jeux Olympiques et détiendra le record de capes nationales jusqu'en 1938, avec 41 sélections (rappelons-nous qu'on jouait environ 2 à 3 fois moins de matchs internationaux à cette époque qu'à la nôtre).

Ce fabuleux ailier droit, vif et technique, était épaulé également par plusieurs joueurs belges. Ceux-ci s'étaient réfugiés chez nos voisins pour fuir la Grande Guerre ou étaient des militaires cantonnés en France durant le conflit, qui était sur le point de s'achever.

Parmi eux, on retrouve la paire de défenseurs Van Roey-Lambrechts, l'ailier gauche Van Steck et surtout, notre gardien international René Decoux, une des vedettes de l'équipe. Passé par Uccle Sport, l'Union Saint-Gilloise et l'Antwerp, il a atterri à Paris au début de la Première Guerre Mondiale. Il y restera jusqu'en 1919, avant de retourner au pays. Notons qu'au moment de cette fameuse finale, il a déjà 37 ans, un âge qui explique pourquoi il ne sera pas, malgré ses qualités indéniables, sélectionné dans l'équipe qui rapportera la médaille d'or de football à la Belgique aux Jeux Olympiques de 1920.

L'Olympique de Pantin passe sans encombre les tours de qualification et se retrouve donc en finale face au FC Lyon, qui vient de sortir le gros favori de la compétition, l'A.S. Française, l'Olympique ayant quant à lui sorti au même stade un autre gros morceau : le CASG Paris, qui a remporté à peu près tous les titres possibles du football français durant la guerre.

Le match, qui se déroule devant 2000 spectateurs, est marqué par deux anecdotes. Une est terrible, l'autre magnifique, je vous les livre dans cet ordre.

Voici donc pour commencer les mots de Charles Weber, joueur du FC Lyon :

"Nous avions à l'époque, comme un gardien de but sud-américain, un Brésilien, Carlos Mutty, élément véritablement exceptionnel qui avait été à la base de notre brillante réussite.

C'était, hélas ! la guerre, et il s'était engagé comme volontaire dans la Légion étrangère dont l'instruction se faisait alors au camp de la Valbonne, tout près de Lyon. Mais un mois avant la finale, il reçut son ordre de départ au front.

Le président du F.C. Lyon cependant, avait obtenu pour lui une permission afin qu'il puisse jouer la finale. Aussi, lorsque nous débarquâmes à Paris, en mai 1918, fûmes-nous étonnés de ne pas le retrouver. Il nous fallut improviser et c'est notre arrière central qui prit sa place dans la cage. Notre défaite fut alors assez nette.

De retour à Lyon, nous y trouvâmes une lettre dans laquelle Carlos Mutty, le grand absent, expliquait que, sachant que son régiment était désigné pour monter en ligne, il n'avait pas voulu abandonner ses camarades soldats et il s'excusait de nous avoir sacrifiés.

Par la suite, nous apprîmes qu'il avait trouvé la mort sur le front le dimanche même où nous jouions cette finale."

La seconde anecdote est plus chevaleresque et vous mettra du baume au coeur. Alors que le score était toujours de 0-0, une grande tension régnait sur le terrain et notre compatriote Decoux se fit remarquer de bien mauvaise manière en décochant un violent crochet du droit à un attaquant lyonnais. Très logiquement, l'arbitre se dirige vers notre gardien, carto n rouge à la main. L'Olympique va finir la rencontre à 10 et, en vertu des lois régissant les remplacements à l'époque, sans personne entre les perches, un joueur de champ ne pouvant y prendre place en plein match ! C'est à ce moment que le capitaine de Lyon, Roger Ebrard, se dirige vers l'arbitre. Dans un geste d'une sportivité exemplaire, il intercède en faveur du coupable. "Je ne voulais pas jouer contre une équipe sans gardien. C’était anormal !", déclarera-t-il plus tard. Il condamne le geste de Decoux, mais insiste auprès de M. Bataille, l’arbitre de la rencontre : "Laissez- le jouer".

Decoux finira la partie et Lyon perdra le match 3-0. En dépit de ces incidents, la victoire semble méritée, un journal de l'époque déclarant : "Malgré toute son énergie et sa ténacité, moins scientifique que l'Olympique, le F.C. Lyonnais fut battu par 3 à 0." L'Olympique connaît ainsi sa plus grande heure de gloire.

Néanmoins, le club joue dans des conditions difficiles, ne possédant pas de stade propre. C'est pourquoi, fin 1918, il est décidé d'une nouvelle fusion avec le Sporting Club de Vaugirard, propriétaire d'une magnifique enceinte de 15000 places, énorme pour l'équipe. La fusion entre les deux clubs amène d'autres changements : le club évoluera désormais en vert (couleur de Vaurigard) et blanc et se dénommera désormais "Olympique de Paris". En 1926, le club sera confonté à de nouvelles difficultés, son stade devant être rasé pour faire place à des logements. L'Olympique sera alors absorbé par le Red Star, mais Pantin retrouvera un club bien à lui, le CSM Pantin créé en 1931.
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:16

UN TOUR AU LANCASHIRE

Le Lancashire occupe une place toute particulière dans l'histoire du football, dont il peut être considéré comme un des berceaux. Entre autres car le comté peut prétendre compter en ses rangs - malgré un statut de cité qui leur a été accordé par la Reine au milieu du XIXème siècle - des villes du calibre de Manchester et Liverpool (et leurs clubs respectifs). Néanmoins, un seul club issu d'une de ces deux villes sera mentionné dans cet article.

Car nous allons remonter le temps jusqu'en 1888, date du premier championnat anglais de football. A cette époque, les Liverpool, Manchester Utd ou City ne sont rien. Un total de 12 clubs tiennent le haut du pavé et se disputent le titre de champion d'Angleterre. Parmi eux, on retrouve pas moins de six équipes issues du comté du Lancashire. Ce sont les Blackburn Rovers, Everton, Bolton, Burnley, Preston North End et le Accrington FC.

La moitié de la Football League tient donc dans un cercle de 25 kilomètres de rayon. Notons que pour ce premier championnat, aucun club ne provient de Londres, qui possède plusieurs compétitions qui lui sont propres.

Dans ces conditions quasi-hégémoniques, difficile d'imaginer que le titre échappe à un représentant du comté. Et, effectivement, ce sera le Preston North End qui s'imposera au terme de la saison. Ils termineront invaincus, ce qui leur vaudra le statut d'Invincibles. Une seule autre équipe égalera cette performance (terminer un championnat invaincu) et méritera une seconde fois ce surnom, à savoir l'Arsenal version 2003/2004.

Preston était une équipe tellement redoutable qu'elle gagnera la Cup la même année, réalisant le premier doublé de l'histoire du football anglais. Son emprise était tellement grande qu'elle remporta la coupe sans avoir encaissé le moindre goal au cours de cette compétition ! Cette équipe comptait en ses rangs un bon nombre de joueurs écossais, réputés les meilleurs du monde à l'époque (oui oui, des Scotch professors) et un artificier hors pair, l'anglais John Goodall, qui termina ce premier championnat anglais de l'histoire avec une moyenne d'un but par match. Comme pas mal d'autres joueurs de l'époque, il menait en parallèle une carrière de joueur de cricket de haut niveau.

Le club remportera le championnat également l'année suivante, avant d'entamer une série de trois titres de vice-champions, Sunderland et Aston Villa étant devenus les principales forces de la Football League. Preston connaissait alors de nombreux problèmes financiers les obligeant à transférer quelques-uns de leurs meilleurs joueurs et deux drames humains difficiles à surmonter : la mort de deux des Invincibles, Fred Dewhurst, solide attaquant anglais (qui évolua aussi pour les Corinthians dont je vous parlais précédemment) et l'écossais Nick Ross, victime de la tuberculose.

Leur seul fait d'armes postérieur à ces années reste une victoire en Cup en 1938, qui précédera un véritable déclin au cours des années '60, qui les ménera de plus en plus bas dans les tréfonds des ligues anglaises professionnelles, évitant même la relégation vers le football amateur en 1986 par la grâce d'une décision administrative. Cela n'empêche pas Preston d'être le second club, après Notts County, à avoir joué le plus grand nombre de matchs en division 1 anglaise. Le club évolue aujourd'hui en D3 anglaise, portant toujours fièrement son maillot blanc, et reste un véritable monument. Son stade a été d'ailleurs choisi par la fédération pour abriter le musée du football anglais.
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:16

LES HAT-TRICKS, C'EST POUR LES MINABLES !

Pfiou... Ca fait bien longtemps que je n'ai pas eu le plaisir de vous abreuver d'anecdotes hallucinantes :)

On répare ça tout de suite en faisant la connaissance d'un attaquant incroyable : Stefan Dembicki.

Stefan est un buteur, un vrai. Né en 1913, il est d'origine polonaise, né en Allemagne mais naturalisé français. Un pataquès de nationalités qui lui posa des problèmes quand la seconde guerre mondiale éclata.

Heureusement, il n'eut malheureusement pas à en souffrir plus que de raison et put continuer à pratiquer le football durant les hostilités. Ca tombe bien, c'est au cours de cette période qu'il réalisa l'exploit qui lui vaut d'être rentré dans l'histoire de notre sport préféré.

Mais, avant d'évoquer cet exploit, intéressons-nous à l'homme.

Je l'ai déjà dit, Stefan Dembicki était un fameux buteur. Un bombardier avant l'heure. Sa principale qualité était la puissance phénoménale de son tir. Il était renommé pour avoir troué de nombreux filets et explosé pas mal de ballons suite à ses tirs dévastateurs. Ses statistiques sont peu connues (beaucoup d'archives de cette époque troublée ont disparu) mais lui et ses coéquipiers ont évoqué en interview plusieurs saisons où notre héros du jour a dépassé les 40 buts et remporté le titre de meilleur artificier du championnat.

Dembicki a toujours évolué au RC Lens, où il s'est affilié en 1936. Il y jouera jusqu'à la fin de sa carrière en 1949, connaissant des montées fulgurantes en division 1, des places d'honneur remarquables en championnat aussi bien que des descentes programmées en division inférieure et des classements peu reluisants, le RC Lens étant à l'époque un véritable club "ascenseur", capable du meilleur comme du pire.

Rapidement adopté par le club et les supporters, il héritera du surnom de Stanis, sous lequel il est toujours connu par les plus fidèles suiveurs des nordistes. Personne ne sait vraiment d'où provient ce surnom et, comme souvent, deux théories s'affrontent.

La première veut que l'entraîneur lensois de l'époque, l'écossais John Galbraith ait été le Raymond Goethals de l'époque. Incapable de retenir les noms des joueurs et encore plus de les prononcer correctement, il aurait donné ce surnom aléatoirement à Dembicki pour se faciliter la vie. La seconde prétend que notre Stefan avait déjà paraphé deux licences pour deux autres clubs juste avant de rejoindre Lens. Et ainsi donc, pour pouvoir signer son contrat avec les sang et or, il se serait inventé un nouveau prénom pour tromper les instances du foot.

Quelle que soit l'origine de ce surnom, Stanis est sur la feuille de match d'un seizième de finale de coupe de France le 13 décembre 1942, en pleine guerre donc.

Il fait froid, le rationnement est pénible, mais le foot reste d'actualité. Ce soir-là, les lensois rencontrent l'équipe d'Auby-Asturies au stade Felix Bollaert. La victoire est programmée, les asturiens évoluant à un échelon largement inférieur à celui des nordistes.

Néanmoins, en foot, la motivation est essentielle pour éviter les déconvenues et les mauvaises surprises. Le président du Racing l'avait bien compris. Pour donner ce surplus de motivation à ses joueurs, il leur promet une prime exceptionnelle en ces temps de rationnement : pour chaque but marqué, l'équipe recevrait un hareng saur !

Il faisait vraiment faim à Lens à l'époque. Pour preuve, les joueurs lensois s'en donnèrent à coeur joie et empilèrent pas moins de 32 buts à leurs visiteurs impuissants.

Le score de 32-0 est déjà inhabituel. Mais ce qui est vraiment remarquable, c'est que Stanis prit ce jour-là la moitié des buts de son équipe à son compte.

Oui, vous avez bien lu : Stanis a marqué 16 buts au cours de la même partie. Record du monde pour un footballeur professionnel ! Et un record qui tient toujours (il a été récemment égalé par un joueur de D2 grecque mais n'a jamais été dépassé). Le plus beau, c'est que Stanis ne joua même pas le match dans sa totalité. Il fut en effet exclu en fin de partie !

Les joueurs lensois purent donc festoyer de harengs saurs ce soir-là et Stanis entrer dans l'histoire !

Notons que le record du monde de buts marqués par un même joueur au cours d'une rencontre entre équipes nationales est de 13 buts, lors d'un match éliminatoire de coupe du monde entre l'Australie et les Samoa Américaines qui se finit sur le score de 31-0. Vous vous souvenez probablement de l'auteur de cet exploit puisqu'il s'agit de l'australien Archie Thompson, qui évolua au Lierse au début des années 2000 avec un certain succès. Il empila en 5 saisons la bagatelle de 89 buts pour le compte des Pallieters.
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:17

DE BIDULSKI

Tiens, il y avait des compétitions en France en 1942?? Ce n'était pas suspendu??
Les équipes du Nord et du sud devaient passer de zone occupée à la zone libre et vice-versa...
J'aurais au moins appris ça aujourd'hui.
Mais le joueur m'est tout à fait inconnu.
Merci pour ces morceaux d'histoire!!
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:17

Donc, durant la guerre, le championnat de France de foot est divisés en 3 zones. Une zone Nord qui correspond à la France occupée, une zone Sud, qui correspond à la France non-occupée et, accrochons-nous, une zone interdite (!), qui regroupe les clubs tout au nord de la France. Cette zone regroupe des régions qui sont coupées du reste de la France par la Nordost Linie ou ligne noire (également appelée ligne du Führer) et où toute entrée ou sortie de civils est interdite.

Ces championnats comprennent une dizaine d'équipes au Nord et au Sud et 12 (!) en zone interdite. Il y a donc en fait trois champions de France sur cette période mais, par convention et par respect, aucun titre ne figure au palmarès des clubs couronnés au cours de cette période.

La coupe de France, elle, est organisée plus ou moins normalement (avec des éliminatoires par zone puis des finales interzones) et mélange les équipes des trois zones. Je n'ai pas la moindre idée de comment ils se sont arrangés, mais le palmarès des finales est éloquent, puisqu'il comprend aussi bien des équipes de zone occupée (Red Star, Bordeaux) que de zone libre (OM) ou de zone interdite (Fives).
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:19

DE BIDULSKI

Mais à la date du match entre Lens et Auby-Asturies, la zone libre n'existe plus (a zone libre est envahie le 11 novembre 1942) donc ils sont revenu à un championnat normal??
Je pose peut-être beaucoup de questions mais la période seconde guerre mondiale m'intéresse beaucoup...
Désolé Justi...
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Message par justi Mer 14 Mai - 12:19

Y a pas de problème, je suis toujours content qu'on pose des questions.

Oui, j'ai un peu simplifié. Il n'y a plus de zone occupée ou libre après 1942 (ni zone interdite d'ailleurs), mais le championnat reste divisé de la même manière, sauf que 1° la Zone Interdite disparaît et 2° les zones libre et occupée sont renommées zone Nord et Sud et obéissent plus ou moins au même découpage.

Donc, la situation à 3, c'est 40 et 41. A 2, c'est 42.

Parce que en 43 ça change encore.

Plus de découpage en zone, mais plus d'équipes pros non plus, qui sont remplacées par des équipes fédérales. Les anciens joueurs professionnels deviennent des moniteurs rémunérés comme des fonctionnaires et affectés aux nouvelles équipes fédérales. Le football est en quelque sorte nationalisé par le gouvernement de Vichy.

Et pour la saison 44/45 (après la libération donc), on en revient à des groupes Nord/Sud ! Sans les clubs de l'Est, parce que ça bataille ferme là-bas. On revient à une situation normale en 45/46, avec un championnat pour toute la France.

Mais ça, c'est pour le championnat !

La coupe, elle, reste découpée en 3 jusqu'en 1943, avec des éliminatoires par zone, des finales inter-zones et une finale nationale. A partir de 44, elle redevient normale et regroupe toutes les équipes de France.

Pourquoi ces différences ? Bonne question. Je pense que le championnat est organisé par les autorités pendant la guerre, alors que la Coupe reste une organisation de la FFF. Mais je ne suis pas sûr et ça n'explique pas comment ils ont réussi à mélanger toutes les zones en Coupe et, surtout, à faire sortir ou rentrer des équipes de Zone Interdite.
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Message par Cale Sam 31 Mai - 12:46

justi a écrit:Enfin, j'avais envie depuis longtemps de vous toucher un mot du premier joueur remplaçant en phase finale de coupe du Monde. Il s'agit du gardien roumain Necula Radecanu, qui remplaça Stere Adameche blessé à la 27ème minute du match de poule opposant le 19 juin 1970 la Roumanie au Brésil. Ce personnage tout-à-fait particulier, constamment attiré par le but... adverse, possède également à son palmarès une autre grande première, puisqu'il fût officiellement le premier gardien à être sifflé... hors-jeu sur une phase d'attaque menée par ses coéquipiers.

Je n'ai pas la même information que toi,le premier joueur remplaçant en phase finale de coupe du monde est le Russe Pusatch qui prit la place de Serebriannikov pour la seconde période à la 46ème minute du match d'ouverture entre le Mexique et l'URSS, le 31 mai 1970,de plein jeu c'est aussi pendant ce match que deux autres changements eurent lieu à la 66 ème minutes Khmelnitski remplaça Nadia toujours pour l'URSS et Munguia remplaça à la même minute Velarde côté mexicain.
Raducanu est par contre le premier gardien remplaçant,avec les infos que tu as donné Un peu d'histoire ! - Page 2 2048707442 
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Message par justi Sam 21 Juin - 7:11

Pascal.D a écrit:
justi a écrit:Enfin, j'avais envie depuis longtemps de vous toucher un mot du premier joueur remplaçant en phase finale de coupe du Monde. Il s'agit du gardien roumain Necula Radecanu, qui remplaça Stere Adameche blessé à la 27ème minute du match de poule opposant le 19 juin 1970 la Roumanie au Brésil. Ce personnage tout-à-fait particulier, constamment attiré par le but... adverse, possède également à son palmarès une autre grande première, puisqu'il fût officiellement le premier gardien à être sifflé... hors-jeu sur une phase d'attaque menée par ses coéquipiers.

Je n'ai pas la même information que toi,le premier joueur remplaçant en phase finale de coupe du monde est  le Russe Pusatch qui prit la place de Serebriannikov pour la seconde période à la 46ème minute du match d'ouverture entre le Mexique et l'URSS, le 31 mai 1970,de plein jeu c'est aussi pendant ce match que deux autres changements eurent lieu à la 66 ème minutes Khmelnitski remplaça Nadia toujours pour l'URSS et Munguia remplaça à la même minute Velarde côté mexicain.
Raducanu est par contre le premier gardien remplaçant,avec les infos que tu as donné Un peu d'histoire ! - Page 2 2048707442 
C'est exact, je me suis un peu emballé !
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Message par Alexlerouche Sam 21 Juin - 12:16

Aaaahhh Justi the return ??? Tu nous manques , loulou !!!  Un peu d'histoire ! - Page 2 1704590517
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Message par justi Ven 18 Juil - 13:11

J'ai du travail par-dessus la tête mon ami. Un projet fou... Dès que ça marche pour de vrai, je vous explique de quoi il s'agit ! :)
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Message par Alexlerouche Ven 18 Juil - 13:22

oki Justi ! Impatient alors de savoir de quoi il s'agit .. ^^ Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'on va en être surpris ..  Un peu d'histoire ! - Page 2 2048707442
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Message par mic-hell Ven 5 Sep - 22:45

justi a écrit:QUEVILLY EN FINALE !

Vous avez tous vu ou entendu que le petit club de Quévilly s'était qualifié pour la finale de la coupe de France il y a quelques semaines.

Mais, savez-vous à quel point Quévilly n'est pas un club comme les autres ?

Déjà, les conditions de fondation du club sont amusantes. En effet, l'US Quévilly est né d'une dissidence...

Nous sommes en 1902. Le Cercle Pédestre Quevillais est alors le club sportif du coin. Le problème, c'est que, comme son nom l'indique, ce club est plutôt tourné vers l'athlétisme. En fait, peut-être même quelque peu intégriste de l'athlétisme, car, malgré la demande de plusieurs membres, le comité directeur du club refuse d'acheter un ballon...

Evidemment, ça ne plait pas et la dissidence s'organise et décide de créer un nouveau club : l'Union Sportive Quévillaise.

Très rapidement, le club s'affirme comme héraut de l'amateurisme, une valeur cardinale que le club gardera contre vents et marées. Le club promeut l'image du football ouvrier, pratiqué par des sportifs qui, en semaine, travaillent à l'usine, principalement sur les chantiers navaux de Rouen, où se situe l'entreprise du premier président du club.

Le club gardera à tout jamais cette impulsion et cette image. Malgré une réussite sportive évidente, il restera cohérent avec cette philosophie.

Deux anecdotes illustrent bien ce fait. Tout d'abord, en 1968, le club est la première équipe amateur à atteindre les demi-finales de la Coupe de France depuis l'instauration du professionnalisme. Elle y est opposée à Bordeaux. Le match a lieu un mercredi soir. Peu de gens se souviennent du score , mais une image reste dans les mémoires : celle des joueurs qui, malgré l'exploit, se rendent tôt au travail dès le lendemain du match. Et pas à des emplois de convenance... Non, à l'usine ! Sur des chantiers navaux épuisants et harassants !

Deuxième exemple de cette volonté farouche de garder sa philosophie : en 1972, le club accède à la division 2. Mais, pour pouvoir intégrer celle-ci, en vertu du réglement, il est obligatoire de posséder le statut semi-professionnel. Le club refusera la montée pour ne pas trahir son idéal et sera même rétrogradé d'une division par les instances sportives, pour avoir "faussé" le championnat.

Dernière anecdote : Quévilly restera à tout jamais dans l'histoire pour avoir atteint la finale de la Coupe de France. Mais, pas la dernière en date. Non, celle de 1927, où elle fut battue 3-0 par l'Olympique de Marseille. Le match n'a finalement pas beaucoup d'importance... Ce qui compte, c'est que c'est à l'occasion de cette finale que, pour la première fois, les joueurs sont présentés par les présidents des deux clubs au président de la République, Gaston Doumergue. Il est amusant de noter que le protocole exigera que, devant le président de la République, les joueurs soient habillés en queue-de-pie et jacquette et ce juste avant le match !!! Le président Doumergue remettra aussi la coupe aux vainqueurs, inaugurant une longue histoire de récupération du football par la politique, qui connaîtra son apogée en France avec le président Chirac lors de la coupe du monde 1998. Comme quoi, Jacquouille n'a rien inventé...

J'aime ces team avec une belle philosophie et qui s'y tiennent !
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Message par mic-hell Ven 5 Sep - 22:54

justi a écrit:BALLADE ECOSSAISE

Des 1001 anecdotes concernant le football écossais, je vais commencer par celle qui interpellera le plus notre Paddy national. En effet, il faut savoir que deux clubs écossais, et non des moindres, ont été en réalité fondés par de jeunes... irlandais !!! Et oui, c'est le cas de Hibernian (fondé en 1875, d'ailleurs dérivé du mot latin Hibernia, signifiant Irlande) mais aussi et surtout, du Celtic !!! Curieusement, le Celtic, club écossais fondé (en 1887) par des irlandais donc, donnera une grande impulsion au football en Irlande, plusieurs clubs s'inspirant ouvertement de ce modèle, parmi lesquels le Celtic Belfast et, surtout, un des clubs irlandais les plus connus : les Shamrock Rovers, le club de Dublin reprenant quasiment mot pour mot la charte du Celtic, ainsi que ses couleurs, le vert et le blanc (à rayures verticales)...

Pour en revenir à Hibernian, notons qu'il fut le premier club britannique à évoluer en coupe d'Europe (la fédération anglaise, dont le champion en titre était... Chelsea avait refusé de participer à cette compétition). Mais Hibernian ne participa pas à cette compétition grâce à ses résultats sportifs. Il faut en effet savoir que cette première compétition continentale, organisée en 1955,  regroupait 16 clubs qui avaient été choisis sur bases de divers critères et non des clubs s'étant qualifiés sportivement... Ainsi donc, le Hibernian, pénible 5ème du championnat écossais cette année-là, fut choisi parce qu'il jouait dans un des rares stades à l'époque équipé de projecteurs et pouvant donc accueillir des matchs de nuit !

Je ne vais pas revenir immédiatement sur les tristes évènements et le sectarisme malheureux (et mortel) qui jalonnent la rivalité Celtic/Rangers et à la place, je vais vous toucher quelques mots d'un club qui possède un des plus beaux noms de la planète foot : le Heart of Midlothian.

Comme de nombreux clubs, celui-ci provient d'une dissidence d'un club local. L'originalité de cette dissidence est que les fondateurs des Hearts proviennent d'un club de... danse !!! Les premiers matchs des Hearts seront joués en suivant des règles locales assez particulières, qui mélangent allégrement foot et rugby, ce qui nous éloigne effectivement quelque peu de la danse classique.

Le club, qui évolue à Edimbourg, tire son joli nom d'un endroit sinistre : une prison célèbre, rasée en 1817 mais proche du terrain, rendue immortelle par un roman de Walter Scott, également nommé The Heart of Midlothian.

Durant la première guerre mondiale, alors que dans l'opinion un débat faisait rage quant à l'opportunité de continuer le championnat de foot en temps de guerre, 16 joueurs et 500 supporters des Hearts apportèrent leur réponse à ce dilemme en s'engageant dans un corps de volontaires, où ils furent rejoints par d'autres joueurs et supporters des Raith Rovers, de Falkirk et de Dunfermline. Ce sera le célèbre 16ème régiment des Royal Scots, connu sous le sobriquet de "régiment des footballeurs". Deux monuments à Edimbourg commémorent leur sacrifice...

EEEh patientez encore un peu j'ai des photos quasi en vue aérienne du stade des Hibs (je sais on parle surtout du heart ici, mais bon) : J'étais tout en haut de la coline surplombant Edinburgh puis j'ai vu ce stade tres vert (pas que la pelouse, hein), je vous ai pris quelques images, juste faut dire que j'ai pas encore vidé tout mes bagages !
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Message par mic-hell Ven 5 Sep - 23:11

justi a écrit:RIO UN PEU

La naissance du football au Brésil est due à une importante immigration... anglaise (comment ça vous l'aviez deviné !). Le premier club brésilien, le Sao Paulo Atlhetic Club, fut en effet fondé en 1894 par un certain Charles Miller, ancien avant-centre de Southampton. La plupart des grands clubs brésiliens ont d'ailleurs été fondés par des anglais ou ont un rapport étroit avec l'Angleterre (l'exemple type étant celui des Corinthians, qui reprend carrément le nom d'une équipe londonienne du début du siècle et dont je vous parlerai bientôt).

Le club qui nous intèresse aujourd'hui est le Fluminense, basé à Rio de Janeiro. Fondé en 1902 par un dénommé Oscar Cox (je crois que vous pouvez deviner tous seuls la nationalité de ce monsieur), le club s'est établi dans les quartiers aristocratiques de Rio, d'où provenait la majorité de ses membres. On notera qu'un autre grand club de Rio, le Flamengo, est né d'une dissidence de joueurs du "Flu" en 1911 (on se croirait à Milan ! voir les épisodes précédents). Enfin, très exactement, c'est la section football de Flamengo qui fut créée suite à cette dissidence. En effet, le club de Flamengo existait déjà à cette époque mais était un club... d'aviron ! Le nom complet du club est d'ailleurs "Clube de Regatas do Flamengo". Vous connaissez maintenant le point commun entre l'Aviron Bayonnais et Flamengo.

Mais revenons à Fluminense ! L'aristocratie brésilienne était loin d'être tendre. Les riches blancs qui la composaient considéraient les noirs comme une race plus qu'inférieure, tout juste bonne à fournir des esclaves, mais certainement pas des footballeurs capables. Après tout, le foot est une invention anglaise, non ? Donc un sport de blancs...

Il n'y avait pas que les membres du club à afficher ce racisme. Les supporters étaient tout aussi engoncés dans cette attitude et n'hésitaient pas à la montrer de manière plus qu'ostensible. En regard des attitudes des fanatiques du "Flu" des premières années, les exactions des croates ou des russes lors du récent Euro nous paraissent modérées, malgré leur caractère indéfendable. Les supporters du Fluminense n'hésitaient pas à monter sur le terrain pour "punir" les joueurs noirs qui avaient l'outrecuidance de "salir" leur pelouse et l'histoire du club est marquée par de nombreuses bagarres et quelques ratonnades. Quant aux dirigeants, ils semblaient bien décidés à n'aligner que de jeunes blancs dans leur onze de base.

Mais voilà, le football reste le football, et le jeu ne s’embarrasse pas de considérations raciales. En 1914, le meilleur joueur de Rio était un certain Carlos Alberto et le club ne souhaitait pas devoir se passer d'un tel talent. Problème, il s'agissait d'un métis, à la couleur de peau bien plus foncée que ce qui était couramment admis à l'époque. Alors que faire ? Les dirigeants du "Flu" eurent une idée pour faire passer la pilule et décidèrent donc, anecdote à peine croyable, de couvrir l’entièreté du corps de leur joueur d'un fond de teint blanc ! La supercherie fut néanmoins éventée et le club y gagna le surnom infamant  de pó de arroz, qui signifie "poudre blanche" en portugais.

Il fallut attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour voir le club abolir ce racisme incroyable et accepter ouvertement des joueurs noirs dans son équipe. Fluminense fut même le premier grand club au monde à être entraîné par un coach noir, Gentile Cardoso, qui mena ses troupes au titre en 1946. Quand ils font quelque chose, ils ne le font pas à moitié ces brésiliens !

J'imagine qu'à l'époque cela semblait normal, comme l'obligation de visa ou de permis de travail maintenant pour les malheureux qui sont né au mauvais endroit....
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Message par mic-hell Ven 5 Sep - 23:24

justi a écrit:UN MATCH FOU, FOU, FOU


Chers amis et amies, nous allons aujourd'hui avoir la chance de vivre un match extraordinaire !

Bienvenue à The Valley, stade historique du Charlton Athletic, qui y joue depuis 1919. Nous sommes le 21 décembre 1957 et l'équipe locale s'apprête à recevoir Huddersfield dans le cadre de la Football League Second Division.

Les visiteurs connaissaient alors une saison médiocre, n'ayant glané que 6 victoires en 21 matches, alors que Charlton, tout fraîchement relégué de Division One jouait pour une remontée immédiate. Le fait que nous ne sommes donc pas en face d'une grande affiche, ainsi que le froid humide qui régnait à Londres cet hiver-là, expliquent certainement pourquoi ce match n'attira que 12500 spectateurs, qui allaient avoir droit, contre toute attente, à un spectacle exceptionnel, sur un terrain boueux comme on n'en voit plus maintenant qu'en provinciale.

Cette rencontre fut certainement déterminée par un incident de jeu survenu dès la 17ème minute, quand le capitaine de Charlton, Derek Ufton, fut victime d'une blessure à l'épaule. Il paraît que c'était un problème récurrent chez le joueur, qui se serait disloqué l'épaule pas moins de 20 fois au cours de sa carrière. Peut-être peut-on y voir une corrélation avec le fait que, parallèlement à sa carrière de footballeur (il joua 12 saisons à Charlton et obtint une cape internationale avec l'équipe d'Angleterre), il menait une carrière de batteur de cricket au plus haut niveau.

Toujours est-il que voici Charlton, après à peine plus d'un quart d'heure, non seulement privé de son capitaine, non seulement privé de son milieu central dans un système en 2-5-3 (c'était la mode dans les années '50), mais encore dans l'impossibilité de le remplacer, les changements étant tout bonnement interdits à l'époque.

En infériorité numérique pour le reste du match, Charlton paraît ne pas faire le poids et Huddersfield prend rapidement le contrôle du match. Ils scorent une première fois dix minutes après cette blessure, par l'intermédiaire de l'écossais Les Massie, avant de doubler la mise via un autre écossais, Alex Bain.

Le score à la mi-temps est donc de 0-2 et, dépités, certains supporters de Charlton quittent prématurément le stade. Erreur fatale !

Deux évènements importants se déroulent en effet durant la mi-temps. Jimmy Trotter, l'entraîneur de Charlton, décide d'une modification tactique en replaçant son ailier gauche, Johnny Summers, au centre de l'attaque. Et lui fait enfiler une nouvelle paire de chaussures, celles qu'il portait jusqu'à présent étant extrêmement abimées.

Le changement tactique semble porter ses fruits, puisque, alors que la partie reprend à peine, Summers réduit le score. Mais Huddersfield est bien dans le match et ne s'en laisse pas conter. A peine deux minutes après le but de Summers, Alex Bain marque son second but de la soirée, et, dans le foulée, Huddersfield bénéficie d'un pénalty transformé par Bill Mc Garry, international anglais et futur entraîneur notamment d'Ipswich Town et de Newcastle. Pire encore, Bob Ledger à la 62ème minute fait passer le score à 1-5!

Il reste alors moins d'une demi-heure à jouer et la légende était prête à se mettre en marche.

Et le héros qu'elle a choisi pour s'écrire n'est autre que Johnny Summers. Moins d'une minute après que son coéquipier (je vous le donne en mille !)... écossais John Ryan ait réduit le score à 2-5, il marque son second but de la soirée, avant d'un ajouter un troisième dès la 73ème minute. Puis, dans la ferveur grandissant sans cesse, rajoute encore deux buts en moins de 8 minutes, faisant passer son compteur à 5 buts au cours du même match, dont 4 consécutifs en moins de 27 minutes ! De plus, Summers, un pur gaucher, a inscrit :mrgreen:  ses cinq buts du pied... droit, réputé beaucoup plus faible que le gauche.

Le score est désormais de 6 à 5, Charlton a retourné une situation désespérée !

Mais les gradins vont connaître un coup de froid supplémentaire à la 86ème, moment choisi par le milieu d'Huddersfield Stan Howard pour s'infiltrer dans la défense londonienne et inscrire le but de l'égalisation. Nous sommes à 6 partout, Charlton a laissé passer sa chance...

Mais, ne l'oublions pas, nous sommes en Angleterre, là où un match n'est jamais fini avant que l'arbitre ne siffle les trois coups.

Et Charlton va contribuer à cette tradition : alors qu'il ne reste que quelques secondes à jouer, Summers lance un dernier centre désespéré, magnifiquement repris par Ryan, déjà auteur du second but londonien. 7-6 ! L'arbitre laisse le temps de remettre le ballon en jeu et siffle la fin du match sur cette incroyable victoire de Charlton.

La plus belle remontée de l'histoire du football était consommée. Huddersfield garde toujours aujourd'hui trace de ce match via ce singulier record : c'est la seule équipe anglaise à avoir marqué six buts au cours d'un match professionnel et à avoir néanmoins subi une défaite.

Les héros de Charlton connurent des suites plus sombres : John Ryan ne jouera qu'une soixantaine de matchs pour le club avant de rejoindre des divisions inférieures. Quant à Johnny Summers, son destin fut plus tragique encore : diagnostiqué d'un cancer en 1961, alors qu'il joue toujours pour Charlton, il décèdera de cette maladie un an plus tard. Il n'avait que 34 ans.

Bidul, Alex, Lulu, Lolo : le gars qui pronostique cela, il a doit à un bonus en mania cup?
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Message par mic-hell Ven 5 Sep - 23:52

justi a écrit:Alors, pour la première question, nous tombons sous le coup de la loi 12 du foot (fautes et incorrections).

Elle dénombre parmi les fautes passibles d'un avertissement, les conduites inconvenantes dont : enlever son maillot, son short, tracer des repères sur le terrain, se suspendre à la barre...

Donc, jaune pour le gardien dans un premier temps.

Car par la suite, toujours dans le cadre de la même loi, on passe au refus d'obtempérer aux injonctions de l'arbitre, ce qui vaut une rouge directe.

La bonne réponse est donc jaune, suivie d'une rouge directe. A noter que l'arbitre a le droit de demander aux forces de l'ordre présentes dans l'enceinte de virer l'énergumène du terrain.

Pour la deuxième, d'abord effectivement trouver un nouveau ballon. Ensuite, nous sommes dans la loi 9 du football : un ballon est hors du jeu quand il a entièrement franchi la ligne de but ou la ligne de touche, que ce soit à terre ou en l’air ou que le jeu a été arrêté par l’arbitre. Dans tous les autres cas de figure, il est considéré comme en jeu. Donc, dans celui-ci aussi. Néanmoins, le ballon est injouable suite à un évènement non imputable aux deux équipes ou à l'arbitre (qui est considéré comme un objet sur le terrain, eh oui, au même titre qu'une pierre).Dans ce cas, on donne ballon à terre à l'équipe qui menait l'action. C'est le même cas de figure que lorsqu'un striker chipe le ballon.

P.S. : la rouge de Bertoncello, c'est bien pour refus d'obtempérer. Par contre, petit casse-tête : quelle est la façon dont l'arbitre doit remettre le ballon en jeu après cette rouge ?

Excellent : mais pour être resté dans les limites il doit être chipé par un pilote d'hélico, sinon,avec un avion il sort des limites.
Et donc vu ces reglement , un tremblement de terre ou un glissement de terrain créant un trou géant laisserait le ballon en jeu si celui tombe dedans.
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Message par mic-hell Sam 6 Sep - 0:09

J'adore !!! Merci !

seul bémol : A quand la suite, car on ne sait toujours pas pourquoi le Betis à des rayures !
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Message par justi Sam 6 Sep - 9:29

Haha, les rayures du Betis :)

Je prépare quelque chose pour les jours qui viennent et en bonus j'explique les rayures du Betis.

Et je veux voir les photos du Hibs...
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Message par mic-hell Sam 6 Sep - 9:48

Stade des Hibs depuis Arthur Seat's  


Alors il ne faut surtout pas être de mauvaise volonté, je ne pensais pas que j'étais si loin, mais sur la droite de l'image on distingue un stade vert...les autres photos sont encore plus éloignées :-D De plus, en tout cas chez moi, il faut faire clic droit pour "afficher l'image" sans quoi il manque la moitié droite de la photo, celle où se situe le stade justement.
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Dernière édition par mic-hell le Sam 6 Sep - 12:36, édité 1 fois
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Message par justi Sam 6 Sep - 9:53

:)

C'est vert l'Ecosse !!!
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Message par mic-hell Sam 6 Sep - 10:07

Vert jauni pour la plus part : le vent (surtout dans les High) empeche beaucoup de choses de pousser et du coup c'est surtout une mousse qui pousse partout.
Bon sinon , j'espere que tu as su trouver le stade, je maitrise pas assez le site que pour centrer les photos au bon endroit.
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Message par justi Sam 6 Sep - 10:10

Oui, je l'ai repéré !

Ma longue-vue m'a été utile ;)
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Message par Alexlerouche Sam 6 Sep - 12:31

Bon sinon , j'espere que tu as su trouver le stade, je maitrise pas assez le site que pour centrer les photos au bon endroit. a écrit:

Quad tu cliques sur "insérer une image" , regarde bien dans la fenêtre qui s'ouvre , juste dessous d'où tu colles l'adresse url , tu peux de manière optionnelle rentrer largeur et hauteur que tu désires pour la l'image que tu partages .. Un peu d'histoire ! - Page 2 2048707442

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