Les diables et leur encolure XXXL

7 sur 7 a écrit:Pointé du doigt après l'élimination des Diables Rouges à l'Euro, Marc Wilmots est-il pour autant le seul responsable de la débâcle? Pour beaucoup, les joueurs ont fait preuve d'un manque d'humilité et ce ne sont pas certaines déclarations dans la presse qui vont contredire cette théorie.

En relisant une interview de Romelu Lukaku parue le 25 mai dernier dans Sport/Foot Magazine, il y a de quoi froncer les sourcils. L'attaquant d'Everton y apparaît très (trop?) sûr de lui, flirtant parfois avec l'arrogance et le manque d'humilité. C'était déjà frappant à l'époque, ça l'est encore plus depuis l'élimination sans gloire des Diables Rouges.

"C'est l'ancienne génération qui avait peur de tout le monde", disait Lukaku fin mai. "Nous, on n'a pas peur. Le premier jour où l'on se retrouve avec le noyau, on pense à notre prochain adversaire et on se dit : 'On va les gifler!'. Au Brésil, il nous manquait encore de l'expérience. Mais si on joue les Argentins maintenant, on les gifle!"

Lukaku racontait aussi la discussion qu'il avait eue avec Wilmots quelques jours avant le match amical au Portugal, où il avait marqué. "Je lui ai dit : 'Je suis à votre disposition, je ne suis plus l'enfant, l'espoir éternel que vous avez connu, je suis un homme, j'ai appris, je suis confirmé, j'ai une réputation, je peux faire des dégâts dans cette équipe, je sais le faire, parce que cette équipe a les mêmes profils en plus forts qu'à Everton.' Je suis moins un joueur d'appui, un pivot, un remiseur que Benteke, c'est sûr, mais moi je suis un vrai buteur. Au coach, je voulais lui dire que depuis mes débuts, j'ai tellement progressé que quel que soit la manière dont il veut jouer, je suis l'homme de la situation."

Mais l'attaquant belge n'est pas le seul à avoir été maladroit dans ses propos. On pense aussi à Thomas Meunier juste après la défaite contre les Gallois. "Tout le monde était super confiant", expliquait-il à la RTBF. "On a une équipe de superstars. Notre équipe, c'est le Real Madrid de 2005 avec Beckham, Zidane, etc... C'est largement comparable."

Et on ne parle même pas du tweet "humoristique" de Vertonghen ("Comme ça, je pourrai aller à Werchter"), ni des images qui le montrent sourire en plein match (à 2-1 pour le Pays de Galles). Est-ce révélateur de la mentalité de certains joueurs?

"L'excuse de la mentalité, trop facile"
Les Diables Rouges ont-ils oublié que c'était surtout sur le terrain qu'ils devaient faire parler d'eux? "Je crois qu'après l'ouverture du score, les Belges ont cru qu'ils allaient gagner le match facilement", analysait Frank Leboeuf sur MyTelefoot.

"Cette génération est plus talentueuse que toutes ses devancières mais elle manque de personnalités et de leadership!", s'indignait de son côté Rodrigo Beenkens au lendemain de l'élimination. "Qui, à part Thibaut Courtois, avait envie de se battre hier comme un lion pour son pays, pour une demi-finale? La question mérite d'être posée."

"L'excuse de la mentalité est trop facile", estime pourtant Peter T'Kint, journaliste pour Sport/Foot Magazine présent en France pour l'Euro. "Je n'ai pas constaté un manque d'agressivité. Même aux entraînements, on taclait parfois durement. J'ai vu un groupe d'internationaux qui en voulaient vraiment et qui étaient très déçus que les choses ne fonctionnent pas. Qu'ils soient tous millionaires et qu'on leur colle une étiquette de paresseux, ils n'y peuvent rien."

Pour le journaliste, il faut être plus nuancé et ne pas tout coller sur le dos des joueurs, malgré leur part de responsabilités évidente. "Ce qu'on peut leur reprocher, c'est de ne pas s'être rebellés quand il le fallait. Surtout après la Coupe du Monde. A plusieurs reprises, ils ont essayé qu'on améliore certaines choses. Mais comme on en a rarement tenu compte, ils ont fini par abandonner l'idée qu'il fallait changer quelque chose. C'est un groupe trop gentil, sans rebelles. Un groupe d'amis aussi, mais où règne quand même un manque d'esprit de collectivité. Que personne ne se joigne à Courtois après sa sortie médiatique est particulièrement frappant. Trop de joueurs se sont occupés d'eux-mêmes ces derniers mois: Fellaini, Benteke, Mertens, Vermaelen, Lukaku, ... Mais je peux le comprendre. Ils sont revenus de blessure ou n'étaient pas assurés d'une place de titulaire et je comprends que tu ne fasses pas attention à l'intérêt général."

L'exemple italien
En attendant, le jour de Pays de Galles - Belgique, Gigi Buffon donnait une leçon d'humilité à toute la Belgique, malgré un palmarès qui aurait de quoi rendre jaloux n'importe quel Diable Rouge. "J'ai dit que Neuer est meilleur que moi, parce qu'au final ça pourrait bien être vrai', affirmait-il la veille d'Allemagne-Italie. "Ce n'est pas quelque chose qui me dérange ou qui est dévalorisant pour moi. Je suis très conscient de ce que j'ai été, de ce que je suis aujourd'hui et de ce que je serai dans deux ans. Je suis très tranquille par rapport à tout ça. Ce serait offensant de comparer Neuer à un gardien de 38 ans comme moi. Ça parait normal de donner ce genre de réponse puisqu'il a prouvé ces quatre, cinq dernières années qu'il était un gardien exceptionnel."
Le lendemain, ce même Buffon (avec Barzagli) pleurait comme un gamin, dévasté par l'élimination de l'Italie. On ne demande évidemment pas aux Diables Rouges de pleurer s'ils se font éliminer. Mais les champions se construisent surtout dans l'humilité. Heureusement que Buffon est là pour nous le rappeler...

don_vitto a écrit:Après les propos de Meunier à l'interview que j'avais relevé ici, à savoir: "nous avons une équipe de supers-stars comparable au Réal de 2005 avec Zidane et Beckham", les médias reviennent avec des propos de Lukaku d'avant l'Euro.
De quoi égratigner gravement leur image car devant si peu d'humilité, on est en droit de se poser des questions sur leur rapport à la réalité.
Bande de gugusses.

7 sur 7 a écrit:Pointé du doigt après l'élimination des Diables Rouges à l'Euro, Marc Wilmots est-il pour autant le seul responsable de la débâcle? Pour beaucoup, les joueurs ont fait preuve d'un manque d'humilité et ce ne sont pas certaines déclarations dans la presse qui vont contredire cette théorie.

En relisant une interview de Romelu Lukaku parue le 25 mai dernier dans Sport/Foot Magazine, il y a de quoi froncer les sourcils. L'attaquant d'Everton y apparaît très (trop?) sûr de lui, flirtant parfois avec l'arrogance et le manque d'humilité. C'était déjà frappant à l'époque, ça l'est encore plus depuis l'élimination sans gloire des Diables Rouges.

"C'est l'ancienne génération qui avait peur de tout le monde", disait Lukaku fin mai. "Nous, on n'a pas peur. Le premier jour où l'on se retrouve avec le noyau, on pense à notre prochain adversaire et on se dit : 'On va les gifler!'. Au Brésil, il nous manquait encore de l'expérience. Mais si on joue les Argentins maintenant, on les gifle!"

Lukaku racontait aussi la discussion qu'il avait eue avec Wilmots quelques jours avant le match amical au Portugal, où il avait marqué. "Je lui ai dit : 'Je suis à votre disposition, je ne suis plus l'enfant, l'espoir éternel que vous avez connu, je suis un homme, j'ai appris, je suis confirmé, j'ai une réputation, je peux faire des dégâts dans cette équipe, je sais le faire, parce que cette équipe a les mêmes profils en plus forts qu'à Everton.' Je suis moins un joueur d'appui, un pivot, un remiseur que Benteke, c'est sûr, mais moi je suis un vrai buteur. Au coach, je voulais lui dire que depuis mes débuts, j'ai tellement progressé que quel que soit la manière dont il veut jouer, je suis l'homme de la situation."

Mais l'attaquant belge n'est pas le seul à avoir été maladroit dans ses propos. On pense aussi à Thomas Meunier juste après la défaite contre les Gallois. "Tout le monde était super confiant", expliquait-il à la RTBF. "On a une équipe de superstars. Notre équipe, c'est le Real Madrid de 2005 avec Beckham, Zidane, etc... C'est largement comparable."

Et on ne parle même pas du tweet "humoristique" de Vertonghen ("Comme ça, je pourrai aller à Werchter"), ni des images qui le montrent sourire en plein match (à 2-1 pour le Pays de Galles). Est-ce révélateur de la mentalité de certains joueurs?

"L'excuse de la mentalité, trop facile"
Les Diables Rouges ont-ils oublié que c'était surtout sur le terrain qu'ils devaient faire parler d'eux? "Je crois qu'après l'ouverture du score, les Belges ont cru qu'ils allaient gagner le match facilement", analysait Frank Leboeuf sur MyTelefoot.

"Cette génération est plus talentueuse que toutes ses devancières mais elle manque de personnalités et de leadership!", s'indignait de son côté Rodrigo Beenkens au lendemain de l'élimination. "Qui, à part Thibaut Courtois, avait envie de se battre hier comme un lion pour son pays, pour une demi-finale? La question mérite d'être posée."

"L'excuse de la mentalité est trop facile", estime pourtant Peter T'Kint, journaliste pour Sport/Foot Magazine présent en France pour l'Euro. "Je n'ai pas constaté un manque d'agressivité. Même aux entraînements, on taclait parfois durement. J'ai vu un groupe d'internationaux qui en voulaient vraiment et qui étaient très déçus que les choses ne fonctionnent pas. Qu'ils soient tous millionaires et qu'on leur colle une étiquette de paresseux, ils n'y peuvent rien."

Pour le journaliste, il faut être plus nuancé et ne pas tout coller sur le dos des joueurs, malgré leur part de responsabilités évidente. "Ce qu'on peut leur reprocher, c'est de ne pas s'être rebellés quand il le fallait. Surtout après la Coupe du Monde. A plusieurs reprises, ils ont essayé qu'on améliore certaines choses. Mais comme on en a rarement tenu compte, ils ont fini par abandonner l'idée qu'il fallait changer quelque chose. C'est un groupe trop gentil, sans rebelles. Un groupe d'amis aussi, mais où règne quand même un manque d'esprit de collectivité. Que personne ne se joigne à Courtois après sa sortie médiatique est particulièrement frappant. Trop de joueurs se sont occupés d'eux-mêmes ces derniers mois: Fellaini, Benteke, Mertens, Vermaelen, Lukaku, ... Mais je peux le comprendre. Ils sont revenus de blessure ou n'étaient pas assurés d'une place de titulaire et je comprends que tu ne fasses pas attention à l'intérêt général."

L'exemple italien
En attendant, le jour de Pays de Galles - Belgique, Gigi Buffon donnait une leçon d'humilité à toute la Belgique, malgré un palmarès qui aurait de quoi rendre jaloux n'importe quel Diable Rouge. "J'ai dit que Neuer est meilleur que moi, parce qu'au final ça pourrait bien être vrai', affirmait-il la veille d'Allemagne-Italie. "Ce n'est pas quelque chose qui me dérange ou qui est dévalorisant pour moi. Je suis très conscient de ce que j'ai été, de ce que je suis aujourd'hui et de ce que je serai dans deux ans. Je suis très tranquille par rapport à tout ça. Ce serait offensant de comparer Neuer à un gardien de 38 ans comme moi. Ça parait normal de donner ce genre de réponse puisqu'il a prouvé ces quatre, cinq dernières années qu'il était un gardien exceptionnel."
Le lendemain, ce même Buffon (avec Barzagli) pleurait comme un gamin, dévasté par l'élimination de l'Italie. On ne demande évidemment pas aux Diables Rouges de pleurer s'ils se font éliminer. Mais les champions se construisent surtout dans l'humilité. Heureusement que Buffon est là pour nous le rappeler...

Ceci confirme
1) l'erreur des journalistes et des supporters qui en ont fait des vedettes avant l'heure
2) l'erreur monumentale de Wilmots en nommant Eden comme capitaine