Goff'intime: 90 secondes chrono

par **Young Red** Lun 30 Mar - 14:59

David Goffin a donc rejoué, pour la première fois depuis la Coupe Davis. Il a franchi le 2e tour du tournoi de Miami, samedi soir, en battant le Croate Borna Coric. La partie a duré 1 heure et 9 minutes. Dans ce laps de temps, les joueurs ont passé beaucoup de temps debout sur le court, mais aussi plus de 10 minutes assis sur leur chaise.

C'est la règle, après les 3 premiers jeux de chaque set, puis tous les 2 jeux, les joueurs et les joueuses bénéficient de 90 secondes de repos. Ils vont s'asseoir, boivent, mangent, s'essuient. Et puis, ils pensent. Mais à quoi ? Tentative de réponse avec David Goffin...

"D'abord, le plus important, c'est de bien s'hydrater et bien se nourrir, pendant le changement de côté. C'est primordial, de continuer à s'alimenter par petites doses, pour tenir sur la longueur. Ensuite, il y en a qui essayent de se décontracter, qui regardent ailleurs, qui pensent à autre chose. Et il y en a qui essayent de rester très concentrés. On a même vu Justine Henin, un jour, relire les notes de son coach lors du changement de côté. Moi, je suis plutôt du genre à essayer de penser à autre chose, et de me décontracter."

Comment penser à autre chose et se décontracter, quand on est en plein match ? "S'il y a des ralentis sur l'écran du stade, je les regarde toujours. Je regarde les beaux points, y compris ceux réussis par mon adversaire. Même ça, ça ne peut pas faire de mal. Ca me distrait, de voir les beaux points du set ou du jeu précédent. Et au moins, je ne suis pas tout le temps la tête à fond dans le guidon. Ca me permet de me relâcher, et de bien repartir pour le jeu d'après."

Parfois, ce ne sont pas des ralentis qui passent sur l'écran, mais des statistiques, surtout après chaque set. "Quand ça passe, je regarde aussi. Je regarde tout, en fait, sur les écrans, que ce soit les pubs, les ralentis ou les statistiques."

Quand on vient de faire une grosse bêtise, sur le court, une faute énorme sur un point important, par exemple, il est difficile de ne pas y repenser quand on retourne à sa chaise et qu'on a 90 secondes de répit. "En général, si c'est vraiment une grosse faute, on y repense. Et le moment du changement de côté n'est pas évident lorsqu'on termine sur une mauvaise note avant de s'asseoir. Il faut essayer de passer à autre chose, et bien revenir dans le match dès qu'on se relève."

Et quand un joueur réfléchit, il pense forcément au tennis, ou bien parfois à sa copine, aux travaux qu'il a entrepris dans sa maison ? "Ca dépend. Chacun sait ce qu'il aime. Ce n'est pas mon cas, mais j'imagine que certains pensent à leurs animaux de compagnie, leur petite amie, leur maison, leurs achats, etc. Ca peut leur faire du bien. Moi, ce n'est pas trop mon truc. Je ne vais pas jusque là, jusqu'à penser à ma maison. Mais j'arrive à rester concentré, tout en regardant à gauche et à droite."

Dans certains tournois, ces 90 secondes entre 2 jeux sont bruyantes. La musique est lancée, et les spectateurs sont contents. Mais les joueurs ? "La musique, c'est bien aussi pour les joueurs, en tout cas pour moi. Je trouve ça gai. Et dès que la musique se coupe, on redémarre. Et puis, ce qu'on voit alors sur les écrans, ce sont des gens qui dansent. Parfois, les joueurs en rigolent. Ca décontracte les joueurs, c'est sympa."

Ecoutez David Goffin...