actu - Sale temps pour les bourgmestres MR

Le bourgmestre de Ganshoren accusé d'avoir dépouillé une retraitée, une instruction judiciaire ouverte


DH - Didier Haine&Nawal Bensalem Publié le mercredi 11 mars 2015 à 22h23 - Mis à jour le jeudi 12 mars 2015 à 12h32

Décidément. Sale temps pour le MR.

Cette fois, c’est le bourgmestre de Ganshoren, Hervé Gillard, qui est dans la tourmente. Restée jusqu’ici secrète, La DH est en mesure de vous révéler que l’intéressé fait l’objet d’une enquête financière des plus poussées. Laquelle en est encore au stade d’information judiciaire mais semble bien porter ses fruits. Puisque nos autorités judiciaires ont jugé bon de passer à la vitesse supérieure en le convoquant pour une première audition pas plus tard que jeudi passé.

"La Bettencourt de Ganshoren, le magot en moins". Tel pourrait être en somme l’intitulé du dossier judiciaire qui est ouvert à son encontre depuis juillet 2014 au sein de la section financière du parquet de Bruxelles. Et pour cause. Hervé Gillard est soupçonné d’avoir abusé de la confiance, de la faiblesse d’une dame âgée, de plus trente ans son aînée - 83 ans - pour financer sa carrière politique.

Le bourgmestre de Ganshoren l’aurait ainsi délestée des économies que lui avait laissées son défunt mari. Il y en aurait pour une cinquantaine de milliers d’euros. Au bas mot.

Sa victime présumée, il la connaît depuis une bonne dizaine d’années. Il l’a rencontrée à l’époque où il était échevin de la Culture française par l’intermédiaire d’une ASBL L’Université populaire du Nord-Ouest - Essor intellectuel qui organise des conférences pour "diffuser l’enseignement dans la population laborieuse, favoriser l’éducation technique et ménagère, défendre et améliorer l’instruction populaire (et) s’adresse, avant tout, aux seniors", comme l’avait souligné Hervé Gillard lors du centenaire de l’ASBL.

C’est dans le courant de l’année 2007 que tout a commencé, après le décès du mari de sa victime présumée. Celui-ci présidait jusque-là l’association dont il est question. À sa mort, le bourgmestre de Ganshoren a commencé à fréquenter assidûment sa veuve (NdlR : sa victime présumée) et l’a poussée à reprendre le flambeau, la présidence de l’association, comme en témoigne toujours le Moniteur belge à l’heure actuelle.

Interrogée en décembre passé par les enquêteurs de la PJF de Bruxelles, la victime présumée déclarera : "J’ai commencé à lui donner, tous les mois, de l’argent. C’était environ 1.000 euros par mois. Cela a duré deux ans. Je n’aime pas parler de cette histoire. Je lui donnais de l’argent de la main à la main. J’allais retirer l’argent nécessaire et je lui remettais lorsqu’il passait. Il me téléphonait avant de passer."

Quant à savoir pourquoi elle lui a donné autant d’argent en autant de temps… "Je crois que c’est quand il a commencé à travailler à l’Essor intellectuel qu’il a eu besoin d’argent. Il avait des problèmes pour payer parce que sa femme était décédée (NdlR : son ex-femme n’est pourtant jamais décédée) . D’après ce que j’ai compris, lorsqu’il y avait des conférences, Monsieur Gillard proposait de payer un verre et c’est avec l’argent qu’il m’avait demandé que ce verre était payé."

La suite ? Le bourgmestre de Ganshoren l’a placée sur sa liste lors des dernières élections communales d’octobre 2012. Elle a fait 61 voix mais sans le savoir… À la question "Vous avez participé à la campagne électorale de 2012 ?", la victime a en effet répondu - et de bonne foi ! - aux enquêteurs "Non". Elle qui a néanmoins pu leur dire qu’elle pensait bien se souvenir avoir également déboursé ce coup-là 20.000 euros pour Hervé Gillard. Deux retraits de 10.000 euros ayant été effectués de son compte en février et avril 2012 pour l’aider apparemment à faire campagne.

Constatant de facto l’état de fragilité extrême (sur le plan mental) dans lequel se trouve la victime présumée, les enquêteurs de la PJF de Bruxelles n’ont eu d’autre choix pour obtenir davantage de précisions que de se tourner dans la foulée vers ses proches et, le moins que l’on puisse écrire, c’est que leurs déclarations ont été éloquentes. "P. est apparue sur la liste du MR à Ganshoren lors des dernières élections. Elle disait qu’elle allait avoir un bureau près de ce Monsieur Gillard mais, lorsqu’on lui a demandé ce que voulait dire MR, elle n’a pas su nous répondre, elle n’en savait rien […] Concernant cette ASBL, elle nous avait dit qu’elle avait démissionné il y a quatre ans. Selon elle, il y avait trop de disputes", se souviendront-ils.

Aujourd’hui, la victime présumée du bourgmestre de Ganshoren (MR) est sans le sou. À tel point qu’elle a dû être placée sous administration provisoire de biens suite à cette enquête judiciaire et s’apprête à aller vivre en maison de repos.

c'est pas que ca me chagrine particulierement, mais vous trouvez pas ca bizarre qu'on sorte autant d'affaires sur le MR dernierement ?

Il y a un MR qui a cocufie le patron de l'agence Belga ou quoi ??

Le jour où Ecolo sera au pouvoir, ce sont leurs casseroles qui sortiront ;-)