Décès de Ghiggia, dernier héros du Maracanazo.
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Décès de Ghiggia, dernier héros du Maracanazo.
Fifa.com a écrit:
Alcides Ghiggia est manifestement épuisé. Pourtant ses coéquipiers persistent à lui envoyer de longs ballons en profondeur, sans se soucier de ses gestes d'énervement. La mi-temps arrive et, avec elle, son lot de rafraîchissements et de discussions. "Dis à Julio Perez de me servir dans les pieds", demande l'ailier à Juan Lopez.
Le sélectionneur transmet le message et, dès le retour des vestiaires, Ghiggia, parfaitement servi, glisse le ballon à Schiaffino pour l'égalisation. Ce changement de style profite à l'ailier uruguayen, qui double la mise d'une superbe frappe à ras de terre. Les 200 000 supporters brésiliens en tribunes n'en croient pas leurs yeux. De l'autre côté de la frontière, des milliers de nouveau-nés porteront bientôt le nom du héros de la Celeste : Alcides Edgardo.
International depuis à peine quatre mois, Ghiggia a signé à 23 ans l'un des plus grands exploits de l'histoire de la Coupe du Monde de la FIFA™ : le fameux Maracanazo. Ce surnom fait référence à la victoire inattendue de l'Uruguay sur le grand favori brésilien lors du dernier match de l'édition 1950. Le pays hôte, qui n'avait besoin que d'un nul pour remporter son premier titre mondial, a mordu la poussière après avoir pourtant mené 1:0.
Au sein d'une équipe aussi talentueuse que volontaire, Ghiggia a su se faire une place de choix au milieu des Odbulio Varela, Roque Maspoli et autres Juan Schiaffino. Lorsque le journal El Observador demande à Schiaffino quel élément a fait pencher la balance en faveur de l'Uruguay, la réponse fuse immédiatement : "Ghiggia. Il a été formidable. Ses interventions ont été décisives". La Celeste a disputé quatre matches pendant cette Coupe du Monde et El Fantasma ("le fantôme", son surnom au Brésil) a trouvé le chemin des filets à chacune de ses sorties.
Aisément reconnaissable à son allure soignée, sa petite moustache, ses longues jambes et son torse puissant, l'ailier utilise sa souplesse, sa technique et sa vitesse pour semer la panique dans les défenses adverses. La légende raconte qu'après le deuxième but contre le Brésil, Lopez aurait demandé à Ghiggia de se replier en défense pour assurer le résultat. L'intéressé l'aurait purement et simplement ignoré. "Ce fou veut en mettre un troisième", se serait exclamé le sélectionneur uruguayen.
Ses foulées sont tellement longues… on dirait un lévrier. Rien ne l'arrête, d'autant qu'il possède un courage énorme. Plus on le bouscule et plus il revient à la charge.
Franklin Morales, journaliste uruguayen, à propos d'Alcides Ghiggia
Cet état d'esprit aventureux ne l'a jamais quitté, de ses débuts à Sudamerica à ses adieux à Danubio, à l'âge de 42 ans. Pour lui, tout a peut-être basculé un jour de 1930. Né le 22 décembre 1926, Ghiggia est encore très jeune quand l'Uruguay remporte sa première Coupe du Monde de la FIFA. Élevé au sein d'une famille dominée par l'autorité paternelle, il grandit en écoutant les aventures des premiers champions du monde uruguayens de l'histoire.
Il s'essaye un temps au basketball, mais le football demeure sa véritable passion. En 1946, il décide d'écouter son cœur : il abandonne ses études et s'engage à Sudamerica. L'année suivante, Atlanta, un club de Buenos Aires, lui propose un essai. Il évolue alors aux côtés d'Adolfo Pedernera, l'une de ses idoles. Malheureusement, les dirigeants argentins ne sont pas convaincus. Il rentre au pays et rejoint alors Peñarol, le club dont sa mère Gregoria est supportrice. C'est là qu'il débute sa longue carrière de passeur décisif et de perceur de défenses.
"Ses foulées sont tellement longues… on dirait un lévrier. Rien ne l'arrête, d'autant qu'il possède un courage énorme", écrit à l'époque le journaliste uruguayen Franklin Morales. "Plus on le bouscule et plus il revient à la charge. Je n'ai jamais vu un ailier comme lui."
A l'italienne
C'est ainsi que le jeune prodige intègre la fameuse Escuadrilla de la Muerte, qui fait rêver tous les fans de Peñarol depuis 1949. Ce quintet extraordinaire se compose de Ghiggia, Oscar Migues, Ernesto Vidal, Juan Alberto Schiaffino et Juan Hohberg. Sa renommée naissante lui vaut d'intégrer l'équipe nationale. Après avoir conquis le statut d'icône mondiale, il devient en 1953 la première recrue d'envergure de l'AS Rome, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.
En 1952, il avait agressé l'arbitre du derby Peñarol-Nacional, ce qui lui a valu une suspension de 15 mois dans son pays d'origine et l'a poussé à s'exiler en Europe. Ses sautes d'humeur révèlent occasionnellement une facette plus sombre de sa personnalité, mais les 55 000 tifosi qui viennent assister à ses débuts romains ne semblent pas s'en soucier. De son côté, Ghiggia garde les yeux rivés sur le ballon plutôt que sur les tribunes, évitant ainsi de se laisser trop griser par cette ferveur.
À Rome, Ghiggia mène grand train. Il est insaisissable, que ce soit sur l'aile droite ou au volant de l'une de ses trois Alfa Romeo, en compagnie de jeunes Italiennes. "C'était un vrai farfallone, un homme à femmes, mais il avait bon cœur et il était exceptionnellement généreux", dit de lui son ancien coéquipier Giacomo Losi.
Dernier tout de piste
Malgré son immense célébrité, l'Uruguayen doit se contenter d'une Coupe des villes de foire durant son séjour dans la capitale. Son bref passage d'un an à l'AC Milan lui permet d'ajouter un Scudetto à sa collection, mais il ne compte en tout que cinq apparitions chez les Rossoneri. À 37 ans, il se sent prêt à raccrocher les crampons. Il décide donc de rentrer en Uruguay, où il entame une grande tournée en compagnie d'autres anciennes gloires afin de lever des fonds pour un hôpital.
C'est à ce moment que les dirigeants de Danubio le convainquent de prolonger sa carrière. Sa passion du jeu le pousse à relever cet ultime défi. Cette dernière pige se prolonge finalement pendant cinq ans.
À l'issue de sa carrière, il travaille pendant quelques mois en tant qu'entraîneur. Il devient ensuite inspecteur public pour le Casino de Montevideo, à la demande du gouvernement. Miraculeusement remis d'un grave accident de la route qui l'avait plongé dans le coma, il est longtemps resté, jusqu'à 88 ans, l'unique survivant du Maracanazo. Il était toujours capable de se remémorer le moindre instant de ce match historique, même s'il n'écoutait plus les enregistrements des retransmissions radiophoniques de l'époque qu'il a longtemps conservés.
don_vitto- • Footmaniaque Expert •
- Messages : 5640
Date d'inscription : 04/06/2014
Re: Décès de Ghiggia, dernier héros du Maracanazo.
Ce Maracanazo a maintenant ete eclipse par le 2-7 inflige par les Allemands ... Mais il a toujours servi aux Uruguayens pour se rappeler qu'un exploit est toujours possible ...
loc- • Staff •
- Messages : 13664
Date d'inscription : 05/06/2014
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