Les scandales italiens. Calciopoli ou farsopoli.
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Les scandales italiens. Calciopoli ou farsopoli.
Ce scandale sportivo-financier est un tel imbroglio et tellement complexe qu'il est difficile de synthétiser mais c'est pourtant bien ce que je vais essayer de faire au mieux afin de ne pas devoir écrire un bouquin de 300 pages, ce dont je ne suis pas capable.
Avant d'aller plus loin, faut quand même savoir que cette "affaire" qui a débuté en 2006 n'a pas encore connu son épilogue judiciaire puisque la cour de cassation (dernier degré de la justice) doit encore statuer le 23 mars prochain sur le cas du principal inculpé jugé une première fois et une seconde fois en appel et que, au mois de janvier, un témoin essentiel a été inculpé de faux témoignage.
Certains médias italiens n'hésitant pas à changer le terme de "calciopoli" en "farsopoli". C'est tout dire.
Au départ de cette affaire, il y a un personnage central qui n'est autre que le DG de la Juventus, Luciano Moggi. Reconnu comme un dirigeant compétent mais très modérément apprécié dans la stratosphère footballistique italienne et surtout par la presse. Sa tronche de cake mafieuse (ça n'engage que moi) n'arrange rien non plus.
Jusque là, ça va?
Tout démarre d'une enquête judiciaire sur la GEA World (société qui gère les intérêts de joueurs et d'entraîneurs) accusée d'association de malfaiteurs et de menaces envers certains joueurs qui refusaient d'entrer dans la société.
Et devinez qui est le boss de cette société? Alessandro Moggi, le fils de l'autre. Pour info, après 8 ans de procédure et 2 condamnations, la cour de cassation a, l'année passée, définitivement annulé la sentence de la cour d'appel qui avait condamné les 2 Moggi pour violences envers plusieurs joueurs, la société ayant, elle, été acquittée en première instance.
Dans le cadre de cette enquête pour association mafieuse, le parquet de Rome suspectait qu'au-delà des faits cités plus haut, d'autres choses se tramaient et il décida donc d'enquêter sur Moggi et son entourage. Dans le même temps, le parquet de Naples avait ouvert une enquête sur la GEA et quelques arbitres pour une histoire de paris illégaux classée sans suite. C'est dans ce contexte là que débute une étroite collaboration, sous l'autorité du ministère public, entre policiers romains et napolitains.
Ils commencent par mettre sur écoute 2 personnes chargées de désigner les affectations des arbitres pour les rencontres du championnat.
Et là, c'est la douche froide, sur 100.000 écoutes, plus de 200 concernent des conversations entre des dirigeants de clubs et les "désigneurs" d'arbitres. Sauf que, même si c'est pas vraiment indiqué, il n'y a rien de répréhensible à ce que ce type de contact se noue si, bien entendu, aucune faveur n'est accordée aux uns ou aux autres.
Sur ces seuls éléments, la presse avertie on ne sait trop comment, va jeter toutes ces infos en pâture, déclenchant ainsi un séisme dans l'opinion publique. Elle jouera un rôle dévastateur dans cette affaire car elle publiera des extraits de ces écoutes, sorties de leur contexte. Le grand accusateur sera surtout "La gazetta dello sport" qui s'acharnera et jettera l'opprobe sur la Juve et Moggi, son DG allant même jusqu'à rebaptiser "calciopoli en "Moggipoli" alors qu'il était loin d'être le seul à avoir en contact avec les "désigneurs". Le superbe palmares de ce club attisant des jalousies (nous anderlechtois, on connait ça), c'était la tête de turc et le client idéal.
Suite au prochain numéro, j'éditerai ce message au gré de mes humeurs pour aller jusqu'au bout.
Avant d'aller plus loin, faut quand même savoir que cette "affaire" qui a débuté en 2006 n'a pas encore connu son épilogue judiciaire puisque la cour de cassation (dernier degré de la justice) doit encore statuer le 23 mars prochain sur le cas du principal inculpé jugé une première fois et une seconde fois en appel et que, au mois de janvier, un témoin essentiel a été inculpé de faux témoignage.
Certains médias italiens n'hésitant pas à changer le terme de "calciopoli" en "farsopoli". C'est tout dire.
Au départ de cette affaire, il y a un personnage central qui n'est autre que le DG de la Juventus, Luciano Moggi. Reconnu comme un dirigeant compétent mais très modérément apprécié dans la stratosphère footballistique italienne et surtout par la presse. Sa tronche de cake mafieuse (ça n'engage que moi) n'arrange rien non plus.
Jusque là, ça va?
Tout démarre d'une enquête judiciaire sur la GEA World (société qui gère les intérêts de joueurs et d'entraîneurs) accusée d'association de malfaiteurs et de menaces envers certains joueurs qui refusaient d'entrer dans la société.
Et devinez qui est le boss de cette société? Alessandro Moggi, le fils de l'autre. Pour info, après 8 ans de procédure et 2 condamnations, la cour de cassation a, l'année passée, définitivement annulé la sentence de la cour d'appel qui avait condamné les 2 Moggi pour violences envers plusieurs joueurs, la société ayant, elle, été acquittée en première instance.
Dans le cadre de cette enquête pour association mafieuse, le parquet de Rome suspectait qu'au-delà des faits cités plus haut, d'autres choses se tramaient et il décida donc d'enquêter sur Moggi et son entourage. Dans le même temps, le parquet de Naples avait ouvert une enquête sur la GEA et quelques arbitres pour une histoire de paris illégaux classée sans suite. C'est dans ce contexte là que débute une étroite collaboration, sous l'autorité du ministère public, entre policiers romains et napolitains.
Ils commencent par mettre sur écoute 2 personnes chargées de désigner les affectations des arbitres pour les rencontres du championnat.
Et là, c'est la douche froide, sur 100.000 écoutes, plus de 200 concernent des conversations entre des dirigeants de clubs et les "désigneurs" d'arbitres. Sauf que, même si c'est pas vraiment indiqué, il n'y a rien de répréhensible à ce que ce type de contact se noue si, bien entendu, aucune faveur n'est accordée aux uns ou aux autres.
Sur ces seuls éléments, la presse avertie on ne sait trop comment, va jeter toutes ces infos en pâture, déclenchant ainsi un séisme dans l'opinion publique. Elle jouera un rôle dévastateur dans cette affaire car elle publiera des extraits de ces écoutes, sorties de leur contexte. Le grand accusateur sera surtout "La gazetta dello sport" qui s'acharnera et jettera l'opprobe sur la Juve et Moggi, son DG allant même jusqu'à rebaptiser "calciopoli en "Moggipoli" alors qu'il était loin d'être le seul à avoir en contact avec les "désigneurs". Le superbe palmares de ce club attisant des jalousies (nous anderlechtois, on connait ça), c'était la tête de turc et le client idéal.
Suite au prochain numéro, j'éditerai ce message au gré de mes humeurs pour aller jusqu'au bout.
don_vitto- • Footmaniaque Expert •
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Re: Les scandales italiens. Calciopoli ou farsopoli.
Quand on lit son parcours sur Wikipedia, ce n'est pas triste du tout.
Luciano... nom prédestiné!!!
Il est allé à l'AS Rome, à la Lazio, au Torino, à Napoli, encore à Torino, puis encore à l'AS Rome avant d'arriver à la Juve.
Il a été accusé pour homicide involontaire à la suite d'un accident de voiture.
Il a été accusé de fournir des prostituées aux arbitres lors des matchs de Torino en coupe UEFA en 1991-1992. Mais c'est son collaborateur qui a pris toutes les responsabilités.
C'est un beau client!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Luciano_Moggi
Luciano... nom prédestiné!!!
Il est allé à l'AS Rome, à la Lazio, au Torino, à Napoli, encore à Torino, puis encore à l'AS Rome avant d'arriver à la Juve.
Il a été accusé pour homicide involontaire à la suite d'un accident de voiture.
Il a été accusé de fournir des prostituées aux arbitres lors des matchs de Torino en coupe UEFA en 1991-1992. Mais c'est son collaborateur qui a pris toutes les responsabilités.
C'est un beau client!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Luciano_Moggi
Old Red- • Footmaniaque Soulier D'Or •
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Re: Les scandales italiens. Calciopoli ou farsopoli.
Calciomio a écrit:Six heures, c’est le temps qu’ont mis les juges pour se mettre d’accord sur la sentence. Hier soir, se jouait le dernier acte de Calciopoli dans le cadre de la justice ordinaire. Ou plutôt cette nuit puisque le verdict est tombé à 1h15. Pas de surprises cependant, une fin comme on l’avait imaginée depuis bien longtemps. Pas de prison ferme, quelques acquittements et beaucoup de prescription.
Prescription à laquelle avaient renoncé les arbitres Bertini et Dattilo qui sont totalement blanchis. Ils ont attendu presque dix ans pour obtenir gain de cause. Idem pour Gennaro Mazzei, ex désigneur de juges de ligne. Parmi les arbitres, ne restent que Massimo De Santis et Salvatore Racalbuto. Le premier prend dix mois mais la peine est suspendue, le second bénéficie de la prescription. Prescription encore pour Luciano Moggi, Antonio Giraudo (ex dirigeants de la Juventus), Pierluigi Pairetto (ex-désigneur) et Innocenzo Mazzini (ex-vice président) concernant l’association de malfaiteurs visant à la fraude sportive. Rappelons que le procès de l’autre ex-désigneur Paolo Bergamo serait à refaire pour vice de forme. Enfin, plusieurs chefs d’accusation pour fraudes sportives ont encore été annulées (au moins deux parait-il).
Le procès a démarré avec 30 fraudes sportives (30 rencontres différentes). Ne restent qu’à ce jour :
- Fiorentina-Bologna 1-0 arbitrée par De Santis. Thèse : avoir averti volontairement Petruzzi, Nastase et Gamberini sous la menace d’une suspension avant le match suivant contre la Juventus.
- Cagliari-Juventus 1-1 arbitrée par Racalbuto. Thèse : favoriser la Juve (hypothèse de contact avec les fameuses cartes sim). Couvert par la prescription.
- Roma-Juventus 1-2 arbitrée par Racalbuto. Thèse : identique. Couvert par la prescription.
- Milan-Chievo 1-0 avec Puglisi comme juge de ligne. Thèse : favoriser le Milan. Couvert par la prescription.
- Arezzo-Salernitana 1-0 avec Titomanlio comme juge de touche. Thèse : favoriser l’Arezzo. Couvert par la prescription.
- Lecce-Parma 3-3 avec De Santis. Thèse : faire finir le match sur un score nul pour que la Fiorentina se maintienne.
Pour connaitre le détail de cette sentence, il faudra attendre les attendus de justice qui devraient être publiés avant cet été. C’est à partir de ce moment-là que la Juventus pourra entrer en action et éventuellement utiliser l’article 39 du code de la justice sportive pour demander la révision du procès sportif, grâce notamment aux nouveaux éléments qui avaient émergé ces dernières années. Dans pile poil une semaine, la cours d’appel de Rome devra également se prononcer sur le recours de la vieille dame à propos de l’incompétence auto-déclarée de la fédération italienne sur une possible destitution du scudetto 2006 attribué à l’Inter sur tapis vert. Cette même fédération qui pourra demander des dommages et intérêts au civil. Bref, Calciopoli n’est pas encore terminé.
Bref, on n'est pas sorti de l'auberge et ces procès d'un autre temps n'ont plus aucun sens aujourd'hui puisque, pour plusieurs faits, frappés par la prescription et nul doute que cette montagne accouchera d'une souris.
don_vitto- • Footmaniaque Expert •
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