Abécédaire et nostalgie

Alors qu'une série de sportifs lettre par lettre tourne sur un forum que je suis régulièrement, j'ai eu envie de faire moi aussi le tour de l'alphabet, mon tour de l'alphabet. Et tant qu'à faire, autant vous faire partager mes goûts en matière de sportifs sous forme d'un abécédaire. Le choix se révèle parfois déchirant mais il a fallu trancher. En espérant n'avoir oublié personne, voici donc 26 sportifs qui sortent du lot à mes yeux.

A comme...

Arazi - Que Sonny Anderson me pardonne mais je choisis Hicham Arazi pour débuter cet abécédaire. Le magicien des cours comme on le surnommait a la particularité d'être resté un des joueurs dont on se souvient longtemps alors qu'il n'a jamais fait de vrai grand résultat. Mais chaque année, à l'heure de Roland-Garros, je me réjouissais de le voir entrer sur le terrain et nous gratifier de points dont lui seul avait le secret. Le tennis c'est aussi ça et ça me manque dans une époque où les joueurs de toucher n'existe plus.


B comme...

Boonen - Tom Boonen, difficilement préféré à Denis Bergkamp et à Charles Barkley entre autres, a l'avantage d'être Belge, ce qui a certainement fait pencher la balance en sa faveur. Mais Tom mérite amplement d'être le représentant de la lettre B. Cela fait maintenant plus d'une décennie qu'il me fait rêver dans les courses que je préfère. Ses démonstrations sur les pavés m'ont tellement fait vibrer, sans parler de tous ses autres succès parmi lesquels le championnat du monde bien entendu. Enfin son maillot vert sur le Tour reste également un beau souvenir.


C comme...

Clijsters - C'est un réel crève-coeur que de ne pouvoir nominer mon pilot F1 préféré, David Coulthard mais Kim Clijsters a marqué l'histoire de notre pays, je ne pouvais pas passer à côté. Avec Justine Henin, elle a écrit les plus belles pages de tous les temps du tennis belge. Nous mesurons encore mieux depuis leur départ l'énormité de ce qu'elles ont réalisé. Nous étions au top, nous dominions le monde du tennis féminin. Kim avait l'avantage en plus d'avoir un charisme incroyable, elle n'a jamais perdu ce côté sympathique, même l'Australie a pris parti pour elle lors de sa rupture avec Leyton Hewitt. Première mondiale en simple, première mondiale en double, quatre Grand Chelem en simple, deux en double, des titres WTA à la pelle mais surtout dans mon esprit une défaite... Une défaite pour laquelle je n'ai pas honte d'avouer que des larmes ont roulé sur mes joues. Je suis certain que vous savez déjà de laquelle je parle... Mais oui cette première finale de Grand Chelem, cette foutue finale de Roland-Garros perdue contre Jenifer Capriati 12-10 dans le dernier set. Je ne sais pas si j'ai vécu un autre match de tennis avec une telle intensité. Malgré tous les succès acquis après, cette défaite reste Le moment que je n'oublierai jamais.


D comme...

Dewulf - Que Frederik Deburghgraeve et Alessandro Del Pierro me pardonnent mais je ne peux pas snober celui qui m'a donné le plus d'émotions. Certes c'est irrationnel si on regarde les performances des trois hommes (et c'est toujours le cas si on se limite aux deux Belges) mais c'est le propre des émotions, on ne les contrôle pas. La demi-finale de Filip contre un inconnu brésilien, j'ai nommé Gustavo Kuerten, à Roland restera un moment tennistique incroyable. Quand on y pense, Malisse a aussi fait une demi en Grand Chelem mais, pas de chance pour lui, c'est arrivé quand une demi-finale ne suffisait plus à notre bonheur aen regard des performances de nos filles. Alors que Filip a réalisé son exploit quand le tennis belge n'était nulle part et, signalons le aussi, quand le circuit masculin revêtait une importance sans comparaison aucune avec le circuit féminin où nos filles ne se défendaient pas mal.


E comme...

Everts - Bon, autant l'avouer tout de go, j'ai d'abord admiré Joel Smets mais Stefan Everts a rapidement dévoilé un talent tout autre, un talent hors norme, un talent qui en fera le meilleur de tous les temps dans sa discipline. Jugez plutôt :
- En 1991, il devient à l'époque le plus jeune pilote à remporter un titre mondial
- Vainqueur de plus de 100 GP
- 1 titre mondial en 125
- 4 titres mondiaux en 250
- 2 titres mondiaux en 500
- 3 titres mondiaux en MX1
- Champion avec les quatre grands constructeurs japonais
- 5 motocross des nations
- 5 fois sportif belge de l'année
Pour sa dernière saison en MX 1 en 2006, il empoche le titre en remportant quatorze des quinze grand prix, n'abandonnant en cours de route que trois des trente manches de l'années. Cet OVNI est belge et, si il a empoché cinq titres des sportif belge de l'année, on ne peut pas dire qu'on ait autant parlé de lui que ce qu'il aurait pu le mériter. Il est au motocross ce que Merckx est au cyclisme, ce que Jordan est au basketball, bref un monstre sacré.


F comme...

Figo - La formule 1 ne sera donc pas mise à l'honneur dans mon abécédaire avec le deuxième de mes coureurs préférés, Heinz-Harald Frentzen, qui doit laisser la place à un footballeur. Oscar Freire a été très longtemps en balance pour la nomination mais a finalement du lui aussi s'incliner face à Luis Figo. Si l'étoile de ce dernier a un tout petit peu pâli à mes yeux quand il a été transféré au Real Madrid, le Portugais n'en demeure pas moins un des joueurs que j'ai pris le plus de plaisir à suivre. Luis Figo a été un des meilleurs meneurs de jeu qu'il m'ait été donné de voir, son association avec Rivaldo a fait des ravages avant qu'il ne trahisse la Catalogne pour la capitale. Là encore, même si cela me faisait un peu moins plaisir, l'ancien ballon d'or a étalé toutes sa classe avec d'autres galactiques. Peut-être que je parle comme un vieux con se laissant emporter par sa nostalgie mais des joueurs pareils, on n'en voit plus sur les terrains de football où comme dans tous les sports, le physique nous offre un spectacle fait par des machines bien préparées plutôt que par des mecs juste talentueux.


G comme...

Giggs - Ryan Giggs devance d'un rien Marcus Grönholm pour cette lettre G. Ryan est une légende vivante, il l'était déjà quand, jusqu'il y a peu, il étalait encore toute sa classe sur les terrains de Premier League. Homme d'un club, le Gallois a traversé les époques sans jamais se démoder. Son football a évolué avec le temps mais quel que soit son style de jeu, il est toujours resté un cador du football. Si j'ai apprécié son toucher, son intelligence de jeu et ses frappes chirurgicales, c'est surtout sa vitesse dévastatrice qui me restera en mémoire, ce sont ses rushs incroyables qu'on le voyait faire sur son flanc gauche, ses déboulés incessants. Je ne résiste pas au plaisir de poster une petite vidéo de ses exploits.



H comme...

Harper - Ron Harper, préféré de justesse à Grant Hill, n'était pas le plus médiatisé de son équipe loin de là. Et pourtant il a eu une part important dans la période de légende des Chicago Bulls. Triple champion NBA en 1996, 1997 et 1998, il était la perle défensive de l'équipe invincible du grand Michael Jordan. La défense ? Ce n'était évidemment pas ce que les fans de NBA préféraient, encore moins en ce temps là, mais j'ai toujours eu pour habitude d'apprécier les hommes de l'ombre, ceux dont le rôle prépondérant n'est jamais mise en lumière (j'ai peut-être l'impression de réparer une injustice en devenant inconditionnel de ces sportifs dont on sous-estime l'importance).


I comme...

Iniesta - Andres Iniesta est un des rares joueurs de l'époque actuelle que j'apprécie énormément. D'un naturel discret, il est incroyable sur un terrain. Tout un temps moins mis en lumière que Messi et Xavi, il a fini par convaincre tout le monde de son talent et est maintenant régulièrement cité quand on parle des meilleurs joueurs du monde. Son but offrant le mondial 2010 aux Espagnols n'y est peut-être pas pour rien. On constate en effet qu'il n'est devenu un des protagonistes au Ballon d'Or et autres distinctions individuelles qu'en fin d'année 2010. Pourtant Andres était bien entendu déjà phénoménal avant ce but. Il va maintenant devoir réussir à rester dans la lumière malgré le déclin du FC Barcelone et de l'équipe d'Espagne. Gageons qu'il en sera capable.


J comme...

Jordan - Michael Jordan est tout simplement LE sportif de ma vie ! Jamais je ne pourrai admirer quelqu'un comme je l'ai admiré lui. Michael, c'était le basket tout simplement. On me répondra que Merckx, c'était le cyclisme, que Pelé ou Maradona, c'était le football et ainsi de suite. Oui sauf que... Jordan je l'ai vécu en tant que gosse, c'était une immense star de ma génération. Et puis je jouais au basket, ce qui évidemment a renforcé mon sentiment envers ce joueur défiant les lois de la gravité. Jamais je n'ai revu un tel joueur sur un parquet. Certes on pourra toujours sortir des statistiques pour en faire passer devant lui, comme on aime à le faire avec Lebron James mais les chiffres ne peuvent pas remplacer le sentiment des gens. Tout qui a vécu l'avènement de Jordan sait qu'il restera à tout jamais le meilleur joueur de tous les temps. Le plus grand regret de ma vie est assurément de n'avoir jamais pu aller voir un match de NBA à Chicago avec Michael. Son talent et tout ce qu'il m'a vendu comme rêve méritent bien que j'insère ici une petite vidéo à son hommage.



K comme...

Kuerten - Toni Kukoc aurait pu être le troisième membre des Bulls dans cet abécédaire tant j'appréciais le Croate et son tir longue distance mais Gustavo Kuerten est indispensable dans ma liste. L'histoire entre nous avait pourtant mal commencé puisque, encore inconnu, il brisa le rêve de notre compatriote Filip Dewulf. Pourtant, dès le match suivant, j'en étais devenu complètement fan. Guga n'est pas un des tout tout meilleurs joueurs de tous les temps c'est un fait (même si il a été premier mondial et a remporté trois Grand Chelem), il n'arrive pas à la cheville des Nadal, Federer, Sampras, Borg et bien d'autres sur le plan des chiffres et pourtant... Guga restera dans les mémoires de tous les amateurs de tennis. Guga, c'était M. Roland-Garros ! Pour ses victoires évidemment mais aussi pour les prix orange qu'il y a collectionnés. Si le Brésilien a tellement la cote c'est aussi parce que c'est un personnage. J'ai parlé du capital sympathie de Clijsters plus haut, celui de Kuerten était encore plus grand. Il était LE symbole du joueur sympa, ses grands sourires dévastateurs étaient appréciés de tous. Et puis comment oublier ce coeur dessiné sur la terre battue à la suite de son troisième sacre à Paris ? Je le crie haut et fort : Guga, tu me manques.


L comme...

Laiseka - Je dois bien avouer que c'est un choix par défaut. En réalité, j'ai bien du mal à trouver un sportif dont le nom commence par L qui m'a vraiment fait vibrer. Oui, il y a de grands noms (Lewis, Loeb, Luis Enrique, Lukaku et même le brugeois Lestienne ...) mais aucun ne m'a fait rêver. Si Roberto ne m'a pas marqué à vie, il est tout de même symptomatique de constater que j'ai pensé à lui en réfléchissant à la lettre L. Le maillot orange qu'il portait n'y est pas pour rien, l'époque Mayo - Zubeldia était ma préférée chez Euskaltel. Laiseka ne m'a pas marqué comme eux mais ses victoires d'étape sur son tour national et celle acquise sur le Tour de France font qu'il aura lui aussi laissé une petite trace dans ma mémoire sportive.


M comme...

Mc Ewen - Avant de parler de l'élu, je ne peux taire ma douleur au moment d'écarter Thomas Muster ( bûcheron aux éclats de raquette sur terre battue) et Reggie Miller (fournisseur officiel de 3 points aux Indiana Pacers tant sur les parquets que dans mes partie de NBA Live). Mais revenons-en donc à celui qui, malgré cette féroce concurrence, a eu mes faveurs. Robbie Mc Ewen incarne le type de sprinter qui me manque terriblement. Le triple maillot vert du Tour a enfilé les perles sans jamais avoir besoin d'un train bien huilé. Il déjouait ces machines lancées à toute vitesse avec une classe folle et avec un sens du placement extra-ordinaire. Classieux sur le vélo, il l'était aussi en dehors et n'avait pas attendu Peter Sagan pour régaler les spectateurs à coups de wheelings. Pour ne rien gâcher, il a longtemps servi la Belgique à travers l'équipe qui l'employait.


N comme...

Nys - Si je suis trop jeune pour avoir vibré aux exploits du Cannibale sur route, je peux me réjouir d'avoir été de la génération qui aura vu le cannibale du cyclo-cross dominer les débats pendant de très longues années. L'inusable Sven Nys en a profité pour aligner des chiffres hallucinants :
- pas loin de 50 manches de coupe du monde,
- 9 titres de champion national
- 2 titres de champion du monde
- 7 coupes du monde (après une en 2000 et une en 2002, il s'est révélé imbattable entre 2005 et 2009)
- 13 superprestiges (sur les 16 dernières années, autant dire qu'il n'a pas laissé grand chose aux autres)
- 60 manches de superprestige

En 2006-2007, il s'est permis le luxe de remporter purement et simplement toutes les manches composant le superprestige, excusez-du peu. Sven Nys, c'est un peu comme Everts, un énorme champion dont on a trop peu parlé. Chapeau pour tout Sven !


O comme...

Origi - Divock Origi prend la place qui était réservée à Marc Overmars. Il aura suffi d'une coupe du monde pour que le néo-Diable devienne mon O préféré. Je suis tombé sous son charme dès le début et je le suis resté jusqu'au bout. Quel talent ! Vitesse, technique, culot, dribble, jeu en combinaison, sang-froid, il n'a montré aucune lacune et n'a jamais cessé de m'épater. Alors évidemment, il est très loin de pouvoir déjà prétendre à une carrière comme du petit ailier hollandais (il m'en a fait lui des débordements à PES) mais il m'a déjà donné de vraies belles émotions. Il ne tient qu'à lui de garder sa place dans un éventuel abécédaire que j'écrirais dans vingt ans. Je veux y croire.


P comme...

Pippen - Scottie Pippen était tout simplement mon joueur préféré ! Oui oui, devant son équipier superstar Michael Jordan. Disons que ce n'était pas la même admiration : comme pour Harper, j'ai eu envie d'aimer Pippen qui aurait été une superstar de n'importe quelle équipe mais qui n'était chez les Bulls que le numéro deux derrière le génie. Alors que tout le monde avait des accessoires à l'effigie de MJ, je me souviens encore avoir longtemps porté un t-shirt à la gloire de Scottie. Excellent défenseur, il était aussi un super attaquant, un ailier-meneur de jeu. Si le 23 est LE numéro mythique du basketball, le 33 de Pippen me reste gravé en mémoire également. Je suis devenu supporter des Houston Rockets quand le sextuple champion NBA y a été transféré mais il n'y a finalement disputé qu'une saison, le temps que je commence doucement à me désintéresser du basket US.


Q comme...

Quinziato - Pour cette lettre Q, j'ai beau chercher, je ne vois aucun sportif que j'ai réellement admiré. Quaresma est certes agréable à voir jouer, Quintana est certes un super cycliste et peut-être un futur très grand champion mais je n'ai pas réellement d'admiration pour eux. Si il ne m'a pas non plus fait vibrer, j'ai toujours bien aimé Manuel Quinziato. C'est surtout lors de sa période Liquigas quand il n'était pas seulement un équipier modèle que j'ai attendu des performances de sa part. Je le croyais capable de jouer les premiers rôles sur les flandriennes. Mais depuis son transfert chez BMC, Manuel est un porteur d'eau pour les étoiles de l'équipe suisse. Il n'en demeure pas moins que c'est un coureur que j'aime bien.


R comme...

Rivaldo - Je vous ai parlé de mon admiration pour Luis Figo, c'était encore un autre niveau pour son compère brésilien du Barça. L'ancien ballon d'or figure certainement dans le top 5 de mes joueurs préférés de tous les temps. Il avait une classe folle, pouvait jouer à tous les postes offensifs avec bonheur et nous régalait de ses gestes techniques et de ses buts. Rivaldo, c'est tout de même 130 buts en cinq saisons en Catalogne, c'est 74 sélections et 34 buts avec le grand Brésil (qui était autre chose que ce qu'il est devenu), c'est 380 buts en club sur l'ensemble de sa carrière et des trophées à la pelle :
- champion au Brésil, en Espagne, en Grèce et en... Ouzbékistan, il n'aura raté le titre que dans deux championnats dans lesquels il a évolué : en Angola et en Italie (mais il a remporté la Coupe nationale et la Ligue des Champions alors qu'il évoluait en Serie A).
- avec le Brésil, il a tout gagné : Copa America, Coupe des Confédérations et Coupe du Monde rien que ça.
Mais Rivaldo c'est aussi un but dont le monde entier se souvient : dernière journée de championnat face à Valence, dernière minute, le score est de deux partout avec déjà deux buts de notre homme, les Blaugrana sont virtuellement non qualifiés pour la Ligue des Champions et puis le miracle s'accomplit... Rivaldo est à l'entrée du grand rectangle, un ballon haut lui arrive, le champion n'hésite pas, il se lance dans un enchaînement contrôle poitrine - retourné acrobatique imparable.
Et puis c'est aussi un but dont toute la Belgique se souvient : coupe du monde 2002, la Belgique surprend toute la planète foot en jouant un match superbe contre le grand Brésil, les Belges multiplient les occasions, Wilmots marque un but valable annulé par l'arbitre et puis Rivaldo passe par là... On lui laisse trop d'espace, il contrôle se retourne, frappe. Son ballon dévié par un défenseur belge trompe De Vlieger, c'est la fin du rêve pour notre petit pays.






S comme...

Sampras - Pete Sampras émerge à la lettre S malgré une concurrence énorme. Pourtant, jamais je n'ai imaginé mettre quelqu'un d'autre à sa place. Pistol Pete, c'est le plus beau style de jeu que j'aie connu. Je ne dis pas que c'est le plus talentueux de tout les temps mais c'est à mon sens assurément la meilleure combinaison de l'histoire entre résultats et jeu spectaculaire. C'est également le meilleur jeu au filet de toute l'histoire. Quelle que soit la qualité du passing, il ne fallait jamais croire que c'était suffisant, Pete pouvait tout remettre. Et il se régalait sur les tentatives de lob adverses infligeant alors à son adversaire un de ces slam dunk légendaires. Cette détente verticale et les smash allant avec n'ont jamais été revus sur un court. A son époque, Pete a pulvérisé les records en même temps qu'il échouait année après année dans sa volonté de conquête de Roland-Garros, ce qui le rendait d'une certaine manière attachant. Je garde en plus du reste deux souvenirs : tout d'abord un match contre son grand rival Andre Agassi. On en a tous vu beaucoup de beaux matchs mais le quart de finale de l'US Open 2001 entre les deux hommes (remporté 6-7, 7-6, 7-6, 7-6 par Sampras, match sans le moindre break) reste la rencontre m'ayant le plus marqué à ce jour. Mon autre souvenir n'est qu'un détail et pourtant, je n'ai toujours pas oublié : lors d'une édition de Roland-Garros, alors que chacun encourage son favori à coup de Allez suivi du prénom ou du nom du joueur, on a entendu un supporter lancer un respectueux Allez Monsieur Sampras. Tout était dit !




T comme...

Thuram - Champion du monde avec les Bleus en 1998, Lilian Thuram représente aussi une période où la Juventus de Turin me faisait encore rêver. C'est en tant que back droit que j'appréciais beaucoup le Français, un poste où il a brillé en sélection remportant en plus de la Coupe du Monde, l'Euro 2000 et la Coupe des Confédérations 2003. Thuram a l'honneur d'être le recordman du nombre de sélections en équipe nationale avec 142 sélections et... 2 buts ! Deux buts qui ont la particularité de rester dans les mémoires et qui n'ont fait que renforcer mon admiration pour ce géant du football. Ces deux buts, il les inscrit lors de la demi-finale de coupe du monde remportée face à la Croatie par deux buts à un. Lilian est le héros de toute une nation ce jour là et permets donc aux Bleus d'aller disputer une finale de prestige face au Brésil.


U comme...

Ullrich - Jan Ullrich m'en a valu des déceptions... Supporter de l'Allemand, j'ai souvent été déçu lors de ses défaites sur le Tour qu'il a terminé cinq fois à la deuxième place. Deuxième dès sa première participation, il remporte le Tour la saison suivante, à 23 ans seulement, avec plus de neuf minutes d'avance sur son dauphin Virenque et 14 minutes sur Pantani. Jan aurait du gagner des Tours à la pelle, il devait régner sur le cyclisme mondial mais ce premier succès au Tour est déjà son dernier. N'étant pas un modèle de sérieux et de professionnalisme, l'Allemand n'arrive pas toujours bien préparé sur la grande boucle. Il devra s'avouer vaincu par Pantani d'abord et sera ensuite incapable d'enrayer le règne de Lance Armstrong. Quel dommage qu'un coureur pareil ne doive se contenter que d'un Tour, d'une Vuelta, d'un titre olympique, d'un Tour de Suisse et de deux titres de champions du monde contre le chrono et de la classique d'Hambourg comme vraies grandes victoires. L'image qu'on garde de lui aussi est celle du coureur qui attend Armstrong ayant chuté à cause d'un drapeau d'un supporter, celle d'un coureur qui paie son fair-play quand l'Américain ne se met pas calmement dans les roues en rentrant mais profite de son rythme plus élevé que celui de ceux qui attendent pour s'envoler. Le diesel Ullrich ne peut réagir et moi je hurle des choses censurées devant mon écran... Jan Ullrich m'en a valu des déceptions que je vous disais...


V comme...

Verheyen - Gert Verheyen dans cet abécédaire ? J'en vois déjà qui se marrent, j'en vois qui soupirent, j'en vois qui s'indignent mais le coeur a ses raisons que la raison ignore. Gert, c'est le symbole du grand Club de Bruges, du Club de Bruges que j'aimais. Ce n'était pas le plus grand technicien mais avec ses 550 matchs pour le Club (dont 88 matchs de Coupe d'Europe) et ses presque 200 buts, il était terriblement important et efficace. Diablement même devrais-je dire puisque il a aussi été un pilier de notre équipe nationale pour laquelle il a disputé 50 matchs et inscrit 10 buts. On se souviendra notamment du but inscrit lors du match aller et du penalty provoqué lors du match retour lors des barrages contre la République Tchèque pour la qualification à la Coupe du Monde 2002. Avec le Club, il a inscrit des tas de buts importants mais je me souviens surtout de ceux qu'il marquaient à Sclessin face au Standard supporté par nombre de mes amis. C'était un temps où je pouvais charrier les rouches, c'était un temps où on jouait avec les mauves pour le titre, c'était un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître...


W comme...

Wilhemsson - Encore un ancien joueur de notre championnat dans ma liste. Certains trouveront encore ce choix scandaleux mais au fond, je n'en peux rien si Christian Wilhelmsson m'a plus fait vibrer qu'un champion comme Tiger Woods. Je vais peut-être même perdre mes lecteurs brugeois en plaçant ainsi un mauve sur un piédestal mais il faut pouvoir reconnaître que le Suédois était superbe à regarder jouer. Nous avons rarement eu de tels talents sur nos pelouses (à tout le moins dans les 15 dernières années). Ses prouesses techniques me régalaient régulièrement et j'ai réellement été déçu quand il a fallu se résoudre à le laisser partir pour un autre championnat.


X comme...

Xavier - Pas fan de Xavi ni de Xabi Alonso, j'ai plutôt envie de citer Abel Xavier. Oh pas tellement pour ses performances sportives. Même si être international Portugais, jouer pour Benfica, le PSV, Everton, Liverpool, le Galatasaray ou l'AS Rome force le respect, ce sont plutôt ses look qui ont fait que je me souvienne toujours de son nom. Une petite galerie photo pour se rappeler.


Y comme...

Yorke - Dwight Yorke, c'est une plongée dans une époque mancunienne qui m'a rendu supporter de United. Si j'adorais l'attaquant de Trinité et Tobago, je dois bien reconnaître que c'est presque une nomination collective pour le duo d'attaque qu'il formait avec Andy Cole. Les deux avants se trouvaient les yeux fermés et formaient une paire redoutable et redoutée par tous. Le meilleur duo du monde a fait des ravages et a participé aux succès de United pendant trois superbes années. Et parce que parfois les images valent mieux que des mots, je vous invite à regarder la vidéo ci-dessous.




Z comme...

Zidane - Très grosse hésitation pour terminer cet abécédaire. En définitive, Zubeldia, cycliste que j'ai adoré chez Euskaltel, Zamorano la star chilienne de ma jeunesse, Zabel champion hors norme sur deux roues ont tous du s'incliner devant le talent et l'aura du meilleur footballeur de son époque. Zinedine Zidane a laissé un grand vide sur les terrains. Surdoué du football, Zizou nous a régalé pendant de très nombreuses années avec un football magnifique ET efficace. Si certains voudraient se souvenir de sa carrière à travers trois coups de tête, je ne me limiterais pas à ça. Certes, ses deux buts de la tête en finale de coupe du monde 1998 face au Brésil resteront un des plus grands moments de ce joueur, certes, son coup de tête dans la poitrine de Materazzi en finale de coupe du monde 2006 restera longtemps en mémoire mais le Français restera aussi dans mon esprit comme le roi de la roulette, comme le meilleur meneur de jeu que j'aie vu jouer, comme la star de la Juventus de Turin, comme un galactique du Real, ... Et puis il y a ce but ! Je suis sûr que vous savez tous de quel but je parle... Bon allez pour les derniers qui ne devient pas, si je vous dis Bayer Leverkussen, si je vous dis finale de Ligue des Champions, si je vous dis volée d'anthologie... Pour le plaisir des yeux, je mets la vidéo de ce but exceptionnel de l'ancien ballon d'or.