Comment Anderlecht a perdu son âme

SportMagazine a écrit:Kick and rush, parfois. Power-football, presque toujours. Pour évoquer les prestations d'Anderlecht, il faut désormais parler en anglais. C'est l'histoire d'un club qui a perdu sa poésie pour gagner des livres sterling. Un club qui ne sort plus le champagne du frigo que pour fêter des titres sans saveur.

"We Are Anderlecht."
Le slogan est lancé. Herman Van Holsbeeck lui-même n'a pas hésité à l'entonner lors de la réception de Nouvel An des collaborateurs du Sporting, pour leur rappeler qu'il fallait se serrer les coudes à l'approche du sprint final. Mais pour le définir, il faut quitter les couloirs du stade Constant Vanden Stock et donner la parole à Jean Kindermans. La saison dernière, alors que le Sporting s'apprête à recevoir le grand Barça dans le cadre de la Youth League, le directeur du centre de formation anderlechtois prend la parole devant les hommes de Mo Ouahbi : "Ce soir, vous affrontez un adversaire prestigieux. Mais n'oubliez pas non plus ce que représente Anderlecht. N'oubliez pas l'histoire que ce club véhicule. We-are-Anderlecht."

Mais finalement, c'est quoi "être Anderlecht ?" Attablé dans son bureau, où les plus grandes réussites de la formation mauve trônent en bonne place sur les murs, Kindermans explique que "la possession de balle, ça fait partie d'une culture. D'une philosophie. À Anderlecht, on essaie d'avoir 70% de possession de balle, avec la création d'occasions de but en nombre conséquent."

1.600 mètres séparent le centre de formation de Neerpede et le stade Constant Vanden Stock. La route est simplissime. Et pourtant, c'est suffisant pour que la philosophie de jeu du Sporting se perde en chemin. Parce que la possession ne fait visiblement plus partie du langage d'un club qui a remporté cinq matches en Europa League cette saison sans jamais avoir le ballon. Les jeunes pousses de Neerpede sont obligés d'adapter leur façon de jouer dès qu'ils poussent les portes du vestiaire des grands. Comme s'ils avaient étudié de la poésie toute l'année, et que leur feuille d'examen contenait seulement une équation trigonométrique à résoudre.

L'EXEMPLE KARA
L'été dernier, le Sporting a compensé le départ de Chancel Mbemba par la signature du Sénégalais Kara. Un brin d'arrogance, une tonne de muscles et une présence aérienne redoutable, certes, mais une relance aléatoire. Un problème qui touche l'arrière-garde mauve depuis le départ de Nicolas Pareja pour l'Espanyol Barcelone, il y a sept ans déjà.

Mais Besnik Hasi ne voulait pas d'un architecte. Il voulait un mur. Herman Van Holsbeeck était d'ailleurs élogieux à l'égard de son défenseur sénégalais quand Sport/Foot Magazine l'a rencontré en début de saison. Avec un argument-massue : "Croyez-moi, Kara est déjà suivi par de nombreux clubs anglais qui adorent ce style de joueur." Tant pis si l'ancien de Genk n'entre pas dans l'élégant smoking mauve. La tenue avait beau être taillée sur mesure pour Pareja, l'Argentin n'a rapporté que cinq millions d'euros à la trésorerie mauve. À l'inverse, le jeu athlétique de Chancel Mbemba a incité un club du ventre mou de la Premier League à allonger douze millions. Pour un Van Holsbeeck qui affirme qu'il n'a "jamais essayé d'être populaire auprès des fans alors que j'essaie de l'être auprès du conseil d'administration", le calcul est vite fait.

Dans sa volonté bien légitime de gérer le Sporting "en bon père de famille", Herman Van Holsbeeck s'est laissé embarquer dans l'engrenage de la Premier League. "Vendre un joueur vers l'Angleterre, c'est un peu comme gagner au Lotto", reconnaissait d'ailleurs le manager anderlechtois en début de saison. Les muscles de Kara, ou la puissance de Stefano Okaka symbolisent cette politique managériale résolument tournée vers les Iles. Les sirènes anglaises chantent tellement bien qu'elles ont même embarqué, sans doute inconsciemment, le Sporting dans une politique qui laisse surtout entrer à Neerpede les agents qui ont un pass no-limit pour traverser la Manche. "Je n'ouvre la porte qu'à ceux qui sont capables de vendre pour trois millions un joueur qui n'en vaut qu'un", confirme Van Holsbeeck. L'exemple qui vient immédiatement à l'esprit est celui de Maxime Colin, revendu un million et demi (le triple de son prix d'achat) à Brentford après une saison majoritairement passée sur le banc grâce aux talents de revendeur de Mogi Bayat. Qui, à part ces Anglais abreuvés par des droits télévisés irrationnels, est prêt à payer un joueur au triple de sa valeur ?

deceelle a écrit:1) Anderlecht a besoin de vendre ses meilleurs joueurs pour équilibrer son budget et n'achète qu'en fonction de la valeur de revente.

don_vitto a écrit:

deceelle a écrit:1) Anderlecht a besoin de vendre ses meilleurs joueurs pour équilibrer son budget et n'achète qu'en fonction de la valeur de revente.

Il y a une différence entre avoir une politique équilibrée sportivo-financière si je puis dire et une politique qui vise exclusivement à se faire du pognon au détriment de l'ambition.

don_vitto a écrit:

deceelle a écrit:1) Anderlecht a besoin de vendre ses meilleurs joueurs pour équilibrer son budget et n'achète qu'en fonction de la valeur de revente.

Il y a une différence entre avoir une politique équilibrée sportivo-financière si je puis dire et une politique qui vise exclusivement à se faire du pognon au détriment de l'ambition.

deceelle a écrit:La qualité du jeu a clairement disparu à Anderlecht. Par le passé Anderlecht était l'équipe des artistes. Ce n'est pas pour rien qu'ils sont allés chercher Rensenbrink et Degryse (entre autres) à Bruges. Qu'ils ont récupéré Zetterberg à Charleroi. Que Lozano était un joueur qui aurait eu sa place au Real.
Par contre, Bruges a toujours été l'équipe physique. leur slogan est d'ailleurs "no sweat, no glory".
Et la meilleur époque du Standard était celle des limbourgeois qui ne se laissaient pas marcher sur les pieds.
Donc quand Anderlecht achète des joueurs pour leur physique qui pourrait intéresser le championnat anglais, ils tournent clairement le dos à leur passé.
Quant aux résultats actuels d'Anderlecht sur la scène internationale, il n'y a vraiment pas de quoi être fiers.

loc a écrit:

deceelle a écrit:La qualité du jeu a clairement disparu à Anderlecht. Par le passé Anderlecht était l'équipe des artistes. Ce n'est pas pour rien qu'ils sont allés chercher Rensenbrink et Degryse (entre autres) à Bruges. Qu'ils ont récupéré Zetterberg à Charleroi. Que Lozano était un joueur qui aurait eu sa place au Real.
Par contre, Bruges a toujours été l'équipe physique. leur slogan est d'ailleurs "no sweat, no glory".
Et la meilleur époque du Standard était celle des limbourgeois qui ne se laissaient pas marcher sur les pieds.
Donc quand Anderlecht achète des joueurs pour leur physique qui pourrait intéresser le championnat anglais, ils tournent clairement le dos à leur passé.
Quant aux résultats actuels d'Anderlecht sur la scène internationale, il n'y a vraiment pas de quoi être fiers.

Pas du tout d'accord ! Pour moi des Suarez et des Praet sont du niveau de Degryse.

Le coach implemente de fait une tactique plutot attentiste, mais la com et les recrutements sont faits en fonction d'un foot offensif et attrayant.

Les resultats europeens pas terribles ?!? On avait crie a l'exploit quand le Standard est termine 3eme avec 5 points en 2009, on a fait mieux l'annee passee. Et cette annee-ci on a emerge d'une poule EL difficile, en tenant la mesure d'un top anglais ... L'annee precedente VDBrom avait aussi signe 5 points en CL.
Non seulement c'est bon, mais en plus il y a une certaine continuite dans les resultats ... On commence a sh'abituer a un certain niveau europeen depuis l'epopee rouche, mais il faut pas oublier d'ou on vient !!

loc a écrit:Pas du tout d'accord ! Pour moi des Suarez et des Praet sont du niveau de Degryse.

DegenerationX a écrit:Et que dire de Dufer. Il n'a jamais marqué un but si important

Tubizeinforce a écrit:Et en 2009, titre de champion de Belgique, c'est un peu grâce à Tubize, même si l'arbitre a tout fait pour enrayer la mécanique
Sans les 6' complémentaires (le temps que Wasil égalise) il n'était même pas question de test match

Alexlerouche a écrit:

loc a écrit:Pas du tout d'accord ! Pour moi des Suarez et des Praet sont du niveau de Degryse.

P'tain , cette phrase fout les jetons , même pour un Rouche !

Suarez il a joué une bonne saison pleine en ... 7 - 8 ans ..

Praet pisse encore tout jaune et doit encore tout démontrer avant d'être comparé à Degryse ..

Chui certain que tu en fumes de la bonne , loc .. Ceci dit si tu m'invites , je viens .. lol

loc a écrit:Mouais, sans peno rate de Gand non plus ...

DegenerationX a écrit:Raté ou arrêté?

loc a écrit:@Eztli
Analyse interessante, je reponds point par point ...

1) pas du tout d'accord. D'abord parce que le club a justement rectifie apres le titre de Gand sans jeunes, et il ne reste plus tant de jeunes dans le noyau ... Regarde un peu l'age des joueurs transferes ... Et a part Lukebakio, quel jeune a-t-on lance?
A mon avis l'inflexion vient avec Jacobs, qui comme Hasi a quand meme une approche plus conservatrice du foot. Je constate cependant que le spectacle etait meilleur avant, mais le niveau est meilleur depuis, j'en veux pour preuve les nombreuses bonnes saisons europeennes depuis Jacobs, compare au desert depuis 20 ans (avec une unique exception en 2000), malgre zetterberg, degryse et tous les anciens joyeurs maives qui viennent faire de leur nez a la tele.

2) oui Kara est trop critique, mais bon il s'est beaucoup expose avec son transfert cher et sa disponibilite pour la presse apres les matches, et puis il y a ses boulettes ...
Deschacht a quand meme mis des buts importants

3) tout a fait d'accord, beaucoup plus facile de critiquer que de proposer quelque chose. Une des critiques les plus injustes du public etait quand hasi a mis heylen back droit ... L'equipe etait decimee ce jour-la!! Il n'y avait pas de bonne solution ...

4) cette equipe que tu proposes ne me semble pas etre en phase avec les attentes du public et les traditions maison ...

deceelle a écrit:

Anderlecht ne sait pas très bien ce qu'il veut. il veut le beurre et l'argent du beurre. Il veut jouer avec des jeunes formés par le club (seule solution financière viable), et jouer le titre et les qualifications européennes chaque année. Et c'est pourquoi après avoir intégré des jeunes une année, ils ont acheté n'importe quoi l'année suivante. Et donc ils se retrouvent maintenant avec l'obligation de se débarrasser de jeunes joueurs démotivés (arrivés en bout de cycle à Anderlecht), mais également d'un ensemble de joueurs qui n'ont pas le niveau requis. En plus des joueurs loués dont ils n'ont pas besoin.